Le Stand Up World Tour de Peyo Lizarazu

Le Basque revient sur sa belle 3ème place à Sunset et nous parle du SUP, du Tour et un peu du reste.

19/02/2012 par Romain Ferrand

Il y a quelques jours, le Basque Peyo Lizarazu terminait troisième de la première épreuve du Stand Up World Tour 2012. Une belle performance sur le spot hawaiien de Sunset, qui lui permet ainsi de commencer l’année dans une très bonne position. On a profité de ce bon résultat pour lui poser quelques questions sur le SUP, le Tour et le reste :

Félicitations Peyo, première étape du World Tour et une 3ème place pour commencer, comment tu prends ton résultat ?

Comme un bon résultat. Avec du recul je me dis bien sûr que j’aurais pu faire ci, j’aurais dû faire cela pour essayer de gravir une marche de plus et finir 2eme ou premier. Mais au final c’est un bon résultat entre 3 Hawaiiens en finale, et quasiment 7 Hawaiiens sur les 2 demi finales.

Cela fait 3 ans que cette compétition a lieu à Sunset. Cela fait 3 ans que je me débrouille pour y participer et ça fait trois ans que j’arrive en finale. Je crois que j’aime bien Sunset.

Tu avais un objectif et une préparation pour l’atteindre, ou c’est du plaisir que tu pousses jusqu’au bout et le résultat tombe ?

Un objectif, oui, il y en a toujours un au niveau personnel et cela restera donc une motivation personnelle que je n’ai pas envie d’expliquer. Maintenant je n’ai pas d’objectif sportif à proprement parler, je ne suis pas pro, j’ai un boulot qui me prend pas mal de temps. Oui je m’entraîne, je nage, je fais du vélo mais ce n’est pas de la prépa physique à proprement parler, pas dans ma tête en tout cas. C’est juste pour rester en forme. J’ai été un peu léger au niveau entrainement sur les 8 derniers mois car j’ai eu beaucoup de travail, mais je m’y remets.

Le tour s’installe avec le temps. Tu sens un changement, plus d’organisation et un niveau qui augmente ?

Oui cela fait trois ans que le tour existe. Au niveau organisation disons que c’est du basique mais c’est souvent ainsi pour toutes les compétitions à Hawaii. La plus grosse partie de la structure logistique d’une compète à Hawaii est très souvent l’océan et c’est finalement bien ainsi. Pas de gros algeco sur la plage, pas de webcast, pas de grand écran. C’est une compète qui ressemblerait à un événement régional en Europe vu de l’extérieur. Par contre, tu as une équipe complète de water patrols chevronnés (Terri A, Bonga P) dont certains sont aussi de sérieux compétiteurs. Les moyens sont limités, mais le minimum est assuré et les priorités, la sécurité en particulier, ne sont pas omises.

Ce tour n’a pas beaucoup de moyens mais son promoteur, Tristan Boxford, montre beaucoup de volonté. Je le remercie et je lui tire mon chapeau car ce n’est pas facile.

Au niveau des participants, chaque compétition voit son lot de nouvelles têtes arriver et revenir. Il y a un groupe de 4/5 jeunes Australiens et Brésiliens qui sont arrivés depuis l’année dernière (je n’ai pas pu continuer le tour après Sapinus pour ce qui me concerne). Ils sont loin d’être ridicules tant sur les grosses vagues que les petites. Ils vont faire très mal sur des beach breaks. Au niveau Européen, Benoit Carpentier a fait une très grosse impression en se faisant éliminer de justesse par Kay (Lenny ndlr) en quart. Pas mal pour une première compétition à Sunset 12ft+ pour un jeune de 15 ans. Benoit est très bon, il va aller loin. Il faut juste qu’il apprenne un truc : ses collègues de chambre et chauffeurs (Xabi Lafitte / Antoine Delpero) m’ont dit qu’il n’était pas trop doué pour la vaisselle.

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre pour la première compétition à Sunset en 2010. Quand j’ai vu les noms de Aaron Napoleon, Arsene Areohe, Kalaa Alexander, Ikaika Kalama, Robin Jonhston , Robby Naish, Brian Keaulana, Melvin PUU sur la liste de départ annoncée, je me suis d’abord renseigné pour m’assurer que ces gens là seraient bien présents le jour de la compétition. J’ai vite compris que c’était sérieux et me suis démerdé pour essayer de me retrouver aussi sur cette liste.

Ce qui me plait depuis le début c’était de voir que c’était surtout de vrais surfeurs qui participent à ces compétitions, et celle de Sunset en particulier.

Tu défends les couleurs de l’Europe, de la France et du Pays Basque au bout de ta pagaie, tu en es pleinement conscient et cela te donne de la force ou tu laisses ton instinct de la glisse prendre le dessus ?

