Wrecktangles, l’expo fracassée d’Herbie Fletcher

Quand le papa de Christian et Nathan Fletcher envahit une galerie d'art à New York, il fait de la casse !

22/02/2013 par Surf Session

Herbie Fletcher ne fait rien comme tout le monde. Quand tous avaient lâché le longboard à la fin des années 70, il décida de le ressortir, et surtout, partout. De Pipe à la Gravière, il démontrait avec bravoure que c’était cool de faire des nose slide-slips dans le tube ! Fondateur d’Astrodeck, géniteur de Christian et Nathan -deux petits gars qui ont fait un bout de chemin également-, Herbie est un créatif, épaulé par sa moitié, Dibi, aussi artiste et barrée que lui.

La dernière folie de Fletcher est d’ouvrir une exposition en plein hiver dans le froid new-yorkais, envahissant la galerie d’art The Hole avec ses planches cassées. Baptisée Wrecktangles, un jeu de mot entre wreck (épave) et rectangles, l’expo met en scène des montages de planches brisées, oui mais pas n’importe quelles planches, c’eut été trop simple voyez-vous.

Toutes ont rendu l’âme et la latte dans le broyeur de Pipeline, et sont agencées de façon à ce que les stickers des sponsors soient bien en évidence : à l’instar du pop art de Warhol et consorts, Herbie Fletcher semble s’amuser à casser les marques, comme s’il exposait des iPads éclatés sur les murs d’une galerie.

Mais c’est aussi l’implication de l’artiste mondialement reconnu Julian Schnabel qui a permis de donner forme à ces constructions bizarres. Ce peintre-photographe-réalisateur a déjà tourné un long-métrage consacré à Basquiat en 1996 et reçut un Golden Globe du meilleur film étranger pour son adaptation ciné du roman Le Scaphandre et le Papillon. “Ce qui ressemblait à un océan de planches brisées sur le sol immaculé d’une galerie, fut levé et mit en scène de façon très spécifique sur les murs de l’endroit”, explique Dibi Fletcher à propos de l’aide de Schnabel.

Cette idée de Wrecktangles a eut le temps de germer dans l’esprit d’Herbie, alors qu’il partagea longtemps une maison avec Gerry Lopez sur le North Shore, face à Pipe. Il y a 10 ans, alors qu’il prenait un vol en direction d’Hawaii, il repensa à toutes ces épaves de planches que les surfeurs avait pris pour habitude d’aligner sur les murs de la maison. “Whaouh, ça aurait l’air cool si on les assemblait toutes ensemble !” se dit Fletcher, “on pourrait observer les décos faites par les surfeurs”.

Chaque “oeuvre” est créée à partir d’une structure métallique sur laquelle sont fixées les planches à l’aide de vis et de colle epoxy. Taille moyenne des Wrecktangles ? 5 mètres de haut par 2 de large.

L’art, c’est aussi du business et ces pièces sont également à vendre, à des tarifs compris entre 25 000 et 60 000 $. Glurps. Et si vous doutiez du succès de l’opération, sachez qu’Herbie en a déjà vendu une douzaine, dont 3 à Julian Schnabel.

Quelque chose nous fait dire que vous ne jetterez plus vos planches en miettes dans une déchetterie.

Source : Red Bull


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