C’était hier une journée d’école un peu particulière pour les jeunes surfeurs landais du Hossegor Surf Club, avec Vincent Duvignac dans la peau du Directeur qui fait l’appel, et Michel Bourez dans le costume du prof de sport hyper cool. Et plutôt qu’une salle de classe bien sombre dans laquelle à cette période il doit faire déjà bien froid, la plage du Santocha du côté de Capbreton. Plage bercée hier par un doux soleil automnal.
Il s’agissait tout simplement de la 3e étape du Red Bull Local Hero Tour, après les deux premières qui se sont tenues la semaine dernière du côté de la Torche (Bretagne) et d’Anglet (Pays Basque). Le quoi ? Le Red Bull Local Hero Tour. Une tournée de 4 étapes pour Vincent Duvignac (l’initiateur du projet avec Red Bull) et Michel Bourez, à la rencontre des jeunes surfeurs français licenciés en clubs.
Nous avons pu passer la journée avec eux, pour voir de nos propres yeux ce partage d’expérience et de savoir. Au programme, échauffement mené par Michel Bourez lui-même, puis une session de 2h avec le Tahitien. Session effectuée sur le spot du Santocha à Capbreton et jugée par Vincent Duvignac himself. Meilleur turn, meilleur air… Il y avait plusieurs critères de jugement.
Pour le déjeuner, c’est le JO&JOE qui s’est transformé en cantine pour l’occasion avant une séance de questions/réponses entre Michel Bourez et ce qui s’apparentait hier fortement à l’avenir du surf français.
Dans quel état d’esprit aborder le QS, comment gérer ses temps faibles, peut-on encore devenir champion du monde sans faire de air, quelles planches choisir, à quoi ressemble la vie sur le Tour… Michel a donné de son temps et de sa personne pour répondre à toutes les questions qui lui ont été posées, sous l’œil avisé de Vincent Duvignac, médiateur pour l’occasion, qui a facilité les échanges entre la star du CT et cette génération dorée.
Une vidéo de cette journée sera prochainement à retrouver sur notre site. En attendant, nous avons demandé à Vincent et Michel de revenir pour nous sur ce concept original.
Interview ci-dessous.
Les gars, pouvez-vous nous expliquer un peu ce concept particulier du Red Bull Local Hero Tour ?
Vincent Duvignac – « Le but est d’avoir un surfeur pro, Michel Bourez, qui vient à la rencontre des jeunes surfeurs des clubs. On a fait un premier stop à la Torche en Bretagne la semaine dernière, Anglet également, aujourd’hui Hossegor et très prochainement Lacanau. C’est important d’aller à la rencontre de ces jeunes, surtout en cette année très particulière où il y a peu d’events et peu de compétitions pour les jeunes. A chaque fois, le fait que Michel vienne rencontrer ces jeunes talents c’est une belle surprise pour eux ».
On sait que vous avez tout les deux cette fibre de partage d’expérience, que c’est important pour vous. Qu’est-ce que vous dites aux jeunes qui veulent faire votre métier ?
Michel Bourez –« Les jeunes aujourd’hui sur Hossegor, il n’y a pas grand chose à leur dire. Ils connaissent déjà les compétitions professionnelles, le monde du surf pro. La plupart sont sponsorisés et ont déjà pas mal voyagé. Ce que j’attends d’une journée comme ça, c’est leurs questions. J’ai envie de savoir ce que eux ont besoin personnellement. Ce que moi je peux leur apporter personnellement. J’attends des questions par rapport à eux, par exemple sur leurs planches, quand ils sont en voyage, la nutrition, le décalage horaire, etc. C’est sur des petites choses comme ça que je peux leur apporter mon aide.
De part votre statut à tout les deux, votre palmarès, les jeunes n’ont-ils pas trop peur de vous poser des questions ? Quels conseils donnez-vous aux jeunes qui sont peut être impressionnés par vous ?
Vincent Duvignac –« Michel c’est le bon gars pour cet exercice justement. C’est un mec hyper abordable, très sympa, et il aime faire partager son métier, sa passion. Du coup l’idée quand on va à la rencontre des groupes, c’est de rappeler que le surf c’est fun, on peu s’amuser tout en progressant, tout en étant performant, et qu’il faut que ça reste toujours quelque chose de festif. Surtout quand on a la chance d’avoir cet esprit de groupe à cet âge là, les 16-25 ans. C’est quelque chose d’important et c’est une façon de remercier les bénévoles et les salariés des clubs de surf qui triment depuis des années pour créer des collectifs, et booster leur association. C’est tout un combo qui fait qu’on est ravi de pouvoir faire ce tour là. A chaque fois c’est une super ambiance, on est super bien reçu. C’est chouette.
Je vais vous chambrer un peu. Est-ce que ce n’est pas aussi pour vous une manière de rester jeune ? Est-ce que vous vous reconnaissez dans ces jeunes là ? Est-ce que vous vous revoyez au même âge ?
Michel Bourez –« Rester jeune ? Non tu prends un coup quand tu les vois surfer, c’est tout le contraire (rires). Mais c’est positif, tu vois que le futur est assuré. Il y a Kauli qui vient de Tahiti, il y a Tiago (Carrique), le petit Becret aussi qui pousse, et les autres. Pour moi c’est positif de voir que derrière nous il y a des petits jeunes qui arrivent et qui vont faire soit comme nous soit mieux. C’est pour ça qu’on est là, pour donner notre savoir et notre expérience. Comme ça quand ils arrivent ils sont déjà un peu en avance ».
Si vous aviez un conseil chacun à leur donner ? Le plus important.
Michel Bourez – « Rester loin de la drogue, surtout ça ».
Vincent Duvignac – « Continuer à préserver ces valeurs essentielles du surf qui sont le partage et le respect. Et surtout, ne pas oublier que le surf c’est un sport formidable qui te donne une hygiène de vie et une rigueur hyper importante. Comme dit Michel, il faut garder une ligne directive saine ».