Si ce sable est vert, ce n’est pas à cause d’algues ou de quelconque autre végétal, mais de résidus d’olivine, un minerai relativement commun. Ici à Papakolea Beach (Hawaii) sa présence est naturelle, mais une ONG américaine, Project Vesta, voudrait voir les plages vertes se multiplier à travers le monde.
L’intérêt de répandre de l’olivine sur les plages ? Réduite en poudre par la force des vagues, ce minerai va se dégrader en silicates et en ions carbonates en absorbant du dioxyde du carbone. Et on parle potentiellement de milliards de tonnes de CO2, puisque L’ONG estime que recouvrir d’olivine 2% des plages mondiales permettrait de capturer l’intégralité des émissions humaines !
Si Project Vesta est une ONG créée seulement l’an dernier, la recherche sur le sujet remonte à une trentaine d’année. On parle d’altération forcée pour nommer cette méthode consistant à broyer l’olivine pour qu’il fixe le CO2. C’est une méthode de géo-ingénierie connue, mais l’idée est ici d’utiliser le concassage naturel du sable par les vagues pour limiter la dépense énergétique.
Autre avantage, les composés produits sont alcalins, ce qui aide à lutter contre l’acidification des océans, et le CO2 va se transformer en calcaire stocké par les organismes marins (coquilles, coraux…). De plus on trouve de l’olivine un peu partout dans le monde, notamment à Hawaii, à Lanzarote, dans le Massif Central ou à l‘île de la Réunion. Cela limite l’impact du transport, même s’il faut faire attention à celui de l’extraction.
Suite à une importante levée de fonds, des tests vont être réalisés sur des plages des Caraïbes. Il s’agit de vérifier l’efficacité du processus sur le terrain et de contrôler l’apparition d’effets secondaires éventuels, comme une proliférations de phytoplancton. Utilisée à large échelle la méthode pourrait revenir à environ 10 dollars par tonne de carbone absorbé. On demande à voir !