Torren Martyn : "Trop de planification ne mène jamais à rien"
L'Australien revient pour nous sur "Lost Track Atlantic", son dernier surf trip atypique qui l'a mené jusqu'à la côte tropicale et équatoriale de l'Afrique de l'Ouest.
10/09/2021 par Marc-Antoine Guet
C’est sans aucun doute l’un des surfeurs les plus stylés à voir surfer. Oui, Torren Martyn fait rêver. À l’eau bien évidemment, mais aussi en dehors. Une philosophiedevie (et un style de surf) à montrer dans toutes les écoles.
Un film atypique et authentique, qui nous a permis de suivre le surfeur TorrenMartyn et le cinéaste IshkaFolkwell à la recherche de vagues et de souvenirs inoubliables, alors qu’ils ont parcouru ensemble la côte atlantique en passant par l’Afrique, l’une des régions du monde les plus diversifiées de la planète sur le plan culturel. Deux personnages atypiques et attachants qui, au fil de leurs aventures, sont devenus inséparables. Car après avoir personnalisé un vieux van pour en faire leur maison de voyage, Torren et Ishka sont partis tracer leur propre chemin à travers un éventail de pays et de cultures. Toujours en quête d’évasion dans la nature et à la recherche de vagues parfaites.
Tourné fin 2019 avant les restrictions de voyage, ce long-métrage en quatre parties produit par NeedEssentials a brillamment capturé le surf intemporel de Torren sur fond de paysages et de pays magnifiquement contrastés. Un hymne à la diversité culturelle et aux personnages qui font ces lieux.
1 mois après la sortie et la diffusion du 3e épisode, TorrenMartyn a accepté de revenir avec nous et pour nous sur les dessous de ce trip.
Voilà ce qui est ressorti de notre conversation.
Torren, comment décrirais-tu « Lost Track Atlantic » ?
Torren Martyn – La série Lost Track est une série de reportages sur deux bons amis qui partent à l’aventure en surfant. Ils documentent la beauté naturelle, les vagues, la culture et les hauts et les bas de la vie sur la route.
Comment avez-vous eu cette idée ?
T.M – Les films Lost Track sont le résultat du désir d’Ishka et moi de voyager et d’expérimenter des cultures et des vagues différentes dans des régions uniques du monde. Nous avons lancé l’idée et commencé par voyager en Australie. À chaque voyage, nous nous rendons dans différents pays et utilisons différents modes de transport.
Qu’est-ce qui vous a le plus motivé pendant le tournage de ce projet ?
T.M – Naturellement, l’envie de surfer des vagues incroyables est notre principale motivation lorsque nous sommes sur la route. Nous espérons également célébrer la beauté naturelle des endroits que nous visitons et faire des films qui inspirent les autres à sortir et à voyager. Nous essayons de ne rien forcer et de faire en sorte que les images et les films soient pertinents et personnels. Le fait d’avoir la chance de réaliser ces films nous a donné une occasion unique de documenter une partie très spéciale de nos vies.
On image que tout ne s’est pas passé comme prévu et que comme dans tout voyage de surf, vous avez dû faire face à des difficultés.
T.M – Comme beaucoup de voyages de surf, trop de planification ne mène jamais à rien. En partant du constat que notre plan général était de faire notre chemin du nord au sud, nous n’avons regardé les cartes que quelques jours à l’avance en fonction de la météo et des vagues. Nous n’avions jamais vraiment besoin d’être ailleurs, ce qui était génial. Bien sûr, nous avons eu quelques petits problèmes avec le Van, les ferries, etc. Mais nous avons eu une série de vagues exceptionnelles et nous avons eu la chance de nouer des amitiés durables et de découvrir des endroits que nous n’aurions jamais pensé visiter. Et c’est ça au final le plus important.
Si tu devais revenir sur la partie de l’Afrique qui t’a le plus inspiré tu choisirais quoi ?
T.M – Je dois dire que le temps que nous avons passé au Maroc a été le plus mémorable et le plus inspirant pour moi. J’ai rêvé du Maroc pendant des années et des années et notre séjour a dépassé de loin mes attentes. Des vagues à la nourriture en passant par la culture, les interactions et les expériences que nous avons eues avec la population locale, tout a été vraiment spéciale. La créativité et l’ingéniosité des Marocains, de la céramique à l’artisanat en passant par la nourriture, ont été pour nous une véritable source d’inspiration.
Quelle est la culture ou la personne rencontrée qui t’a le plus marqué ?
T.M – Il serait impossible de choisir une personne ou une culture en particulier, car nous avons toujours été traités avec une telle gentillesse et générosité, que ce soit du Royaume-Uni à l’Afrique de l’Ouest.
Quelle fut ta planche préférée pendant ce voyage ?
T.M – Avec le recul, je dirais que les meilleures vagues que j’ai surfé c’était sur ma 6’6 diamond tail au Maroc. La 7’2 est définitivement ma préférée aussi, mais elle est malheureusement allée aux dieux des vagues. En fait, le 6’6 est toujours là-bas en Afrique, je l’ai passé à un autre voyageur.
Même si nous aimons te voir surfer ces mid-length (et espérons que tu continueras à les surfer), y a-t-il une chance de te voir surfer un shortboard un jour ?
T.M – Haha, un shortboard conventionnel est peut-être un peu exagéré, mais il y a certainement une planche pour chaque condition. Je pense que le design d’une planche et les sensations qu’elle procure sont en constante évolution. J’aime l’idée que mon surf évolue en permanence, qu’il s’adapte à différentes vagues et que je sois capable de surfer différentes parties des vagues.
Comment décrirais-tu le meilleur voyage de surf de ton point de vue ?
T.M – Je ne sais pas s’il y a vraiment un meilleur et un pire. Il est évident que la qualité des vagues dicte fortement l’expérience et les souvenirs que vous avez, c’est drôle de voir à quel point le surf peut vous faire ressentir des émotions.
Travaille-tu en ce moment sur un nouveau projet ? On les attend tous comme le messi !
T.M – Merci ! En ce moment, ma petite amie Aiyana et moi sommes sur la route pour voyager en Australie. Mon ami Laurie Towner est également sur la route avec sa famille depuis 4 mois pour travailler sur un film. Nous avons eu quelques bons surfs dans le Nord-Ouest ensemble. Ishka et moi avons également quelques idées passionnantes en cours de réalisation, mais elles sont encore loin de se concrétiser.
2021 fut une année étrange…
T.M – Les choses sont évidemment assez étranges en ce moment, nous ne pouvons que prendre les choses au jour le jour. Je ne suis pas vraiment en mesure de spéculer ou de donner un sens à ce qui se passe… c’est un peu bizarre.
Penses-tu que cela va affecter notre façon de surfer, de voyager et de vivre ?
T.M – Cela m’a certainement donné une appréciation nouvelle et plus profonde de mes voyages. C’est difficile d’imaginer que les choses reviendront à ce qu’elles étaient et que le surf voyage soit aussi disponible qu’il l’était. J’ai l’impression que je regarderai les voyages de surf d’une manière un peu différente dans le futur, mais je ne pense pas que ce soit nécessairement une mauvaise chose.
A-t-on une chance de te voir en France bientôt ?
T.M – Je ne sais pas trop quand, mais j’espère vraiment y retourner dans un avenir pas si lointain !
Détendu, souriant, déterminé et optimiste, le Tahitien a répondu sans détour au micro de la Fédé à tous les sujets, assurant qu'il allait tout faire pour participer aux JO de Paris-2024 à Teahupo'o.