Depuis le line-up, après avoir rejoint le spot en pirogue, Gibus de Soultrait nous livre ce récit d’une session peut-être pas la plus épique mais qui a marqué un tournant dans l’histoire de la vague, désormais domptée un peu plus à la rame…
« La dépression était descendue à 955 hectopascals, au sud du Groenland, de quoi effectivement mettre le monde du big surf en alerte, et songer à Belharra. Bien que la dépression se soit étalée dans tout l’Atlantique, la houle générée était bien là dimanche matin, la bouée au large d’Anglet donnant 4,10 m à 7,70 m. Marée basse à 12h30, les équipages étaient sur place dès le début de la matinée. Outre les expérimentés du spot (Lizarazu/Larretche, Iralour/Rougé, Sanchis/Rebiere…), d’autres sont venus se faire leur baptême d’adrénaline (Lacomare, Ouvré, Riou…), de quoi alimenter le ballet des jet-skis pour un Belharra de moindre taille par rapport à ce que le spot peut envoyer. (Néanmoins du 7 à 8 m aux séries avec la lèvre qui jette à plus de 3m dans la pente )
Aussi le challenge du jour a été le surf à la rame, discipline qui a repris de l’intérêt médiatique parmi les big wave riders, avec les épiques sessions à Jaws et Cloudbreak ces derniers temps. Le challenge de Belharra à la rame n’a rien à voir avec celui de Jaws. Certains même de dire que Belharra n’est pas fait pour être tenté à la rame. Néanmoins si la vague ne prête à un tube comme à Jaws, prendre une vague à la rame à Belharra est hautement engagé et technique.
En plein océan, pas de repères de line-up. Arrivé sur place, cela n’a rien à voir avec les images prises du bord. Les vagues possibles à la rame sont celles de devant… avec le risque des grosses, déferlant plus au large, qui balaient tout sur leur passage. Et, outre la masse d’eau et la montagne qui se soulève, c’est la vitesse de la vague extrême, plus importante qu’à Jaws, qu’il faut appréhender… avec ses petits bras ! Sans parler du clapot.
En ce dimanche 16 décembre, Ils étaient 5 à 6 en gun sur le spot de Belharra. Venu spécialement de Californie en voyant la dépression, Nathan Fletcher, accompagné de Dane Gudauskas, a été le plus performant de la session. Equipé d’une planche de 12′ spécialement dessinée pour ce type d’engagement, Fletcher a réussi à s’élancer et surtout à basculer dans la pente là où la majorité des autres surfeurs se faisaient refouler en arrière, tant à cause du vent généré par la vague qu’à cause de la vitesse de celle-ci. Parmi le peu de vagues réussies ce matin-là, Fletcher a montré son expérience et sa maîtrise, doublés d’une attitude tout à fait amicale avec les autres, n’hésitant pas à partager les secrets de sa planche. Belle vague aussi pour son ami Gudauskas, sur une 11′. Bel engagement pour Sanchis qui, après une boîte à mi-pente, réussit une vague avec sa 11′, le Landais se construisant désormais une expérience de big wave rider à la rame après sa session de Mavericks, l’hiver dernier. Sans oublier son coéquipier Eric Rebiere, arrivé de Galice avec son gun, pour la session.
Chapeau bas aussi à Ludovic Dulou, venu à la rame de St-Jean-de-Luz sur son stand-up gunny. Après un essai infructueux en SUP, il abandonna la pagaie et fit une autre tentative, allongé. Bien engagée dans la pente, sa planche fut soudainement emportée en arrière… avec la vague suivante qui le prit dans son “avalanche”. Le gilet de sécurité et les séances d’entraînement ont du bon dans ces moments-là.
Réveil de Belharra en ce 16 décembre. Premières images de Peyo Lizarazu via @bixelizarazu (depuis son bateau). twitter.com/BixeLizarazu/s…
— Surf Session (@SurfSessionMag) Décembre 16, 2012
Outre Fletcher, la vague du jour est revenue à Peyo Lizarazu, qui après une session en tow-in, s’est engagé avec son stand-up. Avec des appuis incroyables, Lizarazu réussit à maîtriser un airdrop en haut de vague. Sa planche entière décolla, mais le Basque conserva son équilibre avant de plonger dans une descente sans fin et d’entamer un large bottom turn salutaire.
En fin de matinée, le vent se leva de plus en plus, transformant la face de la vague en un champs de bosses. Cette première session de l’hiver à Belharra fut l’objet d’un tournage pour l’émission Thalassa, d’où la présence de différents bateaux et le passage d’un hélicoptère. D’autres rameurs habitués des courses en mer dans le coin, firent la virée pour voir, en pirogues, sentant bien la houle sous leur coque… Sur place, il y avait un peu circulation avec tous les jet-skis , ce qui ne doit pas banaliser le spot pour autant. Le danger grave est réel.
Un malheureux ce jour-là : Pilou Ducalme, le premier à avoir tenté Belharra à la rame, mais qui blessé au pied d’un surf en Espagne la veille, a dû rester au port. »
G.S
A chacun d’avoir son point de vue sur le monde à l’eau et l’agitation, mais il faut rappeler que la vague de Belharra, à partir du moment où elle déferle est une très très grosse vague qui n’a pas son pareil avec tout autre spot sur la côte. Les vidéos prises du bord ne rendent absolument pas compte de la puissance phénoménale de cette vague, ni de l’atmosphère de haute mer qui y règne. La masse d’eau et la vitesse de déplacement à Belharra sont uniques et ce n’est pas pour rien que Michel Larronde, pionnier du spot et habitué de Jaws, considère cette vague comme plus dangereuse. Sans doute que la facilité du jet-ski le fait oublier à certains, mais cela n’enlève rien de la vague.
Franchement ,quelle tristesse de voir ce spectacle .C’est vrai ,c’était navrant de voir toute cette agitation pour une soit disant biz wave qui n’existe pas .Mais nous le savons ..!
J ai vu la video, sacré bordel quand même !
bravo aux rameurs du jour, et je comprend smieux cette frénesie, bateaux etc…il y avait la tv alors certains voulaient se montrer…