C’est officiel, nous connaissons désormais la composition de l’équipe de France qui participera aux ISA World Surfing Games 2023. Le comité de sélection de la Fédération Française de Surf a validé la proposition émise par la Direction Technique Nationale pour les championnats du monde de shortboard qui auront lieu au Salvador du 30 mai au 7 juin prochain. Six athlètes français participeront à cette épreuve qualificative pour les Jeux Olympiques 2024 : Maxime Huscenot, Joan Duru, Kauli Vaast, Johanne Defay, Vahiné Fierro et Pauline Ado. Chacun des membres de l’équipe de France, mise à part Johanne qui est déjà qualifiée, vise les quotas olympiques par genre, qui seront attribués aux meilleurs surfeurs européens hommes et femmes. Joan Duru, champion du monde en 2021 au Salvador, fait son retour sur le spot qui l’a consacré et c’est une première sélection en équipe de France pour Kauli Vaast. Jérémy Flores, quant à lui, intégre le staff technique.
Quelques jours après le triomphe de l’équipe de France de longboard et ses trois titres mondiaux au Salvador (Antoine Delpero et Alice Lemoigne ont été sacrés champions du monde et la France a également remporté le titre par équipe) l’équipe de France shortboard s’apprête à y retourner pour y disputer les World Surfing Game 2023. Une destination qui sourit très régulièrement aux Français puisqu’ils y ont remporté le titre mondial à trois reprises : stand up paddle en 2019, shortboard en 2021 et longboard en 2023.
Quels enjeux pour nos Français ?
Cette fois, la France a pour mission de qualifier deux de ses athlètes, un homme et une femme, pour les Jeux Olympiques 2024 qui auront lieu à Tahiti. Ces Mondiaux sont le deuxième événement du processus de qualification olympique, avec un total de huit places à gagner pour les Jeux 2024. Au Salvador, les huit surfeurs (quatre hommes et quatre femmes) les mieux classés des quatre continents, à savoir l’Europe, l’Asie, l’Afrique et l’Océanie, décrocheront leur ticket pour Teahupo’o. Les deux quotas du continent Amériques seront attribués lors des Jeux Panaméricains 2023.
Championne du monde en mai 2021 au Salvador, la France revient donc sur les vagues de cet exploit qui avait vu les Bleus s’imposer sur le Japon lors d’un final à suspens. Joan Duru avait remporté le titre masculin, Jérémy Florès la médaille de bronze et Pauline Ado, sixième de la compétition, avait décroché le tout dernier billet pour les Jeux de Tokyo 2020. Deux ans après, l’équipe de France conserve Joan, Pauline, Vahiné et intègre Maxime, Kauli et Johanne. Troisièmes aux World Surfing Games 2022 qui avait eu lieu en septembre dernier à Huntington Beach, les Français auront l’avantage d’un bon ranking qui leur permettra d’éviter d’autres têtes de série lors de premiers tours.
La France s’appuiera sur une solide ossature avec Johanne Defay numéro 3 mondiale, Maxime Huscenot pensionnaire du CT 2023, Pauline Ado vice-championne du monde ISA en titre, Joan Duru champion du monde ISA 2021 et Vahiné Fierro et Kauli Vaast, tous deux représentants d’une nouvelle génération prometteuse et pleine de talent, aussi forte sur les beach breaks qu’à Teahupo’o qui les a vu grandir.
Du côté des femmes
Forfait aux Mondiaux 2021 et 2022, la Réunionnaise retrouve l’équipe de France deux ans après les Jeux Olympiques de Tokyo et quatre ans après les Mondiaux de Miyazaki. D’ores et déjà qualifiée pour les Jeux de Paris 2024 au regard de son classement sur le CT 2023, Johanne doit désormais valider sa place pour Tahiti, comme tout surfeur du CT actuellement, en participant aux World Surfing Games 2023 et 2024. Quant à Pauline Ado et Vahiné Fierro, elles chercheront à obtenir le second ticket olympique lors de cette épreuve au Salvador. Pour cela, il leur faudra terminer meilleure européenne du classement féminin. Les Portugaises, les Espagnoles et les Israéliennes seront leurs principales rivales. Si, par bonheur, Pauline ou Vahiné décrochait la place pour les JO 2024, la France aurait alors son quota mais pourrait encore décrocher un troisième ticket olympique féminin (non nominatif) durant les World Surfing Games qui auront lieu en 2024 à Porto Rico en février-mars. À la condition sine qua non de remporter le classement féminin des nations.
Du côté des hommes
Pour les messieurs, la donne est similaire à l’exception qu’aucun Français n’est pour l’instant qualifié. Il reste donc deux échéances pour tenter d’obtenir les deux tickets mis en jeu : la première au Salvador et la seconde dans neuf mois, à Porto Rico. Indissociables puisque dans le meilleur des cas, un seul et unique tricolore ne pourra décrocher sa place dans quelques jours au Salvador en terminant meilleur européen de la compétition. L’autre ticket sera donc à aller chercher en début d’année prochaine dans les Caraïbes