Si les autorités espéraient que leur nouveau projet allait enterrer la gronde, c’est raté. Depuis notre dernier article sur le sujet, pas un jour ne passe sans que la tour de Teahupo’o ne fasse parler d’elle ! On fait le point sur les derniers développements…
Un projet qui ne convainc pas
Une nouvelle tour aluminium réduite de 50, m2 posée sur de nouvelles fondations mais non raccordée à l’eau potable ou aux eaux usées, voilà ce que proposaient les autorités le 17 novembre dernier.
Le 26 novembre, Matahi Drollet exprime en vidéo la position qu’il partage avec l’association Save Teahupoo. Il affirme qu’ils ne peuvent soutenir une construction impliquant 12 nouvelles fondations creusées dans le récif.
Son message reçoit beaucoup d’encouragements, dont celui de Kelly Slater qui affirme que cela n’a aucun sens de construire une aussi grande tour pour 2 jours de compétition. Un soutien de poids, même si l’implication du Floridien dans un projet de piscine à vague dans le désert d’Abu Dhabi brouille un peu son message écologique…
L’accident qui met le feu aux poudres
C’est le 1er décembre que tout s’accélère. Lors d’un test technique, une barge brise du corail. L’incident est filmé par des opposants et la vidéo devient virale. Le Comité d’organisation (COJO) est obligé de présenter ses excuses. Le président de la Polynésie, Moetai Brotherson, annule sa visite officielle prévue deux jours plus tard, et préfère venir nager avec les manifestants. « Aujourd’hui, on a cassé du corail, demain, si on utilise ces anciens dispositifs, ce sont des vies qu’on met potentiellement en danger. Je ne prendrai pas cette responsabilité. Si au final il n’y a pas de solution, il faudra se poser la question de la pérennité des épreuves de surf à Teahupoo » explique-t-il à TNTV.
Alors qu’une enquête a été ouverte par le parquet de Papeete suite à ces dégradations, une nouvelle réunion doit se tenir se dimanche à la mairie de Teahupo’o.
Réactions en chaîne
Dans un communiqué de presse, Surfrider Foundation apporte son soutien à la communauté locale et souhaite garantir l’intégrité environnementale des récifs de Teahupo’o. L’association environnementale adresse 3 demandes au CIO : Reconnaître que la communauté autochtone et locale est la principale partie prenante sur ce sujet. Publier toutes les analyses environnementales pertinentes, les plans de construction et les exigences relatives au jugement. Explorer d’autres solutions, y compris d’autres sites de compétition.
Alors qu’on se demande s’il faut déplacer l’épreuve, les maires de certaines villes qui s’étaient portées candidates se disent encore prêts à accueillir les JO. C’est déjà le cas à Hossegor , Lacanau et La Torche. Mais il n’y aura pas de plan B affirme rapidement la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra.
De son coté Tony Estanguet, président de Paris 2024, affirme qu’il mettra toute son énergie pour accompagner le gouvernement Polynésien pour réaliser ces compétitions à Tahiti. « On a encore un peu de temps pour trouver une autre solution technique qui va nous permettre de réaliser cette infrastructure tout en respectant l’environnement » déclare t-il à RMC sports.
Les fédérations ne sont pas en reste. Le 6 décembre , la fédération internationale ISA s’est dite attristée par les dernières images, et a également demandé la suspension des travaux. La WSL s’est également dite préoccupée par les dégâts sur les coraux et appelle au dialogue. Mais le référent local de la WSL, Pascal Luciani, prévient via TNTV que la non-conformité de la tour pourrait poser des problèmes d’assurance entrainant l’annulation de la compétition du CT.
Alors que les solutions techniques retenues interrogent, l’un des constructeurs de la tour en 1999, Christopher O’Callaghan, prend la parole sur Radio1 . Il défend la réutilisation de cette tour en bois qu’il juge plus adaptée aux conditions de Teahupo’o. Pour lui il n’y a pas de problème de sécurité puisqu’elle a résisté aux swells « Code Rouge » par le passé.
Mercredi 6, Jérémy Florès s’exprime sur les réseaux sociaux pour soutenir les surfeurs tahitiens qualifiés pour les JO. Avec son franc parler habituel, il assure que Vahine Fierro et Kauli Vaast sont aussi engagés que n’importe qui, mais qu’il n’est pas question de leur faire porter le chapeau des décisions gouvernementales.
Alors que la pétition dépasse les 200 000 signatures, la mobilisation s’étale désormais sur toute la planète. Une manifestation a déjà eu lieu à San Diego. Dimanche prochain à 12h, c’est à Guéthary que sera lancé « Rame pour Teahupo’o« , un rassemblement citoyen visant à rappeler qu’on ne détruit pas le corail, ni pour le surf, ni pour les JO…
J’ai pas de commentaire sur les exploits des êtres humains, mais ‘je trouvé plus utile de les aider à accéder à la connaissance sur la formation des barrières de corail:
j’ai tapé sur le web « formation d’une barrière de corail et j’ai pu lire ceci:
« En tant que colonies, les grands récifs coralliens semblent être les plus vieux animaux coloniaux vivants du monde. La longévité de certaines colonies dépasse de loin celle des tortues géantes des Galápagos, vivant plus de 200 ans. Certaines auraient peut-être plusieurs milliers d’années selon certains experts. »
Voilà ! c’est à nous de faire en sorte que nos futures descendances puissent profiter de ce merveilleux héritage que mère Nature nous a légué, les fonds marins mais pas que! C’est notre planète entière qu’il faut chérir et dont il faut prendre grand soin.
C’est fou l’ambivalence des êtres humains. j’adore
Ils prennent tous l’avion tout le temps et s’offense ensuite.
Vive les humains
Un spot utilisé par des surfers qu’ond dépose en jetski ou hors-bord..es ecolo ?
Une suite de rebondissements qui a le mérite de révéler la situation de l’industrie du surf actuelle, absurde et surtout hypocrite à l’extrême.
Chacun campe sur ses positions, sans réel compromis, espérant quand même pouvoir exploiter l’aspect économique de cet événement.
Aucune marque sponsor n’ose d’ailleurs communiquer ou donner son avis vu les enjeux… c’est la panique à bord dans le monde du « wavewashing.
Flores qui défend … il est allé surfer la piscine à vagues à abu dhabi … petit aller retour de quelques heures / jours en avion pour surfer une vague dans le désert .. pas très cohérent .. même si bien évidemment sa position se défend 😉