C’est ce qu’on appelle une année chargée ! 2010 aura rapporté pas moins de quatre titres à la jeune Réunionnaise… Apothéose le 17 juillet dernier où elle finit sur la 3ème marche du podium au Roxy Jam. Rencontre…
Impossible d’y échapper lorsque vous apercevez la jeune lycéenne, vous apercevez aussi une beauté des îles. À l’aise et souriante, Ophélie démontre que le mental c’est aussi important. La jeune casse-cou de 17 ans qui s’est faite plâtrée pas moins de onze fois dans sa courte vie, s’est mise au longboard comme elle se serait mise au base jump. Pour les sensations et l’adrénaline ! Elle progresse vite, et son prof de surf de l’époque la place rapidement sur des compétitions. Pour autant la Réunionnaise ne semble pas encore prendre conscience de ce qui lui arrive : «Je ne réalise même pas ma troisième place au Roxy Jam ! Je viens de passer une année pleine de rebondissements. En fait, je me suis surprise moi-même !» L’heure est à la découverte du circuit. Concernant l’ambiance parmi les Françaises, elle n’est pas déçue : «Justine (Dupont, ndlr) je la connais car elle était chez Rip Curl et puis Cannelle (Bulard, ndlr) est Réunionnaise, du coup on s’est suivies sur pas mal de compètes.» La joyeuse bande parcourt Biarritz, entre fêtes et séances shoppings. L’après compétition est déjà bien assuré. Et elle a raison d’en profiter la jeune Ophélie car devant elle, une autre année très chargée s’annonce. Au programme : une rentrée en Terminale S, la suite du Roxy Jam en Chine et au passage, son permis. Ophélie a du pain sur la planche. Ça n’a pourtant pas l’air de l’effrayer :« La Chine c’est le saut dans le vide ! J’y vais toute seule et je ne connais même pas le spot. Alors, une fois rentrée à la Réunion, je vais m’entraîner à fond et me documenter pour mettre toutes les chances de mon côté. »
Le surf, c’est sûr, c’est sa passion. Même si lorsqu’on évoque l’avenir, le discours change un petit peu : « Je ne visualise pas vraiment le longboard comme avenir professionnel. Ce serait utopique. Après tout, seulement deux, trois surfeuses y arrivent. En même temps, il y a une brèche qui s’ouvre pour moi et je dois la saisir. Le surf est un sport que je vis à fond et qui m’apporte énormément.» Une fois le virus attrapé, ce n’est pas toujours facile d’envisager un avenir en dehors du surf. Ophélie, elle, semble avoir trouvé un compromis : « Je voudrais devenir kinésithérapeute. Le top, ce serait d’exercer ce métier au sein de l’équipe de France de surf et de les suivre partout ! » Mais on n’en est pas là. Voilà un an qu’elle profite d’un mode de vie « freestyle », comme elle le décrit elle-même. Entre voyage avec son amoureux, surfeur lui aussi (Dorian Campario, ndlr) et vie d’adolescente lambda. Messieurs, le message est lancé : « C’est sûr qu’être avec un surfeur c’est plus simple. On se retrouve à travers notre passion. Du coup on s’accompagne, on s’encourage mutuellement. Et puis, on a tous nos potes en commun. Le surf c’est un petit monde.» Ça fait maintenant quatre ans, qu’Ophélie débarque chaque été sur les plages Basques pour s’entraîner, autant dire qu’elle s’est faite aux bancs de sable. «Je pense que c’est l’expérience qui permet de s’adapter de mieux en mieux aux différentes vagues. Sur le reef, la vague commence et termine toujours au même endroit. Ici, c’est plus compliqué. Ça oscille entre mollesse et puissance, il faut s’y faire ! » Côté style, la jeune surfeuse est en pleine évolution : « Les critères c’est 70/30. Pour l’instant je suis à 70% classique et 30% new school. J’aimerais bien inverser la tendance… Je vois des filles, comme Lindsay Steinriede, elles assurent en tout ! »
Aperçue au bar biarrot Le Ventilo le soir de sa perf, on pourrait croire qu’Ophélie s’est totalement adaptée à la vie en métropole et pourtant la demoiselle révèle une véritable addiction au soleil. Impossible pour elle de s’installer en métropole… Trop de nuages ! Et puis son île, elle l’aime. Tout comme les surfeurs qu’elle abrite : « Les surfeurs réunionnais ? On fracasse ! Cannelle Bulard, Jeremy Florès, Romain Cloitre, Maxime Huscenot, Adrien Toyon… On a des vagues 364 jours par an. Forcement, ça aide ! Et puis de façon générale, le surf français est loin d’être à la ramasse ! » Un dynamisme que l’on retrouve dans son esprit de compétition, découvert récemment. Quand on lui demande son objectif pour la Chine, la réponse éclate : « Gagner ! ». Son leitmotiv ? La volonté : «Quand on veut, on peut. En ayant ça en tête, j’ai été beaucoup plus haut que ce que je pensais.» Reste le plus attachant chez Ophélie, la candeur de son adolescence qui la rend complètement inconsciente de son potentiel. Le genre de fille à toujours vous trouver une excuse pour vous prouver à quel point elle est comme les autres. Pourtant avec le charme d’une Alana et un surf aussi prometteur que celui d’une Kassia, on vous assure que cette Ophélie là, n’a rien d’ordinaire. Affaire à suivre…
Texte : Agathe Soleranski
elle se débrouille très bien toute seule maintenant, une vrai pro a 17 ans bravo et merci pour ce resultat je ne m’etait pas trompé , il y en aura d’autre