Joan Duru : "ou ça passe, ou ça casse"

Entraînement, planches, mental : le Français raconte sa préparation et son état d'esprit à la veille de la première épreuve du Tour.

13/03/2017 par Romain Ferrand

Demain sera un (très) grand jour pour Joan Duru, qui s’apprête à faire son entrée sur le World Tour lors du Quik Pro Gold Coast, épreuve inaugurale de la saison 2017.
Le Français de 27 ans a attendu ce moment pendant des années et s’est solidement préparé ces dernières semaines pour attaquer la compétition du mieux possible.
On s’est entretenu avec Joan pour connaître son état d’esprit et la façon dont il voit les trois épreuves australiennes à venir. Bonne nouvelle : le Landais se sent prêt…

Sur une échelle de 1 à 10, à combien tu estimes la pression juste avant ta première épreuve en tant que pensionnaire du World Tour ?

Je ne sais pas mais pour l’instant ça va. On verra sur le moment (rires). Je suis bien entraîné, je suis là depuis un moment, j’ai de bonnes planches. Je n’aurais pas pu faire mieux. Ou ça passe, ou ça casse.

Comment tu te sens à Snapper ?

J’aime vraiment bien la vague – c’est peut-être la vague que je préfère des trois étapes australiennes à venir – et mes planches marchent bien. Mais j’ai eu un peu de mal à prendre les bonnes vagues ces derniers jours, il y avait vraiment du monde. 

Tu t’es imposé une petite routine juste avant le début de l’épreuve ?

Pas vraiment, j’ai bien surfé et testé mes planches. On a le banquet de la WSL demain (l’interview a été enregistrée vendredi, ndlr), mais je vais essayer de me coucher et me lever tôt pour se mettre dans le rythme, aller surfer aux aurores. A part ça, rien de particulier.

On a pu suivre sur les réseaux sociaux que tu t’es entraîné de manière impressionnante ces dernières semaines. Tu sentais que tu avais besoin de te renforcer physiquement ?

Oui, je savais que la saison allait être longue, que je n’allais pas rentrer pour travailler mon physique. J’ai donc profité de l’hiver pour me faire un entraînement de deux mois et avoir de bonnes bases pour n’avoir que des rappels à faire dans la saison. J’ai un peu moins surfé, au profit de ce travail physique.

Sur quoi tu as travaillé spécifiquement ?

J’ai travaillé la puissance un peu plus que d’habitude, puis l’explosivité comme d’habitude et aussi pas mal de VTT.

Et comment vas-tu continuer ce travail physique sur le Tour ?

Charly Ducamp, qui m’entraîne à la maison, m’a envoyé des séances à faire pendant les compétitions, en cas de breaks ou ce genre de choses. J’en ai fait un peu en arrivant ici. On les ajustera dans le temps si besoin. Mais le rythme du Tour va être nouveau pour moi : sur le QS, je m’entraîne à la maison, je surfe cinq jours d’affilée et c’est fini. Là, il va falloir s’adapter.

Parlons matos. Tu as travaillé de manière différente sur tes planches par rapport aux saisons passées ?

Non, je surfe toujours des Mayhem (« Lost… », ndlr) à 100%. Pour Snapper, j’ai encore une planche que j’avais l’an dernier sur le QS – 5’11 » x 18 3/4 x 2’31 – et trois copies de cette planche. Pour Bell’s et Margaret, c’est les copies que celles que je surfe à Haleiwa (North Shore), de 6 à 6’6 avec un glass un peu plus lourd, comme à Hawaii. Je pensais qu’il fallait des planches plus légères mais Mayhem m’a dit que les mecs aimaient bien avoir un peu plus de poids sous les pieds. Je lui fais confiance.
Au total, j’ai avec moi deux boardbags et 10 planches pour les épreuves australiennes.

Manu Portet, qui te coache depuis quelques années, est aussi avec toi en Australie…

Oui il est arrivé la semaine dernière avec le swell, on a bien surfé et filmé. Il sera là pour les 3 épreuves australiennes.

Avec quels surfeurs comptes-tu traîner cette saison ?

Je m’entends super bien avec Michel (Bourez), je pense traîner un peu avec lui.

Et profiter au passage de son expérience et ses connaissances sur les vagues du Tour, etc ?

Michel est tellement puissant que c’est dur de se référer à lui ! C’est un surfeur hors du commun, il surfe des planches très courtes. Mais c’est sûr qu’il sera de bon conseil pour le placement, ce genre de choses.

On reparle un peu de l’Euroforce (terme qui symbolisait la présence des surfeurs européens sur le World Tour en 2007, ndlr). Penses-tu qu’il y a une dynamique qui puisse se reformer autour de ça ?

C’est sûr qu’on va traîner ensemble, mais chaque rider est aussi souvent pris en charge par les marques. Leo (Fioravanti, ndlr) est souvent avec Jake (Paterson) et Quik. Frederico (Morais) est avec Dog (Richard Marsh) et Billa. Jeremy fait son truc depuis toujours. Ici, Volcom nous a réservé un hôtel entier, il y a Coco Ho et son père entre autres. On ne voyagera pas ensemble mais bien sûr qu’on va passer du temps les uns avec les autres.

Retrouvez Joan Duru lors du Quiksilver Pro Gold Coast, du 14 au 25 mars > www.worldsurfleague.com/quiksilver-pro-gold-coast




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