L’équipe de France a remporté son deuxième titre mondial des nations, ce samedi à Huntington Beach (Etats-Unis). Il s’agit d’un second succès consécutif après celui de l’an dernier, déjà à Huntington. Avec 11 finalistes, elle termine d’une courte tête devant les Américains avec seulement 205 points d’écart. Après le titre de Guillaume Colin (assis) vendredi, Pierrot Gagliano (visuel 2) s’est imposé dans de très belles vagues d’1m20, lors de la dernière journée après une finale à suspense. Les Bleus bouclent leur 9e championnats du monde avec deux médailles d’or, deux médailles d’argent et trois médailles de bronze. Bravo !
*Informations via la Fédération Française de Surf. Photos ©International Surfing Association
La troisième aura été la bonne. Après sa médaille d’argent en 2022 et sa quatrième place l’an passé, Guillaume Colin (40 ans) est devenu champion du monde ce vendredi sur le spot de Huntington Beach, au sud de Los Angeles. Profitant de l’absence du Brésilien Felipe Lima, triple champion sortant, le Montpelliérain a tenu son rang de favori. Que ce soit lors des deux tours de qualifications et durant les 25 minutes de la finale, qu’il a maîtrisée de bout en bout. Rapidement devant avec 16 points de total en deux vagues (une gauche et une droite), Colin a savouré au large, patientant pour porter le coup de grâce dans les dernières secondes : une longue droite délicieusement surfé pour décrocher la note de 9.93 pts sur 10.
Sa technique ajoutée à son approche tactique lui permettent d’être le grand vainqueur de sa catégorie. Et au vu de sa démonstration, on peut croire qu’il aurait dominé Lima si celui-ci s’était présenté à Huntington Beach. Après Laurie Phipps l’an dernier, l’équipe de France compte un nouveau champion du monde. Qui nous vient de Méditerranée, ce qui démontre le potentiel de cette région où le surf est bien présent.
Sorti en tête des qualifications en stand 1, Maxime Clarkin (14 ans) a fait une superbe finale mais a été battu par le Japonais de 47 ans Shingo Kato et le Portugais Camilo Abdula. Les deux hommes étaient déjà devant le Basque l’an dernier et la logique a été respectée. Même si Clarkin aura eu deux belles opportunités de bousculer ses aînés. A chaque fois sur les gauches proches du « pier », mais à chaque fois sans compléter ses manoeuvres, laissant échapper de précieux points. A 14 ans, Clarkin peut être fier de sa performance et de sa progression. Assurément, son heure viendra.
Il ne fallait pas arriver en retard ce samedi matin à Huntington beach. A l’heure où le soleil se lève, la 6e et dernière journée des championnats du monde de para surf a débuté par une finale de rêve pour le clan tricolore. Pierrot Gagliano (24 ans) a remporté son premier titre de champion du monde en VI2 pour sa troisième participation. Grand favori de sa finale, le Français n’a pas tremblé même si le Costaricain Roy Steven Calderon Vargas l’a obligé à sortir le grand jeu. Ce que le Bourguignon a su faire tout en restant patient pour attendre les meilleures vagues. Pour ensuite proposer un surf plus technique, plus radical, juste plus beau.
Après avoir craqué à Pismo beach en 2022 (5e place) et l’an dernier à Huntington (3e place), Gagliano a cette fois cru en lui et fait parler son expérience. Avec son petit grain de folie qu’on adore chez lui et son binôme Théophile Castagner, il s’est régalé sur les longues gauches de Huntington Beach. Et a régalé les supporteurs français, présents sur la plage ou devant leur écran de l’autre côté de l’Atlantique. Parti sur d’excellents rails avec deux titres individuels, Galiano et Guillaume Colin (sit) la veille, l’équipe de France voulait cueillir d’autres médailles du plus beau métal.
Thomas Da Silva l’aura tenu quelques minutes, avant que le Brésilien Elias Ricardo Diel ne le double dans le final. Rageant pour le jeune basque (23 ans) qui prend de nouveau la médaille d’argent alors qu’il était sorti en tête des qualifications. Une légère erreur technique sur une seconde manoeuvre lui coûte sans doute la victoire. Pas l’avenir car il sera champion du monde un jour. On prend le pari.
Tout comme Valentine Moskoteoc (14 ans) qui, d’année en année, grappille son retard sur la Portugaise Maria Paco. Et si celle-ci a toujours une longueur d’avance, lOrléannaise s’améliore au fil des éditions. A la lutte pour la médaille d’argent avec l’Espagnole Carmen Lopez, Moskoteoc a fait la différence dans les derniers instants pour conquérir le titre de vice-championne du monde en VI1. Plus solide, elle a démontré qu’elle pouvait aller au large chercher et surfer les plus grosses vagues.
C’est ce que fera sans doute Juliette Mas (12 ans) dans quelques temps. Pour sa seconde participation, la Méditerranéenne a démontré une volonté à toute épreuve. Une nouvelle fois finaliste, elle se rapproche de la médaille de bronze. La France tient deux perles rares qui sont le futur du para surf tricolore.
