Les surfeurs qui se sont rendus à l’eau hier à la Côte des Basques ou sur des spots plus au nord, entre Biarritz et Anglet ont eu leur dose d’eau marron, provenant principalement de l’Adour. Mais ce n’est pas grand chose à côté de la session que Dane Reynolds, Matt McCabe, Jake Kelley, Micky Clarke, K-bone, Josiah Amico, Andrew Jacobson, Mikey Wright et Lungi Slabb (comme ça on oublie personne), ont fait le 7 mars dernier, qui relève du rêve, ou du cauchemar, selon les goûts de chacun. Si ce jour-là les vagues avaient été « classiques », il n’y aurait sans doute pas eu grand monde à l’eau. Mais les vagues étaient telles qu’il n’a pas fallu longtemps aux surfeurs pour se jeter à l’eau.
Entre les usines fumantes qui donnaient directement sur le spot et les morceaux entiers de bosquets déracinés, la mise à l’eau était hostile ce jour-là. La scène semblait presque irréelle tant la couleur du ciel se mélangeait à celle de l’eau puis du sable, le tout donnant lieu à une large palette de marrons. C’est dans cet environnement hostile que les neuf compères se sont mis à l’eau, en faisant abstraction du caractère inhabituel de la session, que la qualité des vagues leur a sans doute fait oublier. Certaines gauches de série possédaient une forme parfaite mais, il semblerait que partir sur ces bombes n’était pas aussi facile que cela en avait l’air. La preuve : Mikey Wright partait souvent sur les petites devant les plus grosses ou parfois même sur la deuxième, voire la troisième section.
La rondeur des vagues fait écho à la vidéo publiée juste avant celle-ci sur la chaîne YouTube de Chapter 11. Même schéma : confortablement assis, nous pensons voir défiler des vagues au potentiel incroyable capables d’offrir le barrel de l’année à ceux qui sont à l’eau. Or, dans « Shooting through the Mist« , les vagues vont à une vitesse folle et rares sont les surfeurs qui arrivent à sortir des barrels qui passent, sans parler de la taille que l’on a tendance à sous-estimer au fil des exploits toujours plus fous de certains, comme lorsque John John s’élance à Pipe dans 3 mètres. Mais quand ça passe, l’émotion est d’autant plus forte. Les drops grabbés sont tels que l’on se demande comment c’est possible de raccrocher.
Concernant la couleur si particulière de l’eau, nous ne sommes pas en mesure de vous fournir une explication scientifiquement. En revanche, cela ne nous empêche pas d’apprécier la vidéo et les vagues que chacun a réussi à prendre. Mention spéciale à la position de Mikey Wright dans son dernier barrel ainsi qu’aux cinq derniers d’où il est sorti dans la seconde vidéo.