À la veille du début de la compétition, nous avons retrouvé Vincent Duvignac à l’hôtel où logent les surfeurs de l’Équipe de France. Le Mimizanais, qui a participé deux fois aux World Surfing Games (au Panama en 2011 et au Costa-Rica en 2013), est heureux de retrouver cette équipe qu’il considère comme une bande de copains. Le représentant des Bleus pour cette édition 2017 nous livre ses impressions.
Surf Session : Tu es ici en tant qu’invité de dernière minute, quelle a été ta réaction lorsque tu as appris la nouvelle ?
J’ai appris ma sélection il y a une semaine et j’en étais vraiment ravi. Je vais essayer d’en tirer le maximum de bénéfices, et donner le meilleur de moi-même pour l’équipe. Retrouver les Bleus me permet de rejoindre les gars, les filles, et de profiter des coachs et du staff médical.
Tu t’es fixé des objectifs particuliers ?
« Il faudra réaliser les meilleures performances individuelles pour faire gagner l’équipe. On est à la maison, on sait qu’on est très attendu. On connaît très bien ce spot très particulier de La Grande Plage. Le sens marin est essentiel. On sait qu’on ne pourra pas tenter sa meilleure manoeuvre, où se lâcher dans les airs.
La Grande Plage est un endroit que tu connais bien..
« J’ai souvent gagné oui, car j’ai souvent participé (rires). Je participe à la Maider Arosteguy depuis l’âge de 12 ans, j’y ai été sacré champion de France par deux fois, notamment cette année. C’est un spot physique et très aléatoire, où il faut surfer à l’instinct. Pour faire une compétition c’est le pied, un des endroits que je préfère. On a des points de repères, on est proche du bord, on voit bien les vagues… »
La connaissance du spot va donc jouer un rôle important ?
Depuis des années j’y ai emmagasiné des merveilleux souvenirs, et des expériences un peu moins drôle. La fois où j’ai cassé mon leash à 13 ans, des petites frayeurs.. Au final tout ça m’a permis de comprendre ce spot et de gagner beaucoup de confiance.
Y a-t-il des surfeurs que tu redoutes ? Des compétiteurs qu’on ne voit pas souvent ?
Pas vraiment, mais c’est finalement ça qui est intéressant. Beaucoup de compétiteurs ici nous sont inconnus. Ils ne peuvent pas batailler sur le QS, faute de moyens ou de temps. »
Une façon de mettre sur le devant de la scène des surfeurs qu’on a pas l’habitude de voir..
Au fil des années les Mondiaux font émerger de grands talents. Les surfeurs d’Amérique du Sud par exemple, qu’on voit rarement sur le QS et qui font toujours forte impression sur ces championnats. Et au-delà, c’est fascinant car on fait de nouvelles rencontres, on est confronté à d’autres cultures, des couleurs de peaux différentes. C’est ce qui rend cette compétition si différente.
Quelle est la principale différence entre une épreuve du circuit et une compétition comme celle-ci ?
Le fait d’être en équipe, c’est évidemment le grand changement. Sur le QS, on est seul. Là c’est un collectif, chacun s’entraide. Il n’y a pas de jalousie ou de rivalité entre nous. On se connaît depuis longtemps et c’est ce qui fait notre force : l’esprit d’équipe avec un E majuscule.
Interview : Camille Le Saux.
Cette phrase m’interpelle un peu « On sait qu’on ne pourra pas tenter sa meilleure manoeuvre, où se lâcher dans les airs »