Le chargeur et activiste Franck Solomon est parti à la rencontre de deux héros de la vie quotidienne à Johannesburg. Thabo et Mokete sont des street surfeurs. Pour faire face au chômage, les deux hommes ont décidé de récolter les produits recyclables jetés dans la ville et qui ne seront pas traités s’il ne sont pas ramassés. Ainsi, pour 100 Kg de plastique récoltés, chacun reçoit 20$ américain.
Tous les jours, ils parcourent la ville sur des chariots de plateau, sur lesquels sont entreposés des sacs de silo, remplis au fur et à mesure de matériaux recyclables. S’ils ne surfent pas dans l’océan qu’ils protègent, ils le font entre les voitures et les passants, tout en récoltant les déchets éparpillés de part et d’autres dans la ville.
Sans réellement s’en rendre compte, Thabo et Mokete sauvent, à leur échelle, notre terrain de jeu. Pourtant leur réalité parait bien loin de l’océan. Les deux hommes sont « logés » sans accès ni à l’électricité, ni à l’eau courante et leur revenu respectif ne leur permet pas de déménager dans un logement décent, ni même parfois de s’acheter de quoi manger. Leur action peut leur paraître anodine, car c’est aussi leur source de revenu unique, mais ce qu’ils ramassent sont nos déchets, nos bouteilles, nos pailles, que nous produisons puis consommons et qui trouvent le moyen de rejoindre les océans.
13 millions de tonnes. C’est la quantité de plastique qui termine dans l’océan chaque année. Si seulement 1% reste à la surface, les 99% restant, coulent ou se décomposent en microplastiques. Selon l’ONU, d’ici 2050, il y aura même plus de plastiques que de poissons dans les océans. Alors d’après Franck Solomon, si chaque personne ramassait 1 déchet par jour, nous vivrions dans un monde déjà un peu plus différent.