Thomas Laprêle – « À ce moment-là, la plupart des films n’étaient visibles que sur internet ou étaient diffusés seulement à Biarritz et encore il n’y en avait que très peu. Beaucoup de films sortaient en DVD aux États-Unis ou en Australie, mais ils n’avaient aucune visibilité en France et on trouvait ça dommage. On a donc créé l’association pour se faire plaisir et pour voir des films sur grand écran, tout en partageant avec le public.
Surf Session – Il y avait un public pour ça à Bordeaux ?
TL – Il y avait tous les surf shops que l’on retrouve à Hossegor ou à Biarritz, toutes les marques avaient déjà leur boutique et il y avait l’antenne Surfrider. Beaucoup d’étudiants des villes du Pays basque et des Landes venaient faire leurs études ici. Les projections ont rapidement eu du succès, le premier film que l’on a diffusé, Sight/Sound de Mikey DeTemple, a rassemblé 200 personnes. Le second, This Time Tomorrow de Taylor Steele en a rassemblé 300.
Surf Session – Vous avez ensuite étendu les projections à d’autres villes ?
TL – Au début les projections se faisaient à Bordeaux, puis à Oléron et à Hossegor. Quand le film Kissed by God sur Andy Irons est sorti, on a organisé une projection au Royal à Biarritz et une projection au Grand Rex à Paris. D’autres villes nous ont ensuite encouragé à organiser des projections, on a été contactés par des réalisateurs, des distributeurs et des surfeurs pour diffuser leurs films. Des marques se sont également rapprochées de nous, comme Oxbow ou Volcom, pour que l’on gère la tournée de leurs films. La demande provient également des communautés surf de certaines villes. Tout ça a pris du temps car ce n’est pas notre activité principale, on fait ça sur notre temps libre. En 2021, pour proposer une alternative aux réseaux sociaux, on a créé notre site pour mettre en avant la culture surf.
Surf Session – Quel est ton rapport à la culture surf ?
TL – La culture surf est très importante pour moi. J’ai toujours aimé regarder des films, lire des bouquins, les magazines, regarder des photos, aller à des événements comme Glisse’expo… Autant de choses propres à ce sport qui le rendent unique, comme le skate et le snowboard. Le surf est génial parce que tu peux vivre la culture surf en dehors de l’eau.
Surf Session – Et c’est important pour vous de montrer ces films sur grand écran ?
TL – Quand il y a un tel investissement et du budget engagé dans des projets, des images magnifiques, de la musique, je trouve ça nul de le regarder sur un téléphone. Quand il s’agit de vidéos courtes du moment pourquoi pas, comme la gauche dingue d’Italo Ferreira à Peniche il y a quelques jours. Mais quand un film est le fruit d’un tel travail, qu’il y a des choses à raconter, un voyage, je pense que c’est indispensable de le diffuser sur grand écran. Puis c’est important de rencontrer les gens. La plupart du temps il y a des discussions avec le public, à l’issue des projections, quand les réalisateur-trice-s et les surfeur-se-s sont présents. C’est un hommage rendu au travail fourni.
Surf Session – Quels sont les projets à venir pour Around The Waves ?
TL – Il y en a beaucoup. Concernant les futures projections il y aura, entre autres, Hail Mary le film de Balaram Stack réalisé par Ben Gulliver et The Corners of the Earth de Spencer Frost. Puis il y a des choses dont je ne peux pas encore parler. On va faire une grosse tournée avec Oxbow fin avril-début mai. Un ancien champion du monde va venir en tournée en France fin juin, dans le cadre d’un projet avec une marque de surf. On va organiser une tournée de Natural High de Jack Coleman au mois d’avril. On aimerait aussi proposer un accès VOD des films projetés. Beaucoup de gens habitent loin des villes dans lesquelles ils sont diffusés, on reçoit de nombreuses demandes en ce sens.
Surf Session – Y a-t-il des évolutions envisagées pour l’association ?
TL – J’aimerais bien consacrer tout mon temps à Around The Waves et pouvoir en vivre, mais il ne s’agit pas non plus d’augmenter le tarif des projections. Quand les droits d’un film sont élevés, le prix de la place peut atteindre 10 euros, mais c’est rare. On souhaite rendre la culture surf accessible et permettre aux gens de voir des films qu’ils ne pourraient pas voir si on ne les programmait pas, si on n’y ajoutait pas les sous-titres… On aimerait étendre les tournées à d’autres villes, organiser un festival de musique, créer un label, monter des expositions. On ne souhaite pas organiser un festival de films, le but n’étant pas de les mettre en compétition. Mais on aimerait organiser encore plus d’événements autour de la culture surf.
Surf Session – En parlant d’événement, le 1er avril prochain est une date importante pour Around The Waves…
TL – On fête nos 10 ans, on organise un événement global autour de la surf culture, il y aura des expositions, des films, un concert, un DJ…«
>> Par Ondine Wislez Pons
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