Le contenu des matières transportées par le Grande America est désormais précisément connu ! La préfecture maritime (Prémar) de l’Atlantique a diffusé hier la liste des matières dangereuses qui se trouvaient dans les conteneurs du navire échoué le 12 mars. « Des informations complémentaires ont été demandées à Grimaldi Group », l’armateur, a précisé la Prémar. Ces dernières sont effrayantes…
«Tout est inquiétant dans cet inventaire »
Les conteneurs transportaient 62 tonnes de résine, 16 tonnes de substitut de térébenthine (White Spirit), 720 tonnes d’acide chlorhydrique, 25 tonnes de fongicides, 9 tonnes d’aérosol ainsi que 85 tonnes d’hydrogénosulfure de sodium, utilisé notamment dans l’industrie du cuir.
Parmi les matières considérées comme non dangereuses se trouvent 5 conteneurs de lubrifiants, 2 tonnes de pneus, 18 tonnes d’engrais ou encore 24 conteneurs d’acier. Sur les 2 100 véhicules transportés, le chargement contenait 190 poids lourds, 22 bus et 64 engins de chantier.
Côté carburants, outre les 2 200 tonnes de fioul lourd déjà annoncés, le Grande America transportait 190 tonnes de diesel marin et 70 000 litres d’huile.
[#GrandeAmerica] Poursuite des opérations : plus d'une centaine de personnes @MarineNationale @EMSA_LISBON et espagnoles #BiscayePlan en mer pour lutter contre la pollution. Découvrez l'ensemble des moyens engagés #AEM@Min_Ecologie @SGMer @FdeRugy @salvamentogob pic.twitter.com/MPmLeZgVBm
— Premar Atlantique (@premaratlant) March 21, 2019
Pour Jacky Bonnemains, de l’association Robin des Bois, « c’est la première fois dans l’histoire de l’accidentologie maritime qu’un inventaire aussi détaillé est rendu public ». Avant de préciser que « tout est inquiétant dans cet inventaire ».
Des conditions météo favorables
Dans un second communiqué, la Prémar a fait état de « bonnes conditions météorologiques » jeudi dans le golfe de Gascogne. Les remorqueurs espagnols Alonso de Chaves et Maria de Maetzu, ainsi que le VN Partisan sont positionnés à la verticale de l’épave, « où une irisation de surface parsemée d’amas de fioul lourd est toujours visible », précise-t-elle.
[#GrandeAmerica] #Comprendre : Dans l'eau, l’hydrocarbure émulsionne, se fractionne et se disperse au fil des courants, du vent et de la houle. Il est fondamental d’agir au large :
➡️1 tonne de pollution récupérée en mer, c’est 10 tonnes de déchets en moins sur nos plages. pic.twitter.com/1LyK10VyQD— Premar Atlantique (@premaratlant) March 22, 2019
Le Grande America se situe dans une zone où il y a très peu de courants. Sans parler du fait que cet endroit est également en plein milieu d’une grosse bulle anticyclonique. Il n’y a donc pas de vent et la pollution fait du sur place.
Même si certaines « boulettes » ont été aperçues en Bretagne et en Vendée, ces dernières n’ont que très peu de chance de provenir du Grande America. Les résidus de ce navire ne devraient pas toucher nos côtes avant encore une semaine.