Le Biarrot vient de participer à sa première compétition sur le Championship Tour en décrochant la wildcard sur le MEO Rip Curl Pro Portugal. Une annonce survenue suite à la blessure de Gatien Delahaye, qui avait été premier détenteur de cette convoitée wildcard. À 21 ans, Tiago est actuellement premier au classement européen du circuit Qualifying Series, et c’est sans transition qu’il a pu se frotter aux meilleurs surfeurs de la planète, comme l’actuel numéro 1 Jack Robinson ou encore le champion du monde 2022 Filipe Toledo. Toujours au Portugal pour participer à la dernière étape du circuit QS qui se tiendra à Caparica du 03 au 08 avril prochain, remporté l’an dernier par Maxime Huscenot, il a pris le temps de revenir avec nous sur cette expérience.
Surf Session – Tu t’attendais à cette invitation après l’annonce de la blessure de Gatien ?
Tiago Carrique – « Non pas du tout du tout, je l’ai appris le matin, je pensais pas une seconde que j’allais faire un CT, c’est incroyable.
SS – Ton premier sentiment c’était plutôt du stress ou de l’excitation pour cette opportunité unique ?
TC – C’était les deux, du stress au début surtout, mais rapidement j’avais tout de suite envie d’y aller et de bien faire. Sans pression quand même parce que je n’avais rien à perdre. C’était une grande première pour moi. Joan lui avait déjà été sur le CT, c’était peut être différent. Mais en tant qu’invité l’approche est différente.
SS – Tu as vu des différences avec le QS ?
TC – Ce n’est pas pareil, c’est la grande ligue ! Ils te traitent super bien et les gens sont super sympas avec toi là-bas. Et quand tu rentres dans les lockers (vestiaires) il y a du beau monde (rires). Il y a une énorme différence avec les QS, notamment niveau jugement. Sur cette compétition les airs par exemple ont été moins valorisés qu’ils ne le sont sur les QS. Les juges sont les meilleurs du monde, ils savent ce qu’ils font. C’est ce qui m’a surtout marqué les premiers jours quand c’était d’avantage des vagues à manœuvres.
SS – Tu as pu surfer en marge de la compétition et avant de te lancer ?
TC – La Fédération Française de Surf s’est vraiment bien chargée de moi, j’ai pu partir quelques jours avant et les premiers jours étaient off (faute de vagues) donc ça m’a donc permis de m’entrainer sur places deux jours de plus avant le début de la compétition. J’ai surfé de l’autre côté, vers Baléal. C’était onshore sur le site de la compétition, c’était donc offshore à Baléal. C’était plus petit mais bon, c’est ce qu’il y avait.
SS – Concernant les séries, qu’est ce qui t’as manqué selon toi pour ne pas passer par les repêchages ?
TC – Je pense qu’il m’a manqué de bonnes combinaisons de manœuvres. Je n’ai pas trouvé les bonnes vagues pour faire des combos. Mais je sentais que mon surf était là donc ça va, je n’ai pas été blasé quand je suis parti aux repêchages.
SS – Pour les seizièmes ?
TC – Contre Jack Robinson, le premier, j’avais trop envie de prendre de bonnes vagues et scorer. Mais quand je suis rentré dans la série, le vent a changé, la marée était haute, c’était plus du tout pareil. Je n’ai pas réussi à trouver trop de vagues alors qu’il y avait des tubes avant. Lui il a eu quelques vagues au début, il a vite fait eu un 6 et un 4. Après il m’a collé, dès qu’il y avait une vague, si elle était bien, elle n’était pas pour moi. Il a bien géré sa stratégie, il a adopté la même sur les deux séries (ndlr : au premier tour contre Mamiya et Morais puis contre Tiago). Après il n’a même plus pris de vague, donc il avait la priorité.
SS – C’est bon pour toi de surfer contre lui et les autres, tu as pu voir les différences au niveau de la stratégie et de l’attitude à l’eau…
TC – Ah oui complètement, j’ai pu surfer contre lui et Filipe Toledo, champion du monde l’année dernière. Tu vois une grosse grosse différence. Eux ils sont vraiment dans leur série, ils ne regardent pas ailleurs et ils ne laissent aucune opportunité passer.
SS – Tu ne regrettes pas trop de pas avoir pu surfer le Supertubos du dernier jour de compétition ?
TC – Ah si complet (rires). Quand je voyais les vagues j’avais juste envie d’être en compet, ou même de surfer tout court. C’était trop bien ! Il y avait beaucoup de mouvements d’eau mais quand tu vois ce qu’on a eu le jour d’avant, c’était vraiment beau, il y avait de vrais beaux tubes et de belles opportunités.
SS – Sur place, tu as été coaché par Alain Riou et Fred Robin ?
TC – Oui, c’était trop bien, ils sont très sympas. Joan est resté aussi avec nous et il est très cool. Alain et Freddo eux ont beaucoup d’expérience, ils ont déjà fait tout ça.
Si tu devais retenir un gros point positif de cette première expérience ?
TC – Je dirais que maintenant s’il y a des vagues à barrel, j’y vais quand même (rires). En série je n’ai pas trop réfléchi, je fonçais.
Un point négatif ?
TC – Niveau stratégie je me suis fais avoir contre Jack, je pense. Je vais essayer de bosser sur ça. Mais ce n’était que du positif depuis le début, beaucoup d’apprentissage en deux semaines de CT. Parfois ça passe, parfois ça ne passe pas.
La suite pour toi c’est quoi ? Tu parlais de Caparica juste avant l’interview ?
TC – C’est la dernière étape du QS, ensuite c’est parti pour les Challengers Series !«