Je suis fier de mes origines. Je ne m’en cache pas. J’ai un petit drapeau spécial que j’ai commencé à sortir l’année dernière à Sunset, et j’ai pu le montrer encore plus à Sapinus (Peyo avait remporté l’épreuve de Sapinus à Tahiti l’année dernière ndlr). Ce drapeau veut dire beaucoup pour moi. Je ne l’ai pas trouvé avant de partir… Je ne suis pas fétichiste, même si les petits logos sur mes rames sont des choses importantes pour moi (il y manque juste un petit logo Quiksilver que je n’ai pas réussi à trouver non plus). Ça reste une démarche personnelle et je laisse le soin à qui veut le faire, de trouver des symboles dans mes résultats.

Il y a de la pression pour un français sur le tour et plus particulièrement sur un spot hawaiien ?

Oui et non. L’ambiance est très bonne et la compète de Sunset est représentative de ce tour : tout le monde reste sur la plage toute la journée pour regarder le spectacle, car Sunset à 3/4 mètres, c’est un vrai spectacle. C’est un défilé de tous les gros locaux hawaiiens du North Shore et des autres îles. C’est un truc un peu spécial. Ça ressemble à la grande plage de la grande époque pour ceux qui ont connu. Je sais que des gars comme Aaron, Ikaika et Kalama me respectent et m’apprécient donc pas de pression au niveau perso. Les gars qui participent sont là pour se mesurer et se faire plaisir, mais les enjeux restent très limités donc l’ambiance est bonne. Après la finale, tu sais que ça va finir avec des guitares et des bières. A Tahiti, Guillaume Bourligueux – le local de Sapinus – accueille de nombreux participants chez lui pour la compète. C’est ainsi que ça se passe et c’est très sympa.

Maintenant effectivement c’est Hawaii, et quand tu es en série contre 3 Hawaiiens, tu sais très bien que si tu perds ta planche, le jet ski mettra peut-être un peu plus de temps à venir te chercher, que tu passeras un peu plus de temps à prendre des mousses de 10 pieds sur la tête dans l’inside de Sunset, et que certains juges auront peut-être la main un peu plus lourde sur certains scores. Ça fait partie du jeu, ça ne me dérange pas. Perso, je vais presque à contre courant de ça. Pendant la finale, Bonga a pris une grosse série sur la tête et il avait perdu planche et rame. Ils ont mis du temps à trouver sa rame. J’avais un « caddie » – mon pote Thierry Larralde qui était là en vacances – qui me gardait une planche et une rame. J’ai donc dit à Terry (chef des water patrols) de prendre ma rame pour Bonga. Ils allaient la chercher au moment où l’autre équipe a finalement trouvé la rame de Bonga. C’est la meilleure réponse à donner de mon point de vu.

Le sponsoring existe-t-il et peut-il permettre aujourd’hui à un sportif de s’accomplir dans cette discipline ?

Non. Kay tout comme Antoine et Leco qui sont les principaux surfeurs de ce tour était déjà sponsorisés avant de faire ce tour de surf debout à la rame.

Je pense que le surf debout à la rame en vagues restera un complément au surf normal. C’est ainsi que je vois les choses. La pratique du SUP en vagues ne doit pas être dénigrée pour autant. Elle l’est de moins en moins. Bon c’est vrai que pas grand monde va aller prendre la tête à des gars comme Aaron ou Kala Arsene ou Ikaika. Pour ce qui me concerne, les critiques – car il y en a toujours mais jamais en direct – glissent comme une goutte d’eau sur ma combi. C’est juste un complément et ça devient de plus en plus « naturel ».

Pour ce qui concerne le sponsoring, à titre perso, je veux simplement remercier les gens qui m’aident:

* Toute la famille Barland, Philippe bien entendu mais toute la famille, la maman, les soeurs et les frères qui sont fantastiques avec moi.

* Mon pote Olivier Madar avec qui nous faisons les rames Outside Reef.

* Et Quiksilver avec qui le seul contrat que j’ai est un contrat de travail, mais qui m’aide aussi désormais quand je fais ces quelques déplacements pour participer à certaines étapes.

* J’ai aussi un autre petit logo sur mes planches et mes rames, c’est le logo de Gaztelu Zahar, le choeur d’hommes et la société gastronomique d’Hendaye. J’ai l’honneur d’être un des 150 membres et je suis fier de porter haut les couleurs de cette « société ». Ce n’est pas un sponsor, c’est juste un truc dont je suis fier et je sais que c’est réciproque.

Propos recueillis par Julien Roulland


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1 commentaire

  • Laurent ile de la Réunion
    23 février 2012 17h46

    Bravo Peyo ! Un basque bondissant sur la troisième marche de Sunset…super!

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