Pour que surfer rime toujours avec liberté, l’accès aux spots doit rester simple et gratuit pour la majorité. Et de fait la bataille qui vient de se jouer outre-atlantique est un signal positif pour l’ensemble de notre communauté.
Nous avions évoqué le cas de Martins Beach dans le dossier « surf hors-la-loi » de notre numéro du mois d’août dernier. Ce spot faisant face à un quartier privé de
Californie avait été racheté par le milliardaire Vinod Khosla en 2008.
Ce gros investisseur de la Silicon Valley, par ailleurs cofondateur de Sun Microsystems, n’a évidemment jamais surfé les vagues faisant face à sa résidence secondaire. Par contre, soucieux de sa tranquillité, il avait fait installer un portail verrouillé, des gardes et des panneaux signalant l’interdiction de l’accès à la plage. Une action assez égoïste pour celui qui allait recevoir un un prix « champion de la terre » en 2010 (oui, oui, le même qu’a reçu Emmanuel Macron cette année…)
Devant le dépit des surfeurs et autres habitués du spot, Surfrider Foundation menait le combat depuis 2013. Après une série de procès, dont une victoire en appel en 2017, la décision finale était entre les mains de la Cour Suprême, cette institution qui fait aujourd’hui tant parler avec la nomination de Brett Kavanaugh.
Mais juste avant que cette Cour Suprême ne bascule dans le Trumpisme, ses juges optaient pour un « refus de révision » dans le cas de Martin Beach. Malgré la présence d’un avocat star au coté du milliardaire, la cour n’a pas voulu entendre ses arguments. Le cas est donc définitivement tranché et la route de la plage devra rester ouverte à tous.
L’avocat de Surfrider a salué une victoire significative pour les droits d’accès à la plage dans le pays : « En refusant d’entendre l’affaire, la Cour suprême des États-Unis a rejeté la tentative du propriétaire d’acheter une ressource publique. Nous sommes satisfaits que grâce au California Coastal Act une plage ne puisse pas être achetée, mais qu’elle appartient au public et qu’elle a survécu aux caprices d’un milliardaire » .
Cette fois on peut le dire : la plage appartient à tout le monde !