« A fly in the Champagne« , c’est le film idéal pour comprendre la relation de rivalité entre Kelly Slater et Andy Irons. Pour le tournage de ce film documentaire, les deux légendes étaient revenues sur leurs frictions et la montée des tensions entre eux au fil des années.
« Il y a une époque où j’allais me coucher en imaginant des moyens de lui mettre un poing dans la figure » confiait alors Andy Irons. Le surfeur est honnête quant aux proportions qu’ont pris leur rivalité. Il déconstruisait pour la première fois en interview les facteurs ayant mené les deux légendes à ce stade de compétition. Voyage dans le temps.
C’est ainsi qu’est née la plus grande rivalité de l’histoire du surf
Andy Irons entre pour la première fois sur le WCT en 1998, alors que Kelly Slater est déjà 5 fois champion du monde. Ce sont les petites phrases de chacun, des mots pour se chambrer d’abord, qui font rapidement monter la tension entre les deux surfeurs.
Une tension hautement palpable en 2002. « L’année de la montée d’Andy » selon Slater, qui lui revient sur le Tour après un break de plusieurs années. Les deux pros visent le titre de champion du monde. Il sera remporté cette année là (et les deux suivantes) par Andy Irons.
Les compétiteurs se nourrissent de cette même force dominante, cette obsession de gagner, d’être le meilleur. Leur caractère sont différents, leur surf aussi, mais c’est cette même volonté qui les anime.
Il n’en faut pas moins aux médias pour s’emparer de la tension entre eux et nourrir davantage le feu de leur rivalité. Au fil des années, les pros se côtoient sur toutes les compétitions du Tour, et se retrouvent en face l’un de l’autre sur de nombreux heats sous haute tension.
C’est le cas notamment de la finale du Pipe Masters en 2003. Une finale remportée par Andy, qui remportera par la même occasion son second titre de champion du monde.
Une journée marquante aussi pour leur relation, car c’est sur le sable à quelques secondes du plus gros heat de l’année que Kelly s’approche d’Andy pour lui souffler : « je voulais juste te dire que je t’aime comme un frère« . Une phrase qui laisse l’Hawaiien perplexe et méfiant.
« J’avais déjà abandonné, je savais que j’allais perdre. Je me suis levée ce matin là et je savais. » avait confié Kelly aux caméras au sujet de ce heat. La défaite n’aura pas été pour autant moins difficile pour le compétiteur, qui ne souhaite pas en rester là.
Et l’intensité de leur rivalité continua de grimper
Kelly devient l’homme à battre d’Andy, qui remportera un troisième titre consécutif en 2004. « C’est quand tu perds que tu commences à apprendre sur toi-même, c’est là que les bonnes choses arrivent de l’intérieur« . C’est en ces termes que l’Américain expliquera la prise de recul apportée par ses années de défaite.
Il leur faudra encore 3 ans pour enterrer la hache de guerre. En 2008, Andy approche Kelly, lui parle longuement et lui propose de faire un surf trip. Le format idéal, hors des compétitions, pour ne pas travailler l’un contre l’autre.
Pour ces 10 jours de trip les champions ont invité certains de leurs héros d’enfance et meilleurs amis lors d’un voyage aux Fidji : Martin Potter, Shane Dorian et Ross Williams fracassent le paradis fidjien aux côtés de Slater et Andy.