Le processus de création de ce parc d’Etat a débuté en 2008 sous l’impulsion de l’ONG Pronatura Noroeste.
L’association a déterminé que la création d’un parc d’Etat se trouvait être l’alternative la plus efficace pour assurer le bon développement du site d’Arroyo San Miguel. Cette prise de position de la part de l’organisme a débouché sur l’entrée du projet dans l’agenda du Secrétariat de Protection Environnementale de l’Etat de Baja California.
Il faudra ensuite attendre 2014 pour que le nom du parc d’Etat Arroyo San Miguel émerge à nouveau avec la déclaration de Bahia de Todos Santos World Surfing Reserve. L’ONG, en collaboration avec l’association Save the Waves, a établi un programme qui démontre l’importance de préserver les spots de surf de classe mondiale présents dans la région et l’écosystème qui les entoure.
Save the Waves a apporté également à ce programme des données portant sur le lien étroit entre ces spots et l’atout financier important provenant du tourisme dans la région. Les deux organismes ont rassemblé à ce moment des arguments visant à convaincre les autorités de Baja California de la nécessité mais également de l’utilité de la création d’un parc d’Etat dans la région.
Pour se faire entendre, une pétition a été mise en ligne. Des lettres ont également été envoyées au Gouverneur de Basse-Californie. Après avoir récolté plus de 10 000 signatures sur la pétition, il semblerait que leurs voix aient été entendues puisque le parc d’Etat Arroyo San Miguel est devenu une réalité.
Quelle portée pour ce parc d’Etat ?
Le parc d’Etat Arroyo San Miguel vient renforcer la réserve mondiale de Bahia de Todos Santos. En plus de San Miguel, d’autres spots importants de la région comme l’île de Todos Santos et Salsipuedes vont bénéficier de ce projet.
Au-delà des vagues, Monica franco, directrice de WILDCOAST Mexico, dépeint la richesse de la faune et la flore locale :
« Le parc d’Etat d’Arroyo San Miguel est dominé par des habitats riverains avec des chênes, des saules et des roseaux, ainsi que des espèces de végétation indigène, en particulier le maquis de sauge côtier, de plus en plus menacé. Il abrite également des oiseaux résidents et migrateurs tels que les cailles et les faucons pèlerins. »
L’effet concret majeur de ce décret réside dans la restriction du développement le long du littoral. Cette mesure tend donc à préserver un environnement majoritairement naturel pour éviter le bouleversement de son écosystème.
Bien que la signature de ce décret soit une première victoire pour la protection du site, le projet ne s’arrête néanmoins pas à ce stade. L’élaboration d’un plan de gestion est attendu. Il visera en particulier la gestion du bassin hydrographique afin de gérer les problèmes liés aux sédiments mais également à prévenir les problèmes de pollution sur le littoral.
Une victoire pour le surf et pour l’environnement
La création de ce parc d’Etat répond aussi à une logique culturelle car l’emplacement de ce dernier est loin d’être anodin.
Eduardo Echegaray, président de la Baja California Surfing Association rappelle l’importance culturelle et historique du spot de San Miguel dans le paysage du surf mexicain :
« Le break de San Miguel, qui a été le premier endroit où le surf a commencé au Mexique, est un site emblématique pour la communauté des surfeurs, c’est pourquoi nous célébrons ce décret. »
Cette victoire pour le spot de San Miguel n’est pas pour autant une finalité.
A en croire l’organisation Save the Waves, elle semble plutôt représenter la première pierre à l’édifice de la protection environnementale des spots de surf au Mexique :
« Ce n’est que le début. Save The Waves continuera de développer et d’introduire la conservation du surf dans toutes les régions du Mexique. Notre programme espère reproduire la victoire de San Miguel avec d’autres communautés qui cherchent à protéger leurs propres breaks. »
L’aboutissement du projet du parc d’Etat Arroyo San Miguel représente donc une victoire tout autant symbolique qu’historique. Le premier parc d’Etat de Baja California montre la voix aux autres spots mexicains.
Bien que le tourisme autour du surf s’est développé à grande vitesse ces dernières années, il ne faut pas oublier que ces vagues sont autant de présents naturels qu’il faut absolument respecter. Au-delà d’une simple prise de conscience écologique, ce type d’actes concrets agissant sur la préservation d’environnements naturels précieux sont à encourager vivement.
>> Par Julen Bordachar