“Je me suis fait peur pas mal de fois, mais heureusement je ne me suis jamais vraiment fait très mal. En revanche, je me souviens d’une fois à Haleiwa, à Hawaii, quand j’avais 14 ans. J’étais avec mon père qui s’occupait à cette époque de l’équipe de France. On avait regardé le plan d’eau le matin, il y avait 2,50 mètres facile. Mon père m’avait dit : « je me mets à l’eau, si tu le sens pas, n’y vas pas ». Mais toute l’équipe de France s’est mise à l’eau et je me suis dit « c’est gros mais t‘es à Hawaï, tu vas pas t’échapper ! ».
Je me mets donc à l’eau et là le courant m’embarque direct et je me rends compte qu’en fait c‘est énorme, un bon 3,50 mètres. J’avais des bras de crevettes et même quand je ramais, je reculais. Il y avait des sets énormes au large qui assombrissaient l’horizon, tu sais quand tu vois la bouée qui disparaît pendant 5 secondes au large…
J’étais sur ma board en 5’5”, et là le set est arrivé. Mon père a vu toute la scène : j’ai passé la première vague limite, alors que la lèvre avait déjà levé. Sur la seconde, j’ai fait un canard super chaud. Et là, l’accalmie. J’étais tétanisé, bloqué et je voyais la suite du set encore plus fat qui arrivait comme un train.
Mon père s’est calé derrière moi il me poussait pendant que je ramais, mais rien, on n’avançait presque pas. Heureusement, juste avant l’arrivée du set, j’ai vu une petite vague arriver, j’ai ramé comme un fou, je l’ai chopé et j’ai pu éviter de justesse, la rouste qui m’attendait. Grosse frayeur.”
