Interview : Kauli Vaast a pris la plus grosse vague en tow-in (sortie) de sa vie, 2 semaines avant les Jeux Olympiques

Un moment fraternel, puissant et décisif.

03/10/2024 par Maia Galot

Mi-juillet, deux semaines avant les Jeux Olympiques Paris 2024 où il a remporté l’or, Kauli Vaast est lancé en tow-in par son frère Naiki Vaast sur une bombe à Teahupo’o. Le « ride le plus fou de (sa) vie » comme il le décrira ensuite, devient la plus grosse vague qu’il ait surfée jusqu’au bout à ce jour. C’est avec la « brother connection » qu’il a pu aller au bout de ses ambitions. Dès 5h50 du matin, le duo est premier au pic, dans le noir, et ce n’est qu’une heure plus tard que l’opportunité se présente. « Je me suis lancé sur la vague et je me rappelle lui avoir crié « t’est sûr qu’on est pas trop deep » et il a juste dit « Gooo » ! J’ai failli tomber 4 fois mais c’est passé » avait-il ensuite commenté sur ses réseaux. Nous lui avons demandé ce que ce moment lui avait apporté à l’approche des JO.

Surf Session – Tu as pris une vague massive en tow-in 2 semaines avant les Jeux, peux-tu nous parler du déclic et de l’énergie que cela a déclenché en toi ?

Kauli Vaast – 2 semaines avant les Jeux, cette vague est arrivée et ça a été un déclic. Je rentrais d’Afrique du Sud, il y avait un gros swell le lendemain. Mes parents ne voulaient pas trop que j’aille à l’eau mais je leur ai dis que je sentais le truc, que si je ne le sentais pas, je n’irais pas. J’ai souvent fonctionné comme ça et ça m’a beaucoup aidé et orienté dans ma carrière. On est arrivé tôt le matin avec Naiki, mon frangin. Il faisait nuit, on était les premiers. Vu que c’était gros, je lui ai dis qu’on y allait en tow-in, qu’il me tractait. On n’a pas attendu longtemps et la série est arrivée. C’était la plus grosse vague sortie en tow-in que j’ai eue de ma vie, aussi deep.

Le fait de voir mon frangin après être sorti, d’avoir réussi la vague, c’était parfait. Ça a été une sensation qui m’a vraiment retourné, de me dire qu’on vient de vivre un truc de fou. Le petit frère qui me lance sur la vague de ma vie. Si je tombais, c’était possiblement pas de JO, plus rien, et là je viens de sortir de cette vague. Tout s’est bien passé, il m’a posé parfaitement. C’était 2 semaines avant les Jeux, y a plein de gens qui m’ont pris pour un fou mais il faut être un peu fou et oser dans la vie. J’ai osé et ça nous a tellement rapproché, mis des émotions de fou et des énergies de malade donc on a gardé ça pour la suite. Le fait d’avoir juste le frangin, la « brother connection » c’est unique. Peu de gens le vivront je pense mais c’est un truc de malade. Et bien sûr il y a notre soeur. J’ai hâte de faire équipe avec ma soeur : on va arriver à trois donc il va falloir un jetski 4 places.

Cette écoute de ton intuition, c’est quelque chose que tu as dû travailler ?

Je pense que j’ai toujours un peu eu ça. J’ai toujours fait attention, par peur de me blesser ou de tomber donc je faisais vraiment gaffe. J’étais assez smart pour me dire « j’y vais » ou « j’y vais pas« , m’écouter. C’est comme ça petit à petit que je sais que quand je m’écoute, ça marche. Et si ça ne marche pas, tant pis. Il faut prendre des risques dans la vie.


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