C’est officiel, Vincent Duvignac rejoint la marque française Oxbow ! Pour l’occasion, nous lui avons passé un coup de fil pour en savoir plus.
On ne présente plus Vincent Duvignac, véritable légende du free surf en Europe. S’il a écumé les spots de la planète et eu quelques bons résultats sur le circuit des compétitions il y a quelques années, «Duvi» s’est aussi taillé une solide réputation dans les barrels d’Hossegor et des Landes, épicentre du surf tubulaire en Europe. Il fait tout simplement partie des meilleurs au line-up quand les conditons s’alignent, y compris quand c’est gros. Il a remporté trois fois le Challenge La Nord et a terminé vainqueur du dernier Royal Barrique en 2022, après l’avoir gagné en 2015. Une longévité qui montre qu’on peut continuer de surfer au plus haut niveau quand on a plus de 30 ans !
Surf Session – Peux-tu nous raconter comment tu es arrivé chez Oxbow ?
Vincent Duvignac – Ça faisait un peu plus d’un an que je regardais attentivement ce qui se faisait chez Oxbow. Quand j’ai vu cette marque emblématique des années 90 revenir, j’étais intrigué. Par la suite, quand j’ai regardé les contenus qu’elle proposaient et les surfeurs qui représentaient la marque, j’ai trouvé ça super. En discutant avec certains membres de leur team, notamment Ludo Dulou et Greg Rabejac, qui sont rider et photographe, j’ai découvert un état d’esprit différent et pertinent notamment le fait que la marque communique autour de surfeurs qui commencent à avoir les cheveux blancs.
SS – Ce qui n’est pas trop ton cas encore…
Vincent Duvignac – Ça commence hein… (rires) J’ai 35 ans et j’en ai encore beaucoup sous la planche mais j’ai vraiment senti que cette marque pouvait me convenir.
SS – Au-delà de l’âge, c’est une marque qui possède une dimension éco-responsable, ce qui a dû te plaire ?
Vincent Duvignac – Ça a été la cerise sur le gâteau quand j’ai découvert, en fouillant un peu, qu’Oxbow avait démarche éco-responsable, ce qui ne m’a pas sauté aux yeux tout de suite dans la mesure où ils ne communiquent pas énormément là-dessus. J’en ai déduit que ce n’était pas du green washing, ce qui m’a doublement séduit. Je suis sensible à la façon dont ils ont relancé la marque et dont ils procèdent aujourd’hui. Ils produisent des collections made in Europe et made in France. Dans le microcosme surf dans lequel j’évolue, les gens qui m’entourent ont aussi été séduits par la marque et ont joué un rôle important dans ce choix. J’ai quitté Rip Curl, qui était un endroit confortable et j’ai eu la chance de rider pour eux pendant sept ans et demi. C’était une super équipe et c’était un honneur pour moi de faire partie de l’une des marques majeures du surf pendant tout ce temps.
SS – Tu ne te reconnaissais plus vraiment chez Rip Curl ?
Vincent Duvignac – Mon départ de Rip Curl s’est fait d’un commun accord, tout simplement parce qu’ils communiquent beaucoup sur les jeunes, ils ont un team très jeune et axé compétition, ce qui n’est plus du tout mon cas.
SS – Désormais, ton quotidien surf est plus en accord avec ton nouveau sponsor ?
Vincent Duvignac – Complètement ! Il est totalement en accord avec la philosophie de la marque. Mon idée, notamment depuis le Covid au cours duquel beaucoup de choses ont été bouleversées, est de redécouvrir mon chez moi, qui est un terrain de jeu infini, sans avoir à aller très loin. J’ai fait un seul voyage en trois ans, je suis allé au Maroc cet hiver. Comme on le sait, dans le surf, il n’y a pas un jour qui se ressemble. J’adore parcourir les Landes pour trouver les bons bancs de sable. En toute humilité, je pense que j’ai déjà poussé le vice assez loin en matière de connaissance des bancs de sable, mais je souhaite aller encore plus loin en faisant des recherches historiques et géologiques. C’est ce qui m’anime aujourd’hui, de pouvoir redécouvrir et revisiter le surf autour de chez moi, dans les Landes, de voyager à travers ça. Avec Oxbow, l’idée est de créer du contenu qui ressemble à ma vision du surf.
