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Kai Lenny est le nouveau prodige made in Hawaii. Un pur « waterman » de Maui, qui vit pour et par l’océan. A 17 ans, il est un des meilleurs au monde en stand up paddle, en windsurf et en kite et ne manque jamais une session à Jaws quand la bête se réveille. Rien que ça. Les héros de son enfance sont devenus ses potes et ses partenaires de sessions : Laird Hamilton, Dave Kalama, Robby Naish…
Constamment en voyage aux 4 coins du monde, cet adolescent déjà très mature pour son âge a conscience de sa chance et de sa vie privilégiée, et affiche sans complexe ses ambitions de carrière.
Vainqueur de la première épreuve du Stand Up World Tour à Sunset (Hawaii) en février dernier, il était la semaine dernière à Anglet pour l’unique épreuve européenne du circuit.
Surfsession.com l’a rencontré pour vous :
Surf Session : On commence à entendre beaucoup parler de toi depuis quelques mois, que ce soit en surf, en stand-up, en windsurf ou encore et kitesurf… Comment t’es-tu mis à tous ces sports ?
Kai Lenny : J’ai commencé le surf quand j’avais 4 ans, le windsurf à 6 ans et le stand-up à 9 ans. Puis je me suis mis au kitesurf et au tow-in. J’ai commencé très tôt, juste parce que mes parents eux-mêmes passaient leur temps dans l’océan.
Quand tu vis à Maui, tu te dois te pratiquer tous ces sports, parce que les conditions changent très souvent : on passe de vagues parfaites et glassy à des conditions onshore et moyennes. Voilà pourquoi je fais de tout. Je ne pourrais imaginer me passer de l’un de ces sports…
Tu as gagné la première épreuve du Stand-Up Paddle Tour à Sunset (Hawaii) en février. Quels étaient tes objectifs avant cette compétition ?
Je m’entraînais dans des grosses vagues à Maui et j’étais vraiment super content de venir à Oahu. Les vagues étaient grosses et parfaites, c’était vraiment sympa. Gagner là-bas dans ces conditions était vraiment incroyable. C’est mon meilleur souvenir dans ma carrière de compétiteur.
Tu as aussi surfé Jaws lors d’une session massive (voir photos ci-dessus), et c’est Laird Hamilton qui te tractait sur les vagues. Tu peux nous en dire plus sur cette session ?
J’ai surfé Jaws pour la première fois au printemps 2009, dans de petites conditions. Puis Dave Kalama et Laird Hamilton m’ont appelé dans l’hiver pour savoir si ça me tentait d’y retourner avec eux. J’étais ultra-motivé et – après avoir demandé l’autorisation à mes parents – suis allé sur le spot où j’ai eu certaines des meilleurs vagues de ma vie.
Ca fait quoi de traîner avec des légendes comme Laird Hamilton, Dave Kalama, Robby Naish ?
C’était un rêve devenu réalité que de commencer à les fréquenter. Je me souviens regarder des vidéos de ces gars attaquer Jaws quand j’étais petit. C’était tellement dingue et bizarre à la fois d’être au milieu de ces vagues accompagné de mes héros.
Laird a souvent dit que Jaws était une vague dangereuse, dont il souhaitait limiter l’accès… Mais il t’a pourtant « invité » à partager une session avec lui ?
Il ne m’aurait pas laissé y aller si il pensait que je n’étais pas prêt. Mais il sait que je m’entraîne beaucoup avec Dave Kalama et ils ont eu le sentiment que j’étais prêt à affronter de grosses vagues.
Dans quel état d’esprit étais-tu en arrivant sur le spot ?
J’étais plutôt nerveux. En fait, il ne faut pas regarder ça trop longtemps, parce que tu vois plein de gars tomber et se faire sérieusement brasser ! Mais après ma première vague j’étais plus tranquille…
Tu n’es pas tombé ?
Si, je suis tombé sur une gauche assez grosse et je me suis bien fait secouer… Je n’arrivais pas à croire que j’avais survécu à ça mais finalement ça a été, et en réalité j’étais plutôt content d’avoir expérimenté ça, parce qu’au final c’est ce que tout le monde redoute : la chute.
Le même jour, Jason (Polakow, légende du windsurf) est tombé sur une vague, a perdu son gilet de sauvetage et est resté sous l’eau pendant 3 vagues !
