Photographe engagé et surfeur talentueux, Eduardo Martins avait vraiment tout pour plaire. Sa disparition soudaine attriste forcément ses 120 000 fans instagram. Mais Eduardo n’est pas mort, non, il n’a tout simplement jamais existé.
Si la belle histoire de Karim Braire avait suscité quelques doutes dans le milieu du surf, personne n’est allé jusqu’à remettre en question l’existence du surfeur des cités.
Eduardo Martins, lui (ou celui qui se cachait derrière ce pseudonyme), est allé beaucoup plus loin. Non seulement il se la racontait sur les réseaux sociaux, mais il est arrivé à vendre des photos à une grande agence de presse. Ces photos ont ensuite pu être reprises par de grands médias comme la BBC, Al Jazzera, Le Point ou le Wall Street Journal.
Ses photos de surf le montrant en action sur les spot mexicains, fidjiens, mexicains ou indonésiens forçaient aussi le respect. Le grand magazine brésilien Waves lui avait accordé une interview dans laquelle il racontait comment il avait vaincu la leucémie dans sa jeunesse, vécu à Sao Paulo, Paris et New York, surfé les plus beaux spot du mondes et enseigné le surf à Gaza.
Car forcément, son métier de photographe de guerre l’emmenait souvent sur des terrains difficiles, comme quand il accompagnait l’armée de libération syrienne, ou travaillait dans les camps de réfugiés pour le compte des Nations Unies…
Pour parvenir à ses fins, « Edu », volait les photos de vrai reporteurs de guerre comme Daniel C. Britt et les recadrait avant de les signer de son nom. Pour les images de surf, il piochait sur le profil du surfeur anglais Max Hepworth-Povey, quitte à composer à l’aide de Photoshop pour placer la tête du surfeur sur des terrains de guerre.
Au bout de 3 ans d’embrouille, des journalistes de la BBC Brasil ont fini par découvrir le pot aux roses en s’intéressant à ce singulier jeune homme. Pressé de s’expliquer, Martins a laissé un dernier message du style : « je vais passer un an dans un van en Australie, je n’aurai pas internet, salut !« . Quelques jours plus tard toutes traces du surfeur/reporteur disparaissaient du web comme des réseaux sociaux.
Edu n’était peut être pas un vrai surfeur, mais il termine sa session mytho sur un joli kickout !