On s’est entretenu ce matin avec Gaspard à propos de la mésaventure qu’il a récemment vécue dans l’État d’Oaxaca.
Il y a une dizaine de jours Gaspard Larsonneur partait pour un surf trip de dix jours au Mexique avec son photographe Robin Aussenac. Le séjour de Gaspard et Robin n’aura finalement duré que 48 heures…
Habitué du pays, le surfeur breton, s’était rendu à plusieurs reprises au Mexique par le passé. Les choses s’annonçaient plutôt bien, les deux français s’apprêtaient à passer plusieurs jours sur l’un des spots les plus connus du Mexique à une époque où voyager pour surfer n’est pas chose aisée. Leur séjour qui avait pourtant bien commencé, ne tarda pas à se compliquer.
Le lendemain de leur arrivée à Salina Cruz, dans l’État de Oaxaca, ils se sont rendus assez tôt sur le spot pour une session matinale. Ils ne vont pas tarder à y vivre un événement cauchemardesque. Alors qu’ils avaient repris la route depuis une trentaine de minutes pour rentrer manger dans le surf camp où ils étaient installés, une voiture a commencé à les suivre de près jusqu’à les coller.
Gaspard raconte : « La voiture nous a doublé et a essayé de nous envoyer dans le talus. Elle s’est arrêtée une centaine de mètres plus loin. Dans le doute on s’est aussi arrêté. Les deux gars sont sortis avec des flingues. » C’est alors que le guide a pris la situation en main et enclenché la marche arrière pour les empêcher de se rapprocher de leur voiture. « C’est à ce moment là qu’ils ont tiré » se rappelle le surfeur. Gaspard affirme qu’au moins cinq balles ont été tirées, dont une qui a touché le chauffeur de la voiture au pied.
Les raisons qui ont poussé ces individus à tirer sur les deux français et leur guide restent inconnues mais on peut supposer que leur projet était de les dévaliser. Les deux français n’ont eu d’autre choix que de se coucher à l’arrière de la voiture. Bien que blessé au pied, le guide a toujours gardé la situation en main, mais il leur a fallu du temps pour en sortir. Le guide a tenté de démarrer au plus vite, avant que les tireurs n’aient le temps de regagner leur véhicule. Les choses se sont compliquées, et très vite les deux voitures se retrouvent côte à côte. Le chauffeur de la voiture où se trouvent Gaspard et Robin décide de repartir en marche arrière et de foncer sur celle des tireurs, avant de les contourner de justesse. Commence alors une course poursuite sur plusieurs centaines de mètres jusqu’à ce que les agresseurs décident de faire demi tour.
Quand on lui demande ce qu’il a ressenti sur le moment, Gaspard répond ceci : » Sur le moment tu réalises à peine. L’image des deux gars qui sortent avec un flingue pointésur nous est horrible. Mais tu te rappelles vite que tu es au Mexique et que ça peut arriver. Dans l’action tu penses juste à t’en sortir. C’est le guide qui a pris les choses en main. Il a fallu lui faire confiance et espérer que ça se passe bien. La première chose à laquelle tu penses quand tu vois les gars c’est qu’ils sont là pour te racketter. Mais à partir du moment où ils se sont mis à tirer, tu te dis qu’ils sont prêts à tout. Ça aurait pu être bien pire. »
Après avoir échappé au pire, les français et le guide se sont réfugiés dans la station service la plus proche où ils n’ont pas tardé à être rejoint par la police, qui ne leur a pas adressé un mot. Les agents se sont contentés d’échanger avec le guide. Gaspard déplore aujourd’hui l’absence totale de soutien de l’ambassade : » On a attendu 30 minutes dans la station pour savoir ce qui allait se passer ensuite, si on allait pouvoir rentrer. Notre préoccupation a tout de suite été de contacter l’ambassade mais ils n’en ont rien eu à foutre. On a du faire un mail pour expliquer ce qui nous était arrivé. Ils nous ont répondu totalement à côté de la plaque en nous suggérant de faire opposition en cas de vol de cartes et ils nous ont invité à contacter nos parents pour rentrer en France. » Les deux français sont rentrés par leurs propres moyens en appelant leur compagnie aérienne pour changer leur date de retour.
Même s’ils ont hésité à rentrer, le Breton ne regrette pas leur choix : « On a réfléchi parce qu’on venait d’arriver, mais il n’y a qu’une seule route pour aller surfer. En passant tous les jours devant je ne sais pas si on aurait réussi à surfer la tête vide. On n’aurait pas vraiment pu apprécier les sessions. En plus des histoires similaires se sont produites il y a quelques semaines et on a appris que c’était arrivé à des américains il y a trois jours. On est pas mécontents d’être rentrés. »
Son retour en France a permis à Gaspard de réaliser ce qui lui était arrivé au Mexique : « C’est quand tu rentres en France que tu réalises que c’était chaud, une fois que tu retrouves la famille, mais ça fait du bien. Ça va mieux de jour en jour. »
Hier Gaspard a publié sur sa page Instagram un post qui revient sur sa mésaventure mexicaine
>> Article par Ondine Wislez Pons.
et le chauffeur qui est obligé de rester sur place, il va mieux?