CANARD = LA BASE
C’est une manoeuvre qui grille pas mal d’énergie, mais permet d’assurer qu’on n’envoie pas sa planche sur quelqu’un, et qu’on ne va pas retrouver sa planche au bord. Cela reste donc l’arme ultime dans quasiment toutes les conditions, et justement Nathan détaille plusieurs scénarios.
1 – Les mousses
« Même si c’est une mousse de 5m sur le second reef à Pipeline, je fais le canard parce que je ne veux pas casser mon leash« . Alors on enlace sa planche (photo ci-dessus), on se fait bouger dans tous les sens, mais la planche nous fait remonter plus vite ensuite.
Une astuce si on est emmené très profond : tourner sa planche sur le coté pour mieux traverser les turbulences et remonter encore plus vite.
2 – Les vagues creuses
Dans le cas d’une vague qui va casser juste devant nous, il y a un rebond d’énergie (explosion secondaire) juste après l’endroit ou la lèvre tombe, c’est là où on veut faire son canard. On essaie donc de se placer à 1,5m de l’impact pour tomber dans la poche où il y a le moins de turbulences. Le timing est délicat mais le jeu en vaut la chandelle.
Dans le cas d’un canard juste sous la lèvre il faut penser à appuyer à l’arrière pour remonter derrière la vague. Si on cherche juste à enfoncer son nose le plus profond possible, l’arrière de son corps va se faire attraper par la vague. Donc on enfonce le nose, on le remonte doucement pour se projeter vers l’avant, et on se met à ramer dès qu’on arrive à la surface même si on ne voit rien.
Quelques conseils pour le canard
– Vous pouvez vous entraîner en piscine (comme le fait John-John) ou derrière le pic pour voir à quelle profondeur vous pouvez aller.
– On va garder les yeux ouverts pour la première vague qui casse car il y a une bonne visibilité, ensuite on peut les fermer pendant qu’on graille le reste de la série…
– Nathan conseille de pousser avec son genou quand c’est petit, mais dès qu’on dépasse hauteur d’homme, c’est pied sur le pad. On s’enfonce plus, et si on est assez costaud on peut tourner sa planche, « saisir » l’eau et se tirer vers sa board pour faire une sorte de double canard (voir son mime à 6:44).
LÂCHER SA PLANCHE = LE DERNIER RECOURS
On va éviter car lâcher sa planche c’est perdre sa bouée, mais voici les quelques cas où l’on peut se permettre d’abandonner le navire :
– Face à une mousse de plus de 5 m, ou une lèvre de plus de 3m de haut.
– Si quelqu’un lâche sa planche devant soi et qu’on risque de se faire percuter.
– Si la lèvre va casser pile sur soi. Dans ce cas la planche peut casser entre ses mains et on va ramasser. Dans ce cas là, tant pis pour le matos, on va juste essayer de passer de l’autre coté.
– Avec une planche de plus de 7 pieds impossible à enfoncer. Il pense à son gun qu’il est parfois obligé de lâcher à Jaws, pour un malibu essayez surtout de ne pas remonter juste en face du pic.
– Si il n’y a vraiment pas d’eau, genre reef à sec. Nathan conseille alors de descendre de la planche plutôt que de s’arracher les doigts sur le reef puis de se faire ramasser. « Je me mets à plat juste sous la surface puis je pousse pour remonter dès que la vague passe« .
– Sur un gros slab comme Teahupoo avec une lèvre super épaisse qu’on ne peut pas traverser avec sa planche : « On ne peut pas faire un canard, j’ai essayé« .
Quelques conseils avant de lâcher
– Si on lâche sur une énorme mousse, on ne plonge pas trop profond, on ouvre les yeux pour étudier la mousse. On peut apercevoir des zones d’eau claire au milieu du panache de mousse, il faut essayer de les utiliser pour remonter plus vite.
– Soyez attentif à la direction dans laquelle votre leash tire. C’est sans doute la surface et vous pouvez remonter en tirant sur votre leash ou en nageant dans ce sens.
– Si vous vous faites vraiment tracter par votre planche, vous pouvez croiser vos jambes, lever vos bras et vous laisser entraîner plutôt que de vous épuiser à résister.
– Ayez conscience de votre environnement, et regardez derrière, car on ne doit jamais lâcher sa planche devant quelqu’un.
LA VIDÉO EN INTÉGRALITÉ