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« C’était en janvier 2005. Milieu de journée, marée montante et des belles vagues de plus 4 m à Parlementia. Beau temps, offshore, une houle puissante. Quand je me mets à l’eau, il n’y a que 2, 3 personnes à l’eau dont Christophe Mouginot. A peine j’arrive au fond, une grosse série décale et face à la première vague je plonge avant qu’elle pète. Et là c’est l’horreur. Sous l’eau, je sens mon épaule gauche s’arracher de mon corps avec la seule aspiration de l’eau de la vague. Le choc est violent, la douleur est extrême, en même temps tout est encore calme sous l’eau. Quand je remonte à la surface, j’ai 3 secondes de panique en voyant la seconde vague arriver pour me péter dessus, avec mon bras totalement disloqué. Je pense à crier, mais ça sert à rien, il n’y a personne autour de moi. Je rationalise un peu. Avec mon bras droit, je bloque mon bras déboîté le long du corps. J’aspire un grand coup et avec mes jambes, j’essaie de rester vertical sous l’eau. Je suis secoué mais ça passe. Seulement chaque fois que je remonte à la surface, sans l’aide des bras, j’ai la tête au raz de l’eau et le bouillon manque de me faire boire la tasse quand j’ouvre la bouche pour reprendre de l’air. Et là si tu commences à boire, c’est mal barré. Cependant je reste dans la zone d’écume, me servant de celle-ci pour avancer. C’est une règle dans le gros surf pour s’en sortir. Malgré les paquets de mousse qui m’avalent à chaque fois, j’arrive à rester vertical et à avancer comme ça, en pendulaire. Mais l’autre truc, c’est la douleur. Elle est forte, mais si elle est stable tu t’y habitues. Tu es comme immergé dedans, mais faut pas que mon bras bouge… A un moment, j’ai ma planche au bout de mon leash qui me revient dans la figure et je suis obligé de lâcher vite mon bras pour la repousser… Poussé ainsi par les vagues, je rejoins la bande de rochers du bord. C’est encore bas, il n’y a pas assez d’eau pour passer en flottant et je suis obligé de clopiner sans bras entre les blocs glissants… Puis j’arrive dans le bassin plus profond. Je m’allonge sur ma planche et bats des pieds pour faire les 25 derniers mètres. A 5 mètres du bord, je vois un pompier qui était là avec une équipe par hasard. Il commence à se déchausser pour venir m’aider. Je lui dis que c’est pas la peine, juste qu’il porte ma planche sur le sable… J’avais mal, mais j’étais aussi assez fier, vis à vis de moi-même, de m’en être sorti tout seul. La suite : hôpital puis opération des ligaments et 5 mois de reéducation pour retrouver une épaule solide ».
PS : Fin octobre de la même année. Il y a un gros et joli Avalanche et je décide d’y aller. C’est mon premier gros surf depuis mon accident à l’épaule. Et là, rebelote. A peine arrivé au line-up, l’énorme série qui arrive de nulle part, genre 5 m sur la tronche. Leash cassé. Après la quatrième vague, j’ai les poumons qui brûlent. Puis je me paie la nage dans le courant jusqu’au port de Guéthary. Séché pour la journée avec un point de contracture dans les poumons jusqu’au soir. On était 4 à l’eau lors de cette série. Pierre Fabet a passé deux vagues sous l’eau. Bensoussan venu d’Hossegor a eu son gun cassé en deux. Yann Kazandjian a eu son leash coincé dans les rochers. Heureusement il avait une goupille au leash mais il a dû chercher sa planche, emportée par le fort courant, à Parlementia… C’était le set de la journée ! Depuis, ayant passé la cinquantaine, j’ai levé le pied vis à vis de ce genre de surf. Mais dans les deux cas, l’expérience et la forme physique ont été la clef pour bien m’en sortir.
waterman le gibus !!!!
Respect Gibus. Perso j’ai commencé le surf sur le tard ,a 49 ans, maintenant totalement accro; La belle Parlementia ;…..au début je la surfais sur la gauche , ensuite sur la tronche et enfin en droite quelle joie, mais chaud quand cela commence a toucher un bon 2m avec , malgré le monde, je trouve, une bonne ambiance au pic. Toucher c’est ce qui m’est arrivé avec une série qui décalait , j’ai fais connaissance avec les rochers du fond et là…..je ne savais plus où j’étais dans le tumulte je me suis souvenu d’une bande dessinée ou le gars retrouvais la surface e en suivant son leash, ouf, une fois a l’air libre il vaut mieux , malgré les poumons en feux tenir un peu avant douvrir la bouche , gare a la vague suivante. Bref cette année j’ai cassé la tirelire pour un gun . D’abord la tester du côté du bled « cathédrale » où j’ai vécu de grands moments avec de bonnes montées d’adrénaline. Mais vu mon grand âge, 61, et bien qu’en bonne forme et un peu d’expérience, humilité et respect envers notre ami l’océan. aloha!
10 ans après , on parlera encore de ce fameux jour ! respect !
Un Monsieur , ce Bernard Henri Levy du surf !
quel chargeur ce gibus !!
Un grand, ce Gibus… (ok, ok…)
Fort le gibus !