« Je pense qu’on a tellement de belles vagues en Europe que nous faisons de plus en plus partie intégrante de la scène surf internationale. En tant qu’Européen, on est beaucoup moins soutenu. Vous partez dans l’inconnu, par rapport à la Californie et à l’Australie, où de nombreux pros sont des surfeurs de la troisième ou quatrième génération. Mes parents ne surfent pas et il n’y a rien de lié au surf dans ma famille. » Ces mots, ce sont ceux du free surfeur Miguel Blanco, dans une interview donnée à nos confrères de Stab. Ils résument plutôt bien l’envie du Portugais de représenter le Vieux Continent sur la scène mondiale, librement en traçant son propre chemin.
Originaire de Cascais, près de Lisbonne, c’est aujourd’hui à Ericeira que Miguel a posé ses boardbags où il réside entre deux voyages. Au-delà « de voir la vague de la fenêtre de mon appartement », il aime la culture surf dans laquelle la ville baigne depuis quelques temps et s’implique personnellement dans la communauté locale. Il a intégré Save the Waves et réussi, avec le concours de l’association, à inscrire la zone maritime d’Ericeira dans la liste des Wold Surfing Reserves. Un amour prononcé pour la nature qui lui vient sans doute de son enfance et de son parcours de surfeur. Après huit années passées au sein du team Rip Curl, le Portugais intègre celui d’Oxbow, aux côtés de grands noms du free surf et du surf de gros contemporain tels que Kepa Acero, Vincent Duvignac ou encore Pierre Rollet.
Interview
Surf Session – Qu’est-ce que ça te fait de clôturer ce chapitre de huit années avec Rip Curl ?
Miguel Blanco – Je clôture très bien ce chapitre avec Rip Curl, après ces huit années passées à leurs côtés, au cours desquelles j’ai développé de très bonnes relations avec tout le monde, que ce soit en Australie, en Europe, en Indonésie… Ils m’ont accueilli quand j’avais 20 ans à un moment où j’étais encore dans la recherche de performance d’un point de vue compétitif. J’ai vécu avec eux des apparitions sur le CT, des finales sur les QS mais mon truc à moi, qui s’est mis en place ces dernières années, c’est le free surf. Je suis beaucoup allé au Mexique pour scorer de gros swells à Puerto, en Indonésie et Rip Curl m’a accompagné dans tous ces moments. Ce fut une bonne manière de mettre fin à une très belle relation.
Surf Session – Et aujourd’hui, que dirais-tu qu’Oxbow t’apporte de nouveau ?
Miguel Blanco – Oxbow est une marque européenne, plus petite, qui m’offre davantage de liberté et au sein de laquelle tu peux nouer une relation plus proche avec les autres membres du team.
Surf Session – Peux-tu nous dire comment les choses se sont passées ?
Miguel Blanco – Je connais la marque depuis longtemps et j’ai remarqué qu’ils mettaient beaucoup de choses en œuvre pour être plus responsables, utiliser des matériaux alternatifs tels que le Yulex pour leurs combinaisons. Je me suis toujours intéressé aux questions environnementales et je trouve qu’Oxbow est en avance sur ce point. J’ai vu Vincent Duvignac intégrer leur team et mon ami Nick m’a dit qu’ils étaient revenus plus forts que jamais. Un matin j’ai reçu un message de Corentin (Sports Marketing Manager chez Oxbow) et on a commencé à parler.
Surf Session – Qu’est-ce qui t’a décidé à rejoindre leur team ?
Miguel Blanco – C’est définitivement leur démarche auprès des free surfeurs. Kepa Acero est l’un de mes héros, toujours en quête de nouvelles vagues et d’expériences. Oxbow soutient également le surf de grosses vagues, ce qui a confirmé mon envie de les rejoindre. Je suis également sensible à leur démarche environnementale, ils sont à l’avant-garde de beaucoup d’autres marques à ce niveau-là. Ce qui est important pour moi c’est le soutien et la liberté qu’ils m’offrent en tant que free surfeur et le fait qu’ils me suivent dans mes projets.
Surf Session – Connais-tu déjà certains membres du team ?
Miguel Blanco – Je connaissais Kepa à travers tout ce qu’il fait. Je l’ai rencontré en Espagne cette année, il est très gentil, pour moi il représente l’essence pure du vrai surfeur. Je connais aussi Vincent Duvignac bien sûr, avec qui j’étais chez Rip Curl. On a fait un voyage incroyable ensemble en 2016 et on a une vraie connexion. J’étais chez Quiksilver avec Pierre Rollet il y a très longtemps, quand on avait 12 ou 14 ans. Je l’ai vu charger à Nazaré, prendre toutes ces vagues à Peahi… Toutes ces choses me font penser que j’ai pris la bonne décision.
Surf Session – Est-ce que ton arrivée chez Oxbow va changer quelque chose dans ton approche du surf ?
