Filipe Toledo (Aaron Hughes/World Surf League)
Le Salvador encore ? Et oui, moins d’une semaine après être venu du marathon des World Surfing Games et de ces centaines de séries, ce mini pays d’Amérique centrale enchaine avec une épreuve CT. C’est donc reparti pour plusieurs jours de surf sur de longues droites à manœuvres, mais avec tous les pros cette fois !
Des stars en chute libre
On a l’impression de se répéter depuis quelques épreuves, mais Jack Robinson poursuit sa glissade au classement. Alors qu’il ne lui manquait que quelques dixièmes pour passer son premier tour, l’Australien bascule vers le tour éliminatoire et se fait surprendre par un Ian Gentil très efficace. C’est une nouvelle élimination prématurée, et cette fois Robinson risque bien de sortir du top 5.
Il n’y sera par remplacé par un John John Florence incapable de trouver deux vagues dans une série. Certes il trouve le meilleure score de la série avec une droite à 8,43 mais c’est sa seule vague à plus de 5 points. Et cela fait suite à une premier tour où l’hawaïen n’avait scoré qu’une seule vague à plus de 1 point ! Bien plus régulier Rio Waida en a profité pour chercher deux 7 et se qualifier.
Kelly Slater est lui très régulier mais semble plafonner en terme de performance. Le king n’a tout simplement pas scoré une vague à plus de 5-6 points sur cette épreuve. Son duel face à Medina était une grosse série sur le papier, mais le brésilien qui était passé à côté de sa première série s’est bien relancé. Alors que le Floridien ne joue plus rien cette année, Medina actuellement 6e au classement a désormais une belle opportunité. Le top 5 lui tend les bras puisque Robinson (5e), Florence (7e), Callinan (8e) et Dora (9e) sont sortis d’entrée.
Leo, Toledo et Colapinto au plus haut
Griffin Colapinto semble bien s’accommoder de son maillot jaune. Avec l’aide de grosses rotations aériennes, il trouve le deuxième meilleur total du jour pour une addition à plus de 16.
Filipe Toledo et Ethan Ewing sont apparus tout aussi dominateurs. Parmi les membres du top 4, seul Joao Chianca est passé par le tour éliminatoire, et il s’en sort bien car le local Bryan Perez a porté haut les couleurs du Salvador avant de rendre les armes.
Leo Fioravanti a surpris son monde en décrochant la meilleure vague et le meilleur total de la journée. Il faut dire qu’il exploite parfaitement la vague, avec des courbes qui le voient descendre très bas pour frapper très haut, ou boucler des carves avec un rail totalement engagé dans la paroi.
Johanne et les championnes
Côté féminin pas encore d’éliminée puisque la compétition s’est arrêtée après le premier tour, mais cela a suffi pour juger de l’état de forme des principales prétendantes au titre.
Maillot jaune sur les épaules, Carissa Moore a surfé la vague de Punta Roca comme si c’était Honolua, et un gros 8 lui suffit à surclasser ses adversaires. Fraichement couronnée championne du monde ISA à quelques encablures d’ici, Tatiana Weston Webb enchaine avec une nouvelle victoire.
Caroline Marks a scoré une autre win pour les goofies en explosant la lèvre sans relâche pour le deuxième total du jour. Elle en avait besoin dans cette série de la relève, avec une Caitlin Simmers qui envoie un gros air, et Gabriela Bryan un turn façon Dane Reynolds !
La série du jour reste sans conteste celle opposant Johanne Defay à deux multi-championnes du monde, Tyler Wright et Steph Gilmore. Consciente du défi, Johanne donne tout sur des vagues où elle ne rate aucune section et cale des manœuvres progressives qui font s’exclamer les commentateurs. Cela donne un total à 14 points qui lui permet de faire mieux qu’une Tyler Wright pourtant bien affutée cette année.
Mais impossible d’arrêter la championne du monde en titre et déjà couronnée ici l’an dernier. Sur cette vague qui lui rappelle Trestles et ses pointbreaks australiens, Steph Gilmore ne s’est pas contentée de faire du Gilmore en surfant les droites avec style et maitrise. L’Australienne a ajouté de la radicalité à son surf en poussant ses turns au point de faire passer ses dérives au-dessus de la lèvre, avec le petit grab qui va bien pour replaquer tout ça…
Defay va rencontrer Molly Pickum au tour éliminatoire. Pas un cadeau non plus puisque l’australienne est actuellement 3e au classement. C’est la conséquence de son absence et début de saison, Johanne doit continuer à passer des séries difficiles pour redevenir tête de série l’an prochain. On y croit !