Le bronze et la 3e marche du podium qui va avec, c’est ce qu’a obtenu Héloïse Lauriol (15 ans) pour sa toute première participation. Six mois après avoir débuté le surf, la Bretonne a fait sensation en Californie en partant sur certaines des plus grosses vagues de la compétition. Et si la Portoricaine Alelí Medina est à mille lieux devant, la Canadienne Ling Pai n’a pas eu la finale facile pour conserver la médaille d’argent.
Sans doute stressée par l’enjeu d’une nouvelle finale, Lou Méchiche (18 ans) est elle, malheureusement, passée à côté. Frustrant pour la Girondine qui n’a pas pu s’exprimer mais qui démontre qu’elle est toujours présente dans le dernier carré.
Eric Dargent sera-t-il un jour champion du monde ? La question mérite d’être posée après sa médaille de bronze acquise ce samedi. Impérial durant les qualifications, Dargent (47 ans) n’a rien pu faire face à la fougue et la vista du Brésilien Luciano Mercindo Silveira qui a plié la finale après seulement 5 minutes et deux vagues incroyables. Accroché à la deuxième place, mais coupable d’un placement trop au sud pour partir sur les meilleures vagues, Dargent s’est fait doubler par Colin Cook (Hawaii) dans les deux dernières minutes de la finale.
Vice-champion du monde en 2021, Philippe Naud (40 ans) avait une nouvelle occasion de ramener la coupe sur son Île d’Yeu. Las, le Vendéen n’a jamais pu trouver la bonne vague pour s’exprimer et il est sorti très frustré de sa finale (stand 2) alors que la consistance de la houle aurait pu lui permettre de rivaliser davantage avec ses adversaires. Il signe une quatrième place qui prouve toutefois sa valeur sur l’échiquier international du para surf.
Elle aussi a pris la quatrième place de sa finale. Mais son bonheur était total. Béatrice Duran (53 ans) s’est invitée pour la première à la table des finalistes en prone 2. Encouragée par sa coéquipière Céline Rouillard, en bronze l’an dernier dans cette catégorie, Duran est passée près du bronze mais peut être fière de son parcours. Sa marge de progression l’amènera plus haut prochainement.
Chahutés par les Américains qui jouaient à domicile et avaient sorti la grosse équipe, les Français ont tenu bon de bout en bout pour conserver leur couronne mondiale. Un second titre d’autant plus fort que la France a dû faire sans sa championne du monde Laurie Phipps (stand 2), blessée la veille du départ en Californie et forfait. Puis composer avec la blessure à l’entraînement de Cynthia Gonzalez (kneel). Les Bleus sont assurément allés chercher le supplément d’âme dans ce coup dur. Ce titre de champion du monde de para surf récompense le travail des éducateurs, qui font surfer les personnes en situation de handicap dans les clubs à longueur d’année. Il confirme la qualité de la formation à la française, initiée dans les structures en 2012 par l’Association nationale Handi Surf, artisan de ce nouveau succès tricolore.
Congratulations Team France 🇫🇷
— International Surfing Association (@ISAsurfing) November 10, 2024
World Champions 🥇@HBSurfCityUSA pic.twitter.com/EwqISEsdTH
LES RÉSULTATS DES FRANÇAIS
Sit : Guillaume Colin champion du monde
VI2 : Pierrot Gagliano, champion du monde
VI1 : Thomas Da Silva, médaille d’argent
VI1 : Valentine Moskoteoc, médaille d’argent
VI2 : Héloïse Lauriol, médaille de bronze
Stand 1 : Maxime Clarkin, médaille de bronze
Stand 3 : Eric Dargent, médaille de bronze
VI1 : Juliette Mas, médaille de cuivre
VI1 : Lou Méchiche, médaille de cuivre
Prone 2 : Béatrice Duran, médaille de cuivre
Stand 2 : Philippe Naud, médaille de cuivre
LES CATÉGORIES
Stand 1 (debout) : tout surfeur qui surfe une vague en position debout avec une amputation du membre supérieur ou un handicap congénital ou équivalent, ou une petite taille,
Stand 2 (debout) : tout surfeur qui surfe une vague en position debout avec une amputation au-dessous du genou ou un handicap congénital ou équivalent, ou une différence de longueur de jambe,
Stand 3 (debout) : tout surfeur qui surfe une vague en position debout avec une amputation au-dessus du genou ou les deux amputations des membres inférieurs ou un handicap congénital ou équivalent,
Visuel 1 : tout surfeur qui surfe sur une vague en position debout avec une classification IBSA de niveau B1,
Visuel 2 : tout surfeur qui surfe une vague en position debout avec une classification IBSA de niveau B2 et de niveau B3,
Kneel (à genoux) : tout surfeur qui surfe une vague en position agenouillée ou assise sans pagaie avec une amputation au-dessus du genou ou les deux amputations des membres inférieurs ou un équivalent congénital ou une déficience,
Sit (assis) : tout surfeur qui surfe sur une vague en position assise et qui n’a pas besoin d’aide pour pagayer dans une vague et remonter sur la planche en toute sécurité,
Prone 1 (allongé) : tout surfeur qui surfe sur la vague en position couchée et qui n’a pas besoin d’aide pour ramer dans une vague et remonter sur la planche en toute sécurité,
Prone 2 (allongé) : tout surfeur qui surfe sur la vague en position couchée et qui a besoin d’aide pour entrer dans l’eau, pagayer dans une vague et remonter sur la planche en toute sécurité.