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Pas effrayé par les kilomètres, Jérôme n’hésite pas à se lancer dans de grandes transhumances à travers le désert, là où, vu l’état des routes, les distances se comptent plus en heures. Au bout du chemin, un autre coin perdu, une autre ambiance. Au pied d’une falaise, un slab. À se demander comment il a découvert l’endroit. Si la droite sature au-delà de deux mètres, la gauche, elle, ne devient que plus engagée et mouvementée en grossissant. Rien que la mise à l’eau est une aventure : « C’est très délicat », confirme Jérôme qui surfe ce spot depuis 2009, année de naissance de son fils Liam d’après qui il a baptisé cette vague ardue. « Quand c’est énorme, qu’on a de l’eau jusqu’aux genoux et que la mousse vient nous défoncer, ça devient très compliqué de passer pour accéder au large ». Autant dire que de nombreux lambeaux de néoprène et d’épiderme restent accrochés aux rochers acérés qui tapissent le fond. Bastien, pourtant pas le dernier à tenter le diable, s’en souvient : « Je me suis coupé un peu partout, troué la combi avant d’arriver à passer… Y’a quarante centimètres d’eau, c’est vraiment chaud ! ». Et que dire du spot en lui-même. Jérôme attaque la gauche, qui déroule vers la falaise et les rochers, à la rame ou en tow-in selon les conditions et le timing de la marée : « On y est resté dix ou quinze jours et j’ai eu ma plus grosse session sur ce spot. Tellement que, sur une vague, je n’ai pas osé me mettre dedans. La deuxième section était vraiment violente et je me suis bien fait défoncer à plusieurs reprises », témoigne Jérôme dont le souvenir ce jour-là reste aussi marqué par ce wedge de mousse qui se formait dans un trou d’eau en fin de vague et balayait tout sur son passage. Là également, un cabanon posé dans la baie accueille le team pour se reposer.
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Retrouvez l’intégralité de ce reportage dans le Surf Session 342 actuellement en kiosque.