Infos via la Fédération française de surf
Qualifiée pour les demi-finales de la 5e étape du Championship Tour qui devrait s’achever demain en Australie, la N.1 Française Johanne Defay a déclaré forfait pour les championnats du monde ISA qui devraient se tenir du 29 mai au 6 juin au Salvador.
Blessée au genou droit depuis plusieurs semaines, Johanne Defay ne veut prendre aucun risque en vue des Jeux Olympiques auxquels elle participera dans deux mois (25 au 28 juillet). Cannelle Bulard est donc rappelée en équipe de France et obtient le droit de disputer les Mondiaux, qui délivreront les derniers billets pour Tokyo-2021, aux côtés de Vahine Fierro et Pauline Ado.
Cela fait plusieurs semaines déjà que Johanne Defay serre les dents. La répétition des compétitions du Championship Tour et les sessions d’entraînements n’ont pas arrangé les choses. Après deux mois en Australie et avant sa 1/2 finale demain à Rottnest Island, la Française pointe au 7e rang mondial et devrait encore monter dans le classement général. Mais non sans mal puisque son genou droit la fait souffrir depuis la mi-avril. Au point de devoir tirer un trait sur sa participation aux ISA World Surfing Games. La N.1 Française souffre en effet depuis plusieurs semaines d’une chondropathie patellaire et d’une tendinite patellaire. « Elle peut poursuivre son activité en fonction de la douleur, mais elle va devoir se reposer et se soigner dès que possible », explique Thierry Durantel, le médecin de l’équipe de France.
Le staff de l’équipe de France a ainsi fait une demande officielle de forfait pour blessure auprès de la commission médicale de l’International Surfing Association, et celle-ci a acté le bien-fondé de la demande. Johanne Defay pourra donc terminer le CT en Australie, rentrer à La Réunion se soigner, et repartir, si tout va mieux, sur le tour puis aux JO.
« J’ai commencé à ressentir une douleur dans le genou quelques jours après la quarantaine imposée à l’arrivée en Australie », explique Johanne Defay, joint par la Fédé à l’issue de son quart de finale victorieux vendredi. « J’ai eu une douleur en surfant après ces 15 jours à l’hôtel. » Une douleur qui ne part pas depuis. « J’ai fait quelques pauses pour ne pas forcer, j’ai aussi consulté les kinés tous les jours lors de la première compétition à Newcastle (la 2e étape du CT après celle de Hawaii, Ndlr). Sur leur conseil, j’ai bien glacé pour réduire l’inflammation. Ça semblait être passé. »
Mais lors de son arrivée à Margaret River début mai pour la 4e étape du CT et la 3e manche australienne, la douleur est revenue de plus belle. La journée de voyage ainsi que des vagues plus grosses et onshore n’auront pas arrangé les choses. « Le docteur m’a conseillé de passer une IRM. Sur laquelle on n’a vu que je n’avais pas d’entorse, ni rien de grave. C’est plus une usure qui s’est créée sur le long terme. Je n’ai pas d’interdiction de surfer, la douleur n’est pas insurmontable », ajoute Defay. C’est avec le feu vert médical qu’elle a donc décidé de finir la compétition à Rottnest Island. « Je sais que je vais devoir prendre du repos dès la fin de ma compétition. Et enchaîner avec du renforcement sur des séances de rééducation. »
Forfait comme JJ Florence, Andino et Slater
Johanne Defay rejoint la liste des surfeurs forfaits pour les Mondiaux en Amérique centrale, dans laquelle on compte notamment les trois titulaires Américains Kolohe Andino, John John Florence et Kelly Slater. Un forfait pour blessure étant un des rares cas d’exemption, Johanne Defay ne craint donc pas pour sa participation à Tokyo-2021. De retour chez elle dans quelques jours, elle aura près d’un mois pour se soigner. Et espérer repartir sur le tour mondial en pleine possession de ses moyens physiques pour les étapes du Ranch (25-27 juin, Californie) puis celle de Barra de la Cruz (5-15 juillet, Mexique). Lesquelles précèderont les Jeux Olympiques au Japon (25-28 juillet).
Bulard écourte son break
Pour remplacer Johanne Defay, l’équipe de France a donc fait appel à Cannelle Bulard (27 ans). Troisième des sélections nationales le mois dernier lors du stage du collectif France féminin au Salvador, Bulard est « repêchée » in extrémis, et retrouve donc Vahine Fierro (21 ans) et Pauline Ado (30 ans), sorties toutes les deux en têtes des deux stages de sélections à Tahiti en novembre et au Salvador en avril.
Les Françaises ne sont donc plus deux mais trois à jouer au Salvador la possible dernière place pour les Jeux. « Je suis contente que Cannelle puisse bénéficier de cette place en équipe de France, confie Johanne Defay depuis l’Australie. Ça va augmenter nos chances d’avoir une deuxième fille aux JO. Je sais qu’elles vont se tirer la bourre toutes les trois pour aller chercher le meilleur d’elles-mêmes. Je suis de tout cœur avec Pauline, Vahine et Cannelle. On se retrouve aux Jeux ! »
12 tickets olympiques en jeu
Rappelons que les 12 derniers tickets olympiques seront distribués sur ces Mondiaux : 7 pour les femmes et 5 pour les messieurs. Avec un quota de 2 athlètes maximum par pays et par genre, la France peut décrocher une seconde place chez les dames. Une autre Française, et une seule, pourrait donc accompagner Johanne Defay aux JO. Il faudra pour cela finir dans le Top 7 éligible, comprenez hors athlètes déjà qualifiées ou ne pouvant pas l’être.
Cannelle Bulard : « Vivre cette expérience comme si c’était la dernière »
Alors qu’elle avait annoncé faire un break le mois dernier, Cannelle Bulard montera demain dans l’avion pour le Salvador et participera aux Mondiaux qualificatifs pour les Jeux. Elle livre sa première réaction entre un test PCR obligatoire et son boardbag à (re)faire.