Oui j’ai tout vu depuis le jet-ski. Je pensais qu’il avait été récupéré par un autre jet mais en fait non, il était toujours sous l’eau. Il est remonté sur notre sled (l’énorme « bodyboard » accroché derrière le jet) et ne ressemblait pas au Jason qu’on connaît. C’était vraiment dur. Mais si quelqu’un peut survivre à ça c’est bien lui. C’est un des gars les plus solides que je connaisse.
Tu pratiques tellement de sports. Que choisis-tu par exemple entre le SUP et le surf quand il y a de jolies petites vagues ?
J’aime les deux. Bien sûr quand tu passes du SUP au shortboard ça a l’air tellement manoeuvrable… Mais je m’éclate dans l’eau peu importe ce que je ride. J’essaie de progresser autant que je peux. Mais le plus souvent, je fais des deux. Je commence en SUP ou en surf, puis je change, et quand c’est venté je prends mon windsurf, puis mon kite. Je m’éclate dans toutes les conditions.
Pour faire baver les lecteurs, tu peux nous dire quels ont été tes voyages depuis le début de l’année ?
Après l’épreuve de Sunset en février, je suis allé en Australie pour m’entraîner, puis je suis retourné à Maui. Juste avant de venir en France j’étais aux Iles Fidji pendant 2 semaines et demi avec Robby Naish. On a eu des vagues parfaites et vraiment grosses, environ 4 mètres. J’ai sûrement eu les meilleures conditions de ma vie, tous sports confondus, et le plus souvent seul à l’eau avant que Robby n’arrive… Après la France, je vais directement à Tahiti pour la prochaine épreuve de stand up, et ensuite je reviens en France pour une tournée Oxbow avec Laird, Duane (de Soto) et les meilleurs riders du team. Après je vais à Gran Canaria (aux Canaries) pour la première épreuve de saut du circuit mondial de windsurf. Et je ne rentrerai à la maison que début août.
Tu participes à tellement de disciplines… Comment arrives-tu à t’entraîner à fond pour chacune d’entre elles ?
A la maison j’adore pratiquer tous les sports, ce n’est donc pas vraiment de l’entraînement. Je m’adapte aux conditions.
Mais les autres se concentrent sur une seule discipline… Toi tu touches à tout, tu arrives à une compétition et tu les éclates !
(rires) Je ne sais pas… Tout le monde est super cool, même si je suis sûr que certains veulent me taper ! (rires) Plus sérieusement, je n’ai même pas conscience de travailler tellement j’aime ce que je fais…
Qu’est-ce que tu emmènes avec toi quand tu voyages ?
Pour cette compétition de stand-up, j’ai emmené 4 planches de stand-up, 4 pagaies, 2 shortboards, un alaia, un kiteboard, 2 ailes, 2 planches de windsurf, 5 voiles, 4 bômes, 6 mats… J’emmène de quoi m’éclater partout. C’est dur de voyager avec tout ça mais ça vaut vraiment la peine. A Fidji j’avais tout emmené, et je me suis servi de tout !
Quels sont tes objectifs sur le Stand Up World Tour en 2010 ?
Je veux être Champion du Monde, et aussi être dans le top 10 en windsurf, et pourquoi pas Champion du Monde également. C’est mon rêve depuis que je suis petit. Je veux surtout continuer à m’éclater, passer du temps avec ma famille, visiter des endroits comme la France…
Ne crois-tu pas qu’à un moment il te faudra faire un choix et te focaliser sur un sport en particulier, si tu veux devenir Champion du Monde ?
Je fais les deux tours mondiaux cette année en stand-up paddle et en windsurf et… je m’en sors bien, tout est parfait. Pour le moment je n’ai pas eu à choisir, au contraire je dois faire de tout. Chaque sport est en moi, ce serait impossible de choisir
Niveau scolarité, tu suis les cours en ligne. Pas trop dur de devoir travailler quand on voyage, par exemple à Fiji ?
J’ai beaucoup travaillé avant de partir à Fiji, et je n’ai donc pas eu grand chose à faire. Mais sinon ça va, j’aime vraiment l’école. Et mes 2 meilleurs amis (Cuddy Kerbox, le fils de Buzzy, et Ian Gentil, deux stars montantes du surf à Maui) suivent aussi les cours en ligne donc ça va, je ne me sens pas seul dans mon coin.
Pour finir, tu peux me dire un truc en français ?
Merci beaucoup ! J’adore Anglet. Je ne connais pas grand chose en français, mais l’an prochain je le parlerai parfaitement ! (rires)