Dans un communiqué de presse, la responsable de la préservation du littoral chez Surfrider Foundation Stefanie Sekich-Quinn ne cache pas sa joie. « Nous sommes ravis que le gouverneur Newsom et le Parlement s’accordent à dire que la protection de Trestles et de la plage de San Onofre contre les projets routiers dommageables est une priorité claire de l’État.
La loi AB 1426 renforce les protections pour lesquelles nous nous sommes tant battus, codifie le décret judiciaire qui protège actuellement la plage d’État de San Onofre, le Donna O’Neill Land Conservancy et le bassin hydrographique de San Mateo, et valide près de 20 ans de défense des droits des populations locales » a précisé Surfrider Foundation.
« Cette législation, ainsi que les règlements de procès précédents, sont l’aboutissement d’années de travail acharné et viennent mettre fin à l’une des batailles environnementales les plus difficiles et les plus durables de l’histoire de la Californie. Cette victoire n’aurait pas été possible sans les milliers de défenseurs passionnés et motivés qui ont tenu bon pour sauver Trestles à jamais« .
Rappel des faits
L’histoire de cette lutte commence en 2005, après l’annonce de la mise en place de plans pour une route à péage à
six voies sur l’autoroute 5. Cette route aurait traversé le Parc National Californien de San Clemente, un site sacré du peuple Acjachemen et surtout, aurait transité par le bassin hydraulique qui nourrit Trestles et les plages de San Onofre.
La Save San Onofre Coalition (SSOC), dont Surfrider
Foundation fait partie (avec Audubon California, le Sierra Club et 9
autres organisations environnementales) s’est immédiatement impliquée contre ce projet de loi par le biais d’audiences publiques, de raids et de divers événements
de surf mais aussi en mettant la pression aux législateurs. En 2005, plus d’un millier de militants se sont présentés à une audience du Comité des parcs et loisirs pour protester.
Quelques années plus tard, en 2008, la coalition a organisé la plus grande participation publique de l’histoire de la Commission côtière, où, selon Surfrider Foundation, plus de 3 500 personnes ont assisté à l’audience. Audience rejetée à l’unanimité. En 2013, 2014 et 2015, le SSOC a également gagné devant les tribunaux lorsque les conseils de contrôle de la qualité de l’eau de l’État et de la région ont rejeté les tentatives de la Transportation Corridor Agencies (TCA) de construire la route par segments.
Malgré toutes ces actions, les promoteurs des routes à péage ont continué à faire pression. Alors qu’en novembre 2016, un accord de protection avait été passé interdisant aux promoteurs de construire des routes dans le parc, la ville de San Clemente, avec le soutien de lobbying, a déposé en justice des poursuites visant à contrecarrer cet accord en juillet 2017. Et cela pour la
simple et bonne raison selon eux, « qu’il n’y a pas eu de référendum
local et surtout qu’il n’y a pas eu d’évaluation environnementale
concernant la décision initiale ». Ça c’était la raison officielle. Officieusement, c’était plutôt pour une question d’argent. Selon une étude menée par l’agence de transport Corridor en 2011, ce péage aurait rapporté 17,7 millions de dollars par an.
La protection de ces spots n’était pas qu’une question de surf. En plus d’abriter certains des terrains de surf les plus sacrés de Californie du Sud, la plage de San Onofre State Beach créée par le gouverneur de l’époque Ronald Raegan en 1971, abrite le bassin hydrographique de San Matteo Creek, soit le dernier bassin « non aménagé » de Californie du Sud. Ce bassin est donc l’un des derniers habitats pour pas moins de 11 espèces menacées et en voie de disparition.
Espérons que cette fois-ci, Trestles soit sauvé pour de bon.
>> Pour en savoir plus sur Trestles
>> Par Flora Etienne