« Après The Endless Summer, Free Ride reste probablement le meilleur film de surf de tous les temps ». Le compliment vient de Matt Warshaw, célèbre auteur et historien du surf, auteur de The Encyclopedia of Surfing. Il faut dire que Bill Delaney, décédé le 11 février dernier à l’âge de 72 ans, avait bien plus qu’un bon oeil et du talent : il avait une vision d’où il souhaitait emmener son public.
Né en 1946, Delaney a commencé à surfer à Santa Barbara en 1962 puis a commencé à prendre des photos presque immédiatement après. Son premier vrai crédit photo date de 1965, lorsque Surfer Magazine publia une collection de son travail à l’occasion d’un court métrage sur le surfbreak imprévisible de Ventura County, plus connu alors sous le nom de «Stanley». C’était quelques années avant que le spot ne soit enseveli sous un viaduc autoroutier.
Mais Delaney a fini par s’intéresser sérieusement à la photographie en fréquentant le prestigieux Brooks Institute of Photography de Montecito et peu de temps après l’avoir intégré, il quitta la plage pour aller travailler dans le monde du sport automobile. Mais l’homme réapparut comme sorti de nulle part en 1975. Il venait de commencer la production de ce qui allait devenir le film Free Ride. Un timing parfait, alors qu’un nouveau mouvement prenait forme sur les plages, dans le sillage d’une équipe internationale de jeunes surfeurs compétitifs et résolus à transformer la culture surf en carrière pro.
Bill Delaney interview, 1995 from ENCYCLOPEDIA of SURFING on Vimeo.
« Bill a envisagé le surf d’un autre point de vue », explique Shaun Tomson à Surfline. Tomson dont le rôle principal dans Free Ride a contribué à définitivement lancer sa carrière. « Il voulait capter l’esprit d’amitié, de défi, de voyage, de courage ainsi que nos rêves de jeunesse ».
Mais ce qui caractérisait Bill Delaney, c’était sa capacité à toujours se trouver au bon endroit au bon moment. « Après son retour dans le monde du surf, Delaney s’est retrouvé exactement au bon endroit, au bon moment, avec toutes les bonnes personnes » a déclaré Matt Warshaw, auteur et historien du surf. « Combinez cette faculté d’être au bon endroit avec un talent artistique, un bon œil, une excellente équipe et la capacité à travailler rapidement en production et vous obtiendrez, après The Endless Summer, le meilleur film de surf de tous les temps. »
Free Ride aura coûté 70 000$. Mais le film aura continué à être rentable bien des années après sa première parution en salle en 1978, lorsque des versions mises à jour auront été effectuées.
Après le succès de Free Ride, Bill restera dans l’univers du surf en réalisant le court-métrage de North Shore Magazine de 1981 : « Waterborn for Gotcha Sportwear » mais surtout « Surfers: The Movie », son dernier long métrage et son dernier grand film. Mais si la vie d’un artiste est ponctuée de projets, il y en a toujours un qui sort du lot. Celui auquel son auteur sera à jamais rattaché. Pour Bill Delaney et sa mémoire, il s’agira de Free Ride.