Pollution marine : attention à l’effet boomerang

Rejeter eaux usées, antibiotiques, et produits chimiques dans l'océan n'est pas sans conséquence.

27/02/2022 par Olivier Servaire

Les surfeurs sont bien placés pour connaitre les bienfaits de l’océan. Faut-il s’inquiéter de le voir se retourner contre nous si nous continuons à le polluer toujours plus à l’avenir ? C’est la théorie de l’effet boomerang qu’on connaissait déjà pour les microplastiques, mais étudié aujourd’hui sous l’angle bactériologique et chimique.
L’antibiorésitance à la loupe
La résistance des bactéries aux antibiotiques étant devenu un problème de santé publique majeur, la Région Nouvelle-Aquitaine étudie depuis 2017 les pollutions microbiennes émergentes avec son projet Aqui-Litt. Il s’agit de mieux comprendre la dynamique de diffusion des microorganismes marins pour anticiper les risques de dissémination de ceux qui s’avèrent résistants aux antimicrobiens

Pendant 3 ans l’équipe a donc prélevé et analysé plus de 650 échantillons issu du littoral Atlantique, et repéré 2630 micro-organismes. Il s’agissait ensuite d’évaluer leur niveau de résistance aux antibiotiques en corrélant les résultats à des relevés hospitaliers.

Mauvaise nouvelle, on trouve bien des bactéries résistantes le long des littoraux. Pour un surfeur cela veut dire qu’en plus de la gastro classique, une infection difficile à traiter n’est pas exclue si un de ces germes résistant venait à rentrer dans une plaie déjà existante.

Plus positif, ce genre d’études peut aussi permettre d’identifier des bactéries capables de produire des antimicrobiens, avec l’espoir d’en tirer des traitements médicamenteux. Cette recherche doit notamment se poursuive avec le projet Nova-Litt axé sur les maladies infectieuses, les risques sanitaires, et la qualité de l’eau.

L’air marin passé au peigne fin

Autre source de préoccupation, le rejet de PFAS par les embruns. Une étude parue en décembre dernier montre que ces substances per- et polyfluoroalkylées ne disparaissent pas dans l’océan, mais sont au contraire renvoyés dans l’atmosphère à travers les embruns. Sachant qu’il peut s’agir de substances chimiques toxiques persistant quasi éternellement dans l’environnement, c’est loin d’être une bonne nouvelle…

On se doute bien que ces préoccupations de long terme ne nous empêcheront pas de surfer du jour au lendemain, mais elles soulignent à nouveau le soin que nous devons apporter à la santé des océans si l’on veut qu’ils continuent à prendre soin de nous…

               


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