Vahine Fierro : "Je veux me qualifier pour les J.O et le CT en fin d’année"
Entretien avec celle qui du haut de ses 21 ans, représente l'avenir du surf tricolore féminin.
21/05/2021 par Rédaction Surf Session
La semaine dernière, nous avons pu croiser la jeune tahitienne lors du Roxy Make Wake Waves Camp organisé du côté d’Hossegor.Entre deux sessions, nous avons pu discuter avec elle de sa progression fulgurante, de sa potentielle qualification pour les J.O. et de son rêve d’être sur le Tour aux côtés de la surfeuse française Johanne Defay.
Entretien avec celle qui du haut de ses 21 ans, représente l’avenir du surf tricolore féminin.
Salut Vahine, comment vas-tu ? Tout d’abord, comment se sont passés pour toi ces derniers mois très particuliers ? Ce fût très particulier et bizarre pour tout le monde.
Vahine Fierro – Personnellement je l’ai super bien vécu. J’ai pu passer beaucoup de temps avec ma famille et les gens que j’aime. J’ai pu me poser, et quand tu es surfeur pro tu n’as pas trop l’habitude de ça. Cette année j’ai pu progresser dans mon surf et me concentrer sur plusieurs aspects différents, que ce soit des aspects physiques ou mentaux. Je n’ai pas beaucoup voyagé alors j’ai pu m’entraîner à la maison sur des vagues plus rapides et plus puissantes. J’ai beaucoup progressé à Teahupo’o. Je suis devenue plus à l’aise dans les grosse vagues comme celles des compétitions. Mais j’ai hâte de pouvoir reprendre afin de mettre en place tous les aspects sur lesquels j’ai travaillé.
Comment ça s’est passé Teahupo’o justement ? On t’a vu prendre pas mal de belles vagues la saison dernière notamment cette bombe !
V.F – La dernière session que j’ai eu c’était en décembre. Normalement à cette période là il n’y a pas de houle mais ce jour-là, j’ai eu une bonne vague. C’était un peu un cadeau de Noël. C’était assez gros. Les locaux m’ont beaucoup encouragé en me donnant de bons conseils. Il y a une super ambiance et j’ai envie d’y retourner tout le temps pour continuer à m’entraîner. Le sport féminin en plus va vers les grosses vagues, j’ai fait le bon choix de vouloir progresser dans ces vagues-là.
Quels sont les meilleurs conseils justement qu’on t’a donnés pour surfer Teahupo’o ?
V.F – Déjà d’être confiante. Pendant plusieurs années, je n’avais pas confiance en moi dans l’eau, surtout là-bas. On m’a dit qu’il fallait que je sois sûre de moi et que je me ferais plus mal en ayant peur qu’en étant sûr de toi. Tu te fais moins mal en tombant dans le tube qu’en te retirant au dernier moment quand tu as peur.
En décembre dernier on a vu les filles du World Tour surfer Pipe, on a vu que la WSL (re)commençait à mettre les filles sur des spots costauds, qu’est-ce que tu penses de tout ça ?
V.F – C’est super bien. Ils se rendent compte que les filles sont autant capables que les garçons. Ça nous pousse nous, la génération qui veut se qualifier, pour surfer dans des conditions comme ça.
Pourquoi à ton avis il n’y avait pas plus de compétitions féminines sur ces spots là ?
V.F – Je pense que c’est à cause du matériel, c’était différent avant. Aujourd’hui, on a le matériel sur-mesure que l’on veut. Il y a plus de sécurité aussi, donc j’ai l’impression qu’ils ont plus confiance en eux pour maintenant nous mettre dans des conditions difficiles. Mais vu le niveau des filles aujourd’hui, elles sont capables de surfer ce genre de vagues.
Justement en parlant du World Tour, pour toi cette année, qui a le plus de chance de remporter le titre chez les filles ?
V.F – Je pense que ça va se jouer entre Carissa Moore et Caroline Marks. Elles surfent super bien avec un bon rythme dans toutes les conditions.
À quelle surfeuse du Tour voudrais-tu ressembler ? Quelle est la surfeuse pour toi la pus complète ?
V.F – Ma surfeuse préférée ça a toujours été Stéphanie Gilmore. Je ne pense pas que ça va changer. J’aime beaucoup sa grâce et son style. Elle est puissante et elle surfe de tout.
Les J.O, t’y penses souvent ? Et si oui, depuis combien de temps ?
V.F – Oui j’y pense, c’est le rêve de tous les surfeurs. J’ai appris que j’avais une chance de me qualifier, je suis super contente mais je ne dois pas trop me projeter pour rester calme pour pouvoir me qualifier. C’est ce qui va me permettre de me qualifier, de rester moi-même. Je ne dois pas me mettre la pression, juste surfer série par série et rester confiante.
Pourquoi les fratries marchent aussi bien à Tahiti ? Il n’y a que là-bas que l’on voit ça.
V.F – Tahiti et ses îles c’est une mentalité différente des grands pays. C’est petit et donc les familles restent pochent, on fait tout ensemble. Que l’on aille surfer, pêcher ou danser, c’est toujours ensemble. Ça nous pousse à progresser et ça créer une belle énergie qui nous fait avancer dans la vie.
Il y a trois ans au début de ta carrière, tu nous avais déjà donné une interview, qu’est-ce que tu aurais envie de dire à la petite fille d’il y a trois ans ?
V.F – Je pense que je lui dirais de croire en elle. J’ai beaucoup travaillé sur la confiance en soi et grâce à ça j’ai progressé plus vite. Je me suis investie et je sais ce que je veux.
Propos recueillis par Marie-Lou Gillot et Marc-Antoine Guet
"J'ai envie de voir les meilleurs surfeurs mondiaux faire ce qu'ils savent faire de mieux ici en France, c'est aussi eux qui ont voulu venir, ça leur manque."
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