Auteur de la photo de couv' du Surf Session actuellement en kiosque, Greg nous en apprend plus sur sa démarche photo.
01/06/2019 par Baptiste Levrier
Dans sa recherche esthétique, le photographe basque Greg Rabejac s’est attardé d’innombrables heures sur la forme des vagues. Des visions originales auxquelles même l’œil exercé des surfeurs ne peut résister. Des sculptures aquatiques éphémères que le photographe révèle, capturant toute l’énergie de vagues dont l’issue reste incertaine. Il signe la couv du Surf Session actuellement en kiosque et nous explique dans le magazine sa démarche. Voici un extrait de son interview et quelques images inédites.
Greg, d’où te vient cette obsession pour les vagues vierges et leurs formes ?
Ça a commencé par l’envie de m’ouvrir un nouveau regard sur le monde, en plus des vagues de surf traditionnelles. Une approche personnelle, celle d’enlever le surfeur, de découvrir une autre vision des vagues. En enlevant toute échelle et en m’intéressant aux mini vagues, on se concentre sur l’esthétique et ça change de côté performance du surf. J’ai commencé il y a une douzaine d’années en shootant avec des diapos. Petit à petit, en montrant ces photos, j’ai constaté que ça intriguait aussi bien les surfeurs que les non surfeurs. Le numérique m’a permis de donner un nouvel élan à ce travail, de pouvoir ?bombarder?. J’ai redécouvert tous les spots de la côte basco-landaise grâce à cette nouvelle démarche. Des vagues comme Guéthary ou Bidart, quand tu t’y intéresses avec des vagues de 30 cm, tu changes de repères, tu joues différemment avec la lumière. J’ai vraiment redécouvert mon métier de photographe, trouvé d’autres sources de motivation. Chaque jour, j’ai l’impression que je peux faire ma meilleure photo.
Qu’est-ce qui te fascine tant ?
Au départ, je me concentrais surtout sur l’échelle, les courbes, les reflets, les transparences. Ensuite, j’ai cherché le côté imprévisible et j’ai découvert des spots vraiment spécifiques et intéressants de 20 cm à 2 m. Au Pays Basque, en Galice, au Portugal… Chaque vague est différente, l’excitation est présente en permanence. D’abord quand je shoote puis le soir quand j’ai le plaisir de revivre la session sur l’ordi et de découvrir d’autres détails encore. Comme je shoote à des vitesses très élevées, le mouvement est figé et je ne me rends pas forcément compte de l’image que je shoote. Du coup, je ne m’en lasse pas. Si je rate une session de surf pur, ça m’embête un peu mais si je manque le coche pour shooter des mini vagues, ça peut me rendre malade !