Grande America : les fuites d’hydrocarbures ont été colmatées
Mais même si l'épave a été localisée, il y a peu de chance qu'elle soit remontée.
24/04/2019 par Marc-Antoine Guet
C’était le 12 mars dernier. Le Grande America, navire italien en provenance de Hambourg devait se rendre à Casablanca quand un incendie se déclarait à son bord, envoyant le navire à 4 600 mètres de fond à 333 km au large de LaRochelle. Où en est-on exactement 1 mois et demi après ?
Plus aucun navire sur place
C’est l’information principale à retenir. Depuis vendredi dernier (19 avril) plus aucun navire n’est sur place. Le robot sous-marin chargé de colmater les brèches de l’épave a été remonté, et les navires anti-pollution sont tous rentrés à leurs ports.
Après avoir mené des travaux pour arrêter les fuites d’hydrocarbures de l’épave du GrandeAmerica, le navire de travaux offshore Island Pride a été le dernier à quitter vendredi la zone du naufrage, dans le Golfe de Gascogne, d’après la préfecture maritime. Le navire norvégien avait été affrété par Grimaldi, l’armateur du Grande America.
La situation est désormais « sous contrôle », et la préfecture maritime de l’Atlantique confirme que la marée noire a été évitée. Après avoir mobilisé une dizaine de navires anti-pollution, permettant de collecter plusieurs dizaines de tonnes de fioul lourd, sous forme de boulettes, ainsi que plusieurs centaines de tonnes d’eau polluée, le dispositif avait déjà été considérablement réduit.
Navire localisé, brèches, colmatées
La préfecture maritime a expliqué que le robot sous-marin téléguidé du navire norvégien Island Pride avait permis d’établir que « l’épave est intègre, posée sur un fond sableux et enfouie de plusieurs mètres sur sa partie arrière ». C’est ce que nous le montre cette image sonar du 31 mars et cette modélisation, diffusées par la Prémar. L’épave du navire devrait cependant rester au fond de l’océan.
La préfecture maritime de l’Atlantique, basée à Brest, a également annoncé vendredi que les fuites d’hydrocarbures provenant du Grande America avaient été colmatées.
La surveillance se poursuit
Que ce soit par satellite ou par voie aérienne, une surveillance de la zone du naufrage va toutefois se poursuivre.
La préfecture maritime précise que des moyens aériens (Falcon 50 de la marine et Beechcraft de la douane) continueront de surveiller régulièrement la zone ainsi que le système Cleanseanet de l’EMSA (Agence européenne pour la sécurité maritime). Ils doivent permettre de vérifier que l’épave ne fuit pas à nouveau.
Si les plages françaises vont dans l’ensemble et de manière générale être épargnées, la pollution, elle, reste bien présente. L’impact sur la vie marine à long terme va être menacé et la menace est désormais celle d’une pollution moins visible. Qui dit moins visible, dit moins couverte médiatiquement. Et ça, ce n’est pas forcément rassurant.