Miguel Blanco – Je change de sponsor mais je vais continuer à faire tout ce que je faisais déjà et que j’aime par dessus tout : surfer et expérimenter l’océan de différentes manières. Je vais pouvoir me concentrer encore davantage sur le free surf et j’aimerais surfer des planches alternatives. Tout ce que je veux c’est suivre ma propre voie en tant que surfeur, plus je me sens libre et plus je peux m’exprimer, être moi-même. Je sens que du très bon va arriver !
Surf Session – Qu’est-ce qui t’attire le plus dans la marque et ses valeurs ?
Miguel Blanco – Je suis vraiment ravi d’intégrer cette marque historique, emblématique du surf européen. Comme tout le monde j’ai été marqué par la vague de Laird Hamilton à Teahupo’o, la millenium wave. Si gros, si bleu… Un ride historique qui est resté gravé dans mon esprit. La marque a également sponsorisé des gars tels que Matt Meola il y a plusieurs années… Oxbow soutient les free surfeurs, leurs rêves et leur vision en permettant à ces moments d’exister, c’est tout simplement génial !
Surf Session – Quels sont tes projets aujourd’hui ?
Miguel Blanco – Je veux continuer à charger à Nazaré, retourner à Jaws, aller à Mavericks et sur d’autres vagues que j’ai repérées sur Google Maps. J’aimerais tracer de nouvelles lignes, surfer de mieux en mieux chaque jour, continuer d’évoluer en tant qu’être humain et continuer à aimer le surf, c’est l’une des meilleures choses que l’on a dans notre vie. Je suis si heureux de continuer à surfer en faisant ce que j’aime le plus. Je suis sûr qu’il y aura beaucoup d’histoires à raconter dans les trois prochaines années à venir.
De la compétition au free surf
Miguel a grandi sur la plage de Sao Pedro Do Estoril et c’est grâce à sa maman qu’il découvre le surf, à l’âge de 7 ans. « Ma mère a toujours aimé les sports outdoor. C’est une bonne skieuse et elle adore aussi la plage. Je lui ai sans doute posé trop de problèmes quand j’étais jeune du coup un jour elle m’a déposé dans l’école de surf locale ! » Son premier sponsor, Lightning Bolt, lui a offert une 5’11 bien trop grande pour lui à ses 11 ans, mais peu importe, l’éclair à la Gerry Lopez est iconique. Il décide alors de consacrer sa vie au surf.
Le surfeur enchaîne ensuite les QS et autres compétitions. Mais quand on lui demande ses meilleurs résultats on comprend vite que cela n’a guère d’importance à ses yeux. « Peut-être quelques finales dans des compétitions européennes, ou alors faire quelques heats à Peniche sur le CT, quelques finales en Big Wave. J’ai aussi été Champion du Portugal plusieurs fois, mais pour être honnête je ne sais pas quel est mon meilleur résultat » confie Miguel. L’arrivée du Covid en 2020 marque le début d’une remise en question pour le surfeur qui décide de dédier sa vie à deux choses : le free surf et la défense de l’environnement. Son arrivée au sein du team Oxbow prend alors tout son sens.
Une démarche environnementale
Aujourd’hui Miguel se décrit comme un activiste de l’environnement. Avec ce dilemme auquel chaque surfeur fait face quand il faut prendre l’avion pour surfer les plus belles vagues de la planète comme Pipeline, Jaws, Cloudbreak, G-Land ou Shipstern Bluff. Chacun de ses voyages est compensé grâce à l’association Sea Trees au sein de laquelle Miguel s’implique localement en replantant du corail ou de la mangrove. La compensation n’est pas la seule solution, c’est pourquoi en plus de nombreuses initiatives comme des nettoyages de plages qu’il mène à Ericeira ou ailleurs, il a rejoint son confrère et mentor Joao de Macedo dans l’association Hope Zones Foundation dont l’objectif est d’accélérer la transformation pour protéger légalement 30% des océans et des terres d’ici 2030, conformément au programme des Nations Unies. Protéger la biodiversité, réduire l’extinction des espèces et maintenir la capacité de la planète à stocker du CO2. Tels sont les défis de l’association et les combats du surfeur, qu’il documente sur Youtube dans sa web série Impact.
« Oxbow est fière de sponsoriser un free surfeur européen qui utilise son surf et sa renommée pour inspirer chacun d’entre-nous à profiter du plaisir des vagues et faire sa part du colibri pour la planète » nous a confié la marque. En tant que marque française indépendante, Oxbow met tout en œuvre pour soutenir la scène européenne. « Nous avons les plus belles vagues, des plus petites au plus grosses, un vivier de surfeurs de talent, une culture riche et variée nourrie des différents pays. Miguel Blanco est le parfait ambassadeur pour représenter cet état d’esprit. Bem-vido ao team Oxbow ! » conclut-elle.
« Je suis hyper heureux de rejoindre Oxbow qui est une marque européenne qui partage les mêmes valeurs que moi. En plus de mes planches en Polyola je vais pouvoir surfer avec des combinaisons en Yulex et même avec des boarshorts fabriqués au Portugal ! La marque soutient le free surf et me laisse la liberté de créer mes propres projets” conclut le surfeur.