“Je me suis fait de nombreuses frayeurs en surfant, mais les pires ont probablement eu lieu à Hawaii. Je me souviens de l’une d’entre elles en particulier : c’était il y a très longtemps, je surfais un spot au large avec Kelly [Slater], Shane [Dorian], Ross [Williams] et Todd Chesser (décédé sur le North Shore en 1997 en surfant un outer-reef, ndlr). On était assis tous ensemble au large. C’était une belle journée, typique d’Hawaii. Mais ça faisait 20 minutes qu’il n’y avait pas eu de vagues, et on attendait, on attendait… Et je pense que pendant ce temps le courant nous a tiré vers l’intérieur de la zone de line-up.
Puis un set a fini par arriver. On s’est dit «ok, enfin», on est passés par-dessus la première vague, qui devait faire dans les 15 pieds (5 mètres), et là, il y avait une vague de plus de 20 pieds (presque 7 mètres) en train d’arriver derrière, et qui était déjà sur le point de déferler. On s’est tous arrêtés de ramer. Je me souviens de ce que j’ai ressenti du haut de la première vague à la vue de la seconde, sachant très bien que je n’avais aucune chance d’y échapper… Dans ces moments-là, c’est toujours pareil : Tu essaies de te calmer, de prendre de profondes respirations, de te relaxer, mais tu entends ton coeur qui, lui, bat à fond. C’est intense, vraiment.
Finalement la vague est arrivée. Je me souviens qu’on a tous sauté de nos planches pour plonger le plus profond possible. Au final, lorsque la vague est arrivée, ça n’a pas été aussi violent que ça. 2 ou 3 leashes n’ont pas résisté, mais pas le mien heureusement. Puis une seconde est arrivée, on s’est vraiment fait secouer dans tous les sens.
Ça m’est aussi arrivé à Pipeline : laisser passer une vague pour en découvrir une énorme juste derrière, prête à déferler. Et là tu te dis «oh, oh…». Et ça, ce sont des moments vraiment intenses.”
Rob Machado, Hossegor, août 2012 – Photo : PH de Nrb