Parce qu’on n’est pas obligé de s’appeler Ross Clark Jones ou encore Garrett McNamara pour se faire peur, voire même très peur. C’est en tout cas ce que nous constatons (la rédaction) au fil des semaines. La mise en place de cette rubrique en novembre dernier, a en effet motivé certains d’entre vous à nous envoyer quelques lignes. De la semi noyage en eaux troubles à la chute dans les blocs en passant la dérive plantée à même la joue… Parce que vos coup de flippe le valent bien, envoyez-nous vos textes (15/20 lignes max) accompagnés d’une photo d’illustration autour du thème « Coup de Pression » à web@surfsession.com. Les histoires les plus dingues seront publiées :
« L’histoire se déroule à la fin de l’été 2006, dans les Landes… un collègue me téléphone la veille au soir : Hey, demain matin, ça risque de scorer. Je passe te prendre vers 7h, OK ? Venant de lui, ça sent la bonne journée bien calée sur le petit banc qui va bien. Dans le mille ! Après quelques minutes de marche à travers les bois, on découvre une longue droite tubulaire qui s’enroule autour d’une baïne sans fin. Le vent est « full off shore » et sensé tenir toute la journée. La houle est là : 1,5m. Peut-être plus à la série. Sans vraiment se parler mais conscients de la journée gavade qu’on a devant nous, on se change à fond pour une première session incroyable de 3h. La marée est basse. Trop basse. On décide de faire griller les deux trois merguez qu’on a embarquées dans la glacière. Bref, LA journée de septembre que j’attendais d’autant qu’avec le remontant, ça s’annonce grave. Encore dans le mille ! On décide de prolonger jusqu’au soir. 19h30, plus grand monde sur le sable sinon une naturiste d’un certain âge en train de se « re-textiler« . Je décide de sortir de l’eau lorsque j’aperçois la femme qui remontait la dune, s’écroulait et roulait comme un tonneau sur le sable : « Ah… Au secours ». Je commence à courir tout en essayant de prévenir mon pote. Pas simple après 6h de surf. La femme est allongée par terre en mode survie : yeux cernés, sueurs froides, teint pâle… Ça sent pas très bon : « Je crois qu’un serpent m’a mordu » explique-t-elle en me montrant son mollet. Sans être herpétologiste, il semblerait en effet que ce soit une morsure de serpent. Mon pote vient de nous rejoindre. Comment on fait sans portable et à plusieurs centaines de mètres de la voiture ? On décide alors de se servir de nos boards pour une opération brancardage en forêt… On a finalement marché 10 longues minutes avant de pouvoir récupérer un tel et prévenir les secours. Pour l’anecdote, quelques jours plus tard, cette même dame a bien failli y passer victime de la foudre… oui, oui, de la foudre. Si jamais vous cherchez la définition d’un chat noir ? Aujourd’hui, l’histoire prête à sourire mais sur le moment, grosse montée de pression ».
Alex (40)
Je m’en souviens encore. C’était à Mutajeanluc, un matin gras. Le jet était en panne mais j’avais vraiment envie de charger ces grosses bombes dont je ne saurai dire la taille.
En haut de la falaise Laird et Garett me déconseillent de me mettre à l’eau mais je n’ai que faire de leur avis. Après tout ces deux poulets débarquant à peine dans ma Sicile natale ne connaissent pas grand chose aux swells de la grande bleue. Il est 11h, le soleil est déja haut dans le ciel quand un gros set pointe ses embruns, c’est balaise. La première vague lève, passe devant le soleil et retombe dans un vacarme à m’enfoncer les boules « Quiess ». Les 10 secondes que met la lèvre à tomber pour heurter le reef à fleur d’eau me font penser à ce clip de Justin « bridou » Bieber que je regarde en boucle sur youtube… C’esu du slow motion.
Je jette un regard à garrett, il hoche la tête comme pour dire « laisse tomber mon gars, c’est un suicide ». Ptite bite ce garrett jme dis.
Je jette un dernier coup d’oeil au jet, tant pis. j’irai à la rame. J’attrape ma plus grande planche et descend la falaise. Laird et Garrett se bouffent les ongles.