SS – Dans ton approche du surf, telle qu’elle est aujourd’hui, qu’est-ce qui est important pour toi de véhiculer ?
Vincent Duvignac – J’ai envie de montrer que l’on peut gaspiller beaucoup moins, notamment avec le matériel, en étant le plus économe possible. Ça fait un moment que je travaille avec mon shapeur pour arriver à la planche ultime, qui marche dans toutes les conditions, de 50cm à 2m. C’est quelque chose qui me tient à coeur, car comme tous les compétiteurs, j’ai déjà eu cinquante planches pour chaque spot de compétition et je me rends compte que j’arrive quand même à pousser la performance en utilisant le même support dans plein de conditions complètement différentes.
SS – Et cela passe aussi par l’utilisation de matériaux éco-responsables ?
Vincent Duvignac – Je suis persuadé qu’être éco-responsable passe par éviter le gaspillage et la sur-consommateur. En effet, je travaille avec une marque de pains de mousse éco-responsable, Polyola, qui fait des pains à empreinte carbone moindre, recyclés et recyclables. Oxbow mise beaucoup sur la production locale avec, notamment, sa collection made in France. Je ne serai jamais un donneur de leçon, parce que je ne serai jamais tout blanc, mais je pense qu’il y a des manières de montrer que l’on peut être plus raisonnables.
« Vincent est un véritable passionné de surf et de l’océan au sens large. Il a une connaissance des spots et du milieu marin qui est impressionnante. On peut parler avec lui pendant des heures. C’est sans doute pour ça qu’il aime transmettre sa passion au travers de l’école de surf de son frère à Mimizan, ou au quotidien auprès de son petit garçon. » – Oxbow
Duvi se passionne également pour sa région et sa topographie, étudiant la côte depuis des années pour dénicher les meilleurs spots qu’il explore à l’aide de son fat bike. Une quête de la vague parfaite, à la maison, en essayant de réduire son impact sur l’environnement, Vincent en a fait son nouveau rêve mais aussi son quotidien.
» Duvi, c’est tout simplement l’un des meilleurs free surfeurs de sa génération et aujourd’hui il essaye à son niveau d’avoir une démarche plus simple dans sa pratique. Les surf trips c’est incroyable pour surfer de nouvelles vagues et découvrir de nouvelles cultures. On le sait tous ! Mais parfois, l’aventure n’est pas toujours à vivre à l’autre bout de la planète. Vincent est un formidable ambassadeur pour ça. Il peut inspirer de nombreux surfeurs à trouver le bonheur à la maison » – Oxbow
Marque française et indépendante, Oxbow s’engage en matière d’éco-responsabilité. Depuis son rachat en 2020, Oxbow s’est fixé des valeurs et des objectifs nouveaux. En plus de sa transition écologique, la marque souhaite remettre sur le devant de la scène la culture de la glisse française en menant des actions plus locales. Ce sont dans ces valeurs que Vincent se retrouve.
« Il n’y a pas longtemps j’ai croisé Ludo Dulou sur la plage. On a parlé du paysage surf actuel et de son sponsor Oxbow. Cela m’a séduit. Cette approche locale et française, cette indépendance, je les apprécie et les admire en 2023. Ces dernières années, j’étais ravi de voir la marque revenir avec un esprit surf à la fois simple et sans chichi. Oxbow vit grâce à une équipe qui aime son job, cela se voit. Les surfeurs et surfeuses du team représentent bien cet esprit aussi. Je connais bien plusieurs gars du team comme Mathieu Crépel, Kepa Acero, Nono des Lost in the Swell ou encore Pierre Rollet et Boris Romann eux aussi locaux des Landes. Avec bientôt 30 ans de passion pour le surf, j’ai forcément grandi avec les images Oxbow. J’ai vu mes parents et ma famille porter ces mythiques pulls ou t-shirts. Aujourd’hui free surfer en participant à l’évolution de la marque c’est très stimulant pour moi et en accord avec ce que j’ai envie de transmettre et de porter sur mes épaules. C’est un honneur de faire partie de cette équipe! » – Vincent Duvignac