@jeffruiz_photographies via @stoptht40
Il y a de l’électricité dans l’air… Et il risque d’y en avoir dans l’eau ! Alors que les travaux du projet d’interconnexion électrique France-Espagne ont débuté, la mobilisation s’intensifie autour des enjeux environnementaux et sanitaires. Avec une contestation notamment portée par des figures emblématiques du surf français.
Maud Le Car, Joan Duru et Hervé Baranx, ont récemment publié une tribune intitulée « Aidez-nous à sauver la côte atlantique!« . Cette initiative a déjà recueilli plus de 8000 signatures, démontrant une forte adhésion de la communauté du surf. Parmi les signataires, on retrouve une quarantaine de surfeurs professionnels, dont Charly Quivront, Didier Piter, Justin Becret, Clémence Schorsch, Lee-Ann Curren, Vincent Duvignac et Gatien Delahaye, ainsi que de nombreux acteurs de l’industrie du surf et des personnalités engagées.
« Ce projet n’est pas uniquement une menace pour nos spots de surf« , alerte Maud Le Car. « Les câbles risquent de perturber les fonds marins et modifier les bancs de sable qui façonnent nos vagues. Mais au-delà, c’est un véritable signal d’alarme pour notre environnement, les écosystèmes, et surtout notre santé et celle de nos enfants. »
Un projet controversé, des travaux lancés
L’interconnexion électrique prévoit de relier Cubnezais (près de Bordeaux) à Gatika (proche de Bilbao) à travers le golfe de Gascogne. Si le tracé est majoritairement sous-marin, il doit effectuer une déviation terrestre pour contourner le gouf de Capbreton. Le projet prévoit une sortie des câbles à Seignosse, traversant la dune, la forêt et cinq villages landais avant de retrouver l’océan à Capbreton.
Les travaux ont débuté fin 2023 et le forage du micro-tunnel dès avril 2024. Le chantier le plus important se situe actuellement à la plage des Casernes, mais d’autres sites sont également impactés. En août, la justice a temporairement suspendu les études pré-travaux en raison des risques pour les cétacés du golfe de Gascogne. Des recours sur le fond seront examinés en 2025, mais l’appel n’a pas d’effet suspensif sur les travaux.
Des positions divergentes
La controverse divise jusqu’aux associations environnementales. Surfrider Foundation soutient le projet qui concourt à la transition énergétique, tout en reconnaissant la légitimité des inquiétudes exprimées. À l’opposé, des associations comme Landes Aquitaine Environnement, la Sepanso, Sea Shepherd, DMA et le collectif Stop THT protestent et proposent une alternative : un tracé intégralement terrestre longeant l’autoroute A63. Une solution que le Conseil national de la protection de la nature avait recommandé d’envisager dans son avis, et qui permettrait de préserver l’environnement côtier fragile en passant par une zone déjà anthropisée.
Alors que la bataille juridique et la mobilisation citoyenne promettent de se poursuivre, il est encore temps de s’informer sur le site des promoteurs du projet ou celui de ses opposants, et de signer la pétition si vous vous sentez plus proches des seconds que des premiers…