L’Australie : terre de surf par excellence. De celle dont on ramène dans les valises de bonnes vieilles anecdotes, petites histoires et autres récits parfois légendaires. Pour Romain Laulhé alias « lol », ce sera l’angoisse d’une nage en eaux troubles… et plutôt deux fois qu’une !
« Ça remonte à dix ans. C’était ma première sélection en équipe de France des -16 ans. Mes premiers Championnats du Monde. Mon premier trip en Australie. Mon premier trip tout court d’ailleurs. Avant le début du contest, on décide de partir surfer à Little Avalon. Ce jour là, c’était gros. Il faisait un peu gris, sombre. On n’avait jamais surfé là mais on voyait ce mini slab qui tubait. Bref, on se met à l’eau à quatre ou cinq. Chacun prend ses vagues. J’en démarre une. Je me mets un petit tube et trop gourmand je me lance pour le second bowl… Celui où il n’y a pas d’eau. Sauf que je ne le savais pas. Bref, je décide de rentrer dans la vague pour sortir. Et là, clic… le leash qui lâche et la board dans les falaises, morte, et moi à la nage à Little Avalon avec la passe à traverser pour aller me faire exploser dans le méchant beachbreak qui pète un peu plus loin. J’ai commencé à bien flipper d’autant qu’à notre arrivée, Tom Carroll nous avait prévenus de la présence d’un énorme “shark” dans le coin. Bref, je traverse la passe, je me fais démonter dans le break, dans le jus et je sors complètement rincé, dégouté !
Loic Erran, qui venait de sortir, me propose sa board. J’hésite mais j’y vais en ironisant sur la solidité de son leash. Réponse : « Tu ne vas pas péter deux fois le leash quand même ». Je repars à l’eau et avant d’arriver au fond, il y a un énorme set qui décale et me tombe sur la tronche. Je lâche la board et là : clic ! Plus de leash et la board de Loic à côté de la mienne en train de faire le yoyo dans les blocs. Et moi, les larmes aux yeux avec une seconde séance de psychose en perspective : « J’y ai échappé une fois… ». J’ai commencé à hurler jusqu’à ce que Thomas (Bady, ndlr) arrive. On s’est mis les deux sur sa planche et on a ramé jusqu’au beach break pour finalement rejoindre la plage en mode apnée, traînés par une mousse géante. Au final, j’ai pété deux leashs, ma board, celle de Loic et j’ai terminé complètement rincé… Pour l’anecdote, on a réussi à récupérer la board de Loic. Pas la mienne ! »