Dans une récente étude, les scientifiques tirent une fois de plus la sonnette d'alarme sur la montée des eaux.
22/05/2019 par Jeanne Dauthy
Malheureusement, lorsqu’on parle environnement, rares sont les nouvelles réjouissantes. La dernière actu en date ? Les eaux monteraient (encore) plus vite qu’on ne l’imaginait.
C’est la sonnette d’alarme que tire la PANS (Proceedings of the National Academy of Sciences). Dans une étude parue ce lundi, une vingtaine de scientifiques réévaluent les risques liés à la fonte du Groenland et de l’Antarctique. Les dernières estimations s’avèreraient trop optimistes…
« Si nous vivons le scénario finalement annoncé dans les 80 prochaines années, de nombreux endroits, en particulier les petites îles du Pacifique, seraient inhabitables », prévient Jonathan Bamber, glaciologue à l’université de Bristol et premier auteur de l’étude.«Cela entraînerait des conséquences à des échelles qui sont inimaginables. »
Ce scénario dont parle Jonathan Bamber, revient à poursuivre la trajectoire actuelle des émissions de gaz à effet de serre, qui sous-entend une augmentation de 5 degrés d’ici 2100. Dans le cas d’un réchauffement de 5 °C, l’augmentation du niveau des eaux atteindrait entre 62 et 238 cm, avec une médiane à 111 cm. Or, si l’ont s’en tient aux accords de Paris, c’est à dire une hausse des températures limitée à +2°C, la montée devrait varier « seulement » entre 36 et 126 cm. Ce qui était déjà beaucoup de trop.
Le nouveau scénario d’une augmentation de 5 degrés d’ici 2100, jugé « plausible », se traduirait notamment par la perte de 1,79 million de km2 de terres et le déplacement de 187 millions de personnes. Une réelle menace donc pour les îles du Pacifique, qui abritent quelques uns des plus beaux endroits de la planète.
En 2013, le Groupe d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) avait évoqué dans son pire scénario, une élévation du niveau des mers de 98 cm d’ici à la fin du siècle, toutes causes confondues. C’était 2 fois moins que ce qu’imagine cette nouveau étude.
En octobre 2018, le GIEC nous avait à nouveau averti : « +1,5°C, c’est déjà trop. » Alors 5°C… Mais maintenir le réchauffement climatique à 1,5°C supposerait un sursaut international sur la question du climat. Nous en sommes encore loin.
Depuis des années maintenant, les scientifiques multiplient les signaux d’alarmes. Les résultats des différentes études montrent une vaste amplitude possible de la montée des océans. Toutefois, ce que nous retenons de cette récente étude, est qu’il existe une probabilité non négligeable que la hausse du niveau de la mer soit plus marquée. Et ça, c’est inquiétant.
Publié ce lundi, ce 2e volet affirme que la moitié de la population mondiale est d'ores et déjà "très vulnérable" aux impacts cruels et croissants du changement climatique.
Article très intéressant merci.