5 minutes au téléphone avec le longboardeur français, récent 3e des championnats du monde.
07/06/2019 par Jeanne Dauthy
Le format « coup de fil à » continue ! À l’image de la playlist des surfeurs que nous avons déjà lancé il y a quelques mois, nous souhaitons avec cette dernière prendre régulièrement des nouvelles de nos Français.
Coup de fil à, c’est quelques minutes au téléphone avec ceux qui font ou ont fait l’actualité ces derniers jours. Aujourd’hui, nous passons un coup de fil à Edouard Delpero, que l’on a suivi de (très) près la semaine dernière à l’occasion des championnats du monde de longboard. Du début à la fin, les Français ont largement dominé la compétition. Un titre de champion du monde en équipe, les deux premières marches du podium pour les filles et une finale entre frères pour les Delpero. Malheureusement, le titre de champion du monde a filé (de très peu) entre les doigts de nos deux longboardeurs Français en revenant au PéruvienBenoit Clemente.
5 jours après cette finale, nous avons appelé Edouard Delpero pour revenir sur cette semaine de folie, qui lui laisse cependant un goût amère.
Salut Edouard ! Les mondiaux sont derrière toi maintenant, comment on redescend d’une telle semaine ?
E.D – La vie reprend son cours dès le lendemain. On relativise vite après un scénario comme celui-là (les Delpero ont dominé toute la finale – et aussi l’event – mais la victoire leur a échappé dans les dernières minutes). On est passé à côté du titre individuel, et ce, au dernier moment. Alors forcément on ressasse le lendemain, le surlendemain mais c’est comme ça.
Donc une fin de compétition plutôt frustrante pour toi ?
Oui, personnellement, je suis très frustré de cette fin de compétition. Après la semaine qu’on a fait et le surf que l’on a proposé en finale, perdre sur une erreur tactique c’est dommage. Antoine (qui était alors 1er de la série) a fait une erreur tactique en laissant la vague au Péruvien. Je me dis que j’aurais pu réagir, prendre cette vague pour passer devant Antoine au dernier moment ou simplement lui permettre de rester premier. Après tout, il faut des erreurs comme celle-là pour se remotiver.
Il y a aussi votre titre de champion du monde en équipe qui doit rebooster non ?
Ah mais complètement ! On est champion du monde par équipe. Les filles ont tout fracassé, elles ont terminé 1er et 2e. Donc si avec Antoine on avait fait 1er et 2e également, ça n’aurait pas été possible de faire mieux. Mais c’est déjà cool !
Parlons un peu de l’ambiance dans la compet’. Tu étais plutôt détendu ou plutôt sous pression ?
C’était une longue semaine. On est resté du 24 mai au 2 juin ensemble. La compétition a été longue à démarrer donc tu prends également du temps à rentrer complètement dedans. Pour ce qui est de la pression, elle augmentait à mesure que l’on progressait dans la semaine et dans la compétition. Mais après on a pu tout relâcher.
En parlant de « relâcher la pression », comment avez-vous fêté ça ?
On a mangé à midi tous ensemble juste après la cérémonie de remise des prix. Le soir, on est resté tous ensemble avec l’équipe, il y avait une soirée organisée à la Côte des Basques. La plupart des compétiteurs avaient dû s’en aller mais il y avait quand même pas mal de monde. Il restait les fétards quoi !
Et maintenant quel est le programme ?
On n’a pas le choix, il faut qu’on retravaille dans notre école de surf (avec son frère, ils tiennent la Delpero Surf School installée sur la Côte des Basques). On avait quelqu’un pour nous remplacer pendant les mondiaux. On a repris et on est à fond dans l’école, on prépare la saison et on essaye de la faire tourner le plus possible. Ça remet directement dans le bain, on a l’impression que les championnats c’est déjà loin derrière. Hier, on s’est quand même mis un petit free surf dans les Landes. On est allé chercher des petits tubes vers Hossegor. Ça me rappelle pourquoi j’adore vivre ici !
Et pour Antoine alors, ça y est c’est terminé la compétition ?
Pour mon frère, il faut prendre ça à la légère, ça fait 5 ans qu’il me dit qu’il arrête mais moi je suis sûr qu’il reviendra. Pour ma part, je suis en plein dans ma carrière, donc je continue la compétition. Pour gérer l’école de surf, et les compet’ on échange les rôles avec Antoine. En ce moment je travaille à l’école mais je vais partir à Malibu le 16 juin pour le Surf Relik, donc mon frère prendra ma place à l’école. Quand je vais revenir, on travaillera ensemble, et s’il repart, je prendrais sa place et inversement.
Entre performance et esthétisme, ce shapeur français nous parle de son travail, ses voyages, ses rencontres et ses collaborations avec de grands noms du shape...