En bas, j’attend l’acalmie et réussi par bonheur un canard dans le shorebreak de 6m, je rame à fond pour arriver au pic avant la série.
Malheureusement mon fish 5,9 est limité en vitesse de pointe. J’enchaine les canards dans les vagues intermédiaires d’environ 8m, c’est la folie mais jsuis au taquet, j’ai pas peur et j’ai un gros kiki.
Et puis c’est la série qui lève. La première vague lève, passe devant le soleil, il fait nuit, mais jm’en fout ma combinaison Borat fluorescente éclaire ce désert. Je vais la prendre sur la gueule, c’est sûr.
Merde, je revoie Garrett en train de m’avertir…
La vague explose 5m devant moi.
Par reflexe, j’utilise mon vieux fish pour me protéger et le place entre la vague et mon visage. Ca paye, le fish se fait décalquer, et viens s’éclater dans mon nez. Heureusement que je l’avais gros comme kiki ce vieux pif sinon je la prenais dans la geule.
jsuis sonné, au fond de l’eau et mon string borat éclaire le plancton. James cameron passe avec son sous marin, y me fait coucou mais je l’envoie chier, ca ce voit que je saigne du nez quand même.
J’en chie, mon nez me fait de plus en plus mal à l’intérieur, et les 12 minutes sou l’eau commence à être ennnuyeuses. Dans ma tête je fais une belote. je perds, merde.
Et puis par chance c’est la délivrance. j’arrive vers le vieux puis de pétrole explosé qui libère son sang noir depuis 4 ans, je m’accroche à une nappe qui me remonte à la surface et m’échoue lamentablement sur la plage au milieu des cormorans mazoutés. Au loin, j’appercois Laird et Garrett se marrer. « Le goudron et les plumes » qu’ils me lancent. Blaireaux. Peu fier, je récupère mon nez et rentre à la maison, cormoran sous le bras en me disant tout bas que je m’en souviendrai de ce 1° Avril.
Perso, mon dernier coup de pression c etait a la Saint Patrick…
Un jour à la madrague dans les années 80,
grosses vagues superbes et personnes à l’eau sauf un groupe de trois quatre gars à gauches devant l’épi.
Au milieu de la plage dans le fond des mégas bombes…je suis motivé mais tous seul, j’ai un doute.
Je rame vers les gars et leur demande si ils sont pas chaud pour aller là bas…personne ne veut m’accompagner…je rame seul au large…je me rapproche du pic..et j’arrive sur une plaque d’eau ultra lisse et très large……Je sais que la série va arriver et je comprends immédiatement que je suis mal placé…la première vague se pointe énorme…je ne passe pas…j’ai 17/18 ans ans et j’ai jamais vu une vague pareille…je prends mon courage à deux mains et fait…Ce qu’il ne faut pas faire..je rame à donf vers la vague pour faire un canard…au moment ou j’entame mon canard, le souffle de la vague qui explose m’arrive dans la gueule et me glace d’effrois…je vous raconte pas la suite pour faire court…si ce n’est que je confirme: on peut reprendre son souffle en avalant de l’eau et de l’air dans la mousse…je l’ai fait…je le jure…j’ai d’ailleurs compris ce jour là ce que c’était que se noyer….c’est quand on peut plus se retenir de respirer et que, sous l’eau, on prend une respiration….J’ai vu ma vie défilé en un film cour et ultra rapide…j’ai eu de la chance que mon leash ne casse pas….je suis rentré au bord en mode survi…l’océan m’a clairement dit ce jour là…. »rentre chez toi ».
Je suis resté une demie heure sur le bord à m’en remettre…
Par contre, le lendemain, les vagues étaient toujours bien fats mais plus acceptables…et je me suis obligé a retourner dans l’eau pour effacer ce traumatisme. J’ai clairement senti que j’avais passé un cap.
Je surfais une 7,2 superbe, « Wave riding Vehicles » achetée chez Rainbow sur shop, que j’ai plié dans un un gros tube ici, à la Réunion, 16 ans plus tard…..