Jeudi dernier, l’humanité a dépensé l’ensemble des ressources que la Terre peut régénérer en 1 an

Nous allons vivre cinq mois dans le rouge.

02/08/2021 par Marc-Antoine Guet

C’est une date fatidique que les médias ont pris pour habitude chaque année de relayer.

Cette date fatidique, qui est tombée cette année le 29 juillet, est appelée « jour du dépassement de la Terre ». On parle de dépassement lorsque la pression humaine dépasse les capacités de régénération. En d’autres termes, c’est le jour à partir duquel nous avons pêché plus de poissons, abattu plus d’arbres, construit et cultivé sur plus de terres que ce que la nature peut nous procurer au cours d’une année. Cela marque également le moment où nos émissions de gaz à effet de serre par la combustion d’énergies fossiles auront été plus importantes que ce que nos océans et nos forêts peuvent absorber.

Cette année, dès le 29 juillet 2021, en seulement 209 jours (soit 6 mois et 28 jours) l’humanité a dépensé l’ensemble des ressources que la Terre peut régénérer en un an. Nous allons donc vivre cinq mois dans le rouge en entamant le capital naturel qui pourrait nous faire vivre convenablement les années suivantes. 



C’est une ONG américaine (Global Footprint Network) qui a élaboré une équation pour calculer cette fameuse date. Pour calculer ce point de bascule, les chercheurs divisent la capacité de production de la planète (sa biocapacité) par l’empreinte écologique de l’humanité. Un calcul basé sur trois millions de données statistiques de 200 pays. 

Depuis les années 1970, la date du Dépassement ne cesse d’avancer. Pour la première fois, cela n’a pas été le cas l’année dernière (l’une des rares bonnes nouvelles de cette année de Covid). Les mesures prises pour faire face à la crise sanitaire ont en effet fait reculer la date de trois semaines, le confinement ayant conduit à une réduction de l’empreinte carbone mondiale de 14,5%. Malheureusement, ce recul aura été éphémère.

Cette année, le Jour du Dépassement intervient avec 24 jours d’avance sur l’an passé. 

En cause, deux principaux facteurs : l’augmentation de notre empreinte carbone (+6,6 % par rapport à 2020) et la diminution de la biocapacité forestière mondiale. La capacité des forêts à produire des ressources naturelles et à stocker le carbone a, en effet, baissé de 0,5 %. Le pic de déforestation enregistré en Amazonie ces derniers mois en est clairement responsable. Rien qu’au Brésil, 1,1 million d’hectares de forêts ont été détruits en 2020, un record depuis 2008. 

Mais la France est très loin de faire figure de bon élève…

Face à ces données, la PDG de Global Foot Network, Lauren Hanscom, estime lui que « les plans de relance de l’ère post-Covid 19 ne peuvent réussir à long terme que s’ils s’appuient sur la régénération et la gestion raisonnée des ressources écologiques ». En d’autres termes, mettre un terme à la déforestation. 

Si nous ne changeons pas nos manières de consommer, si les dirigeants ne prennent pas les mesures qui s’imposent, cette date va continuer de diminuer d’année en année. 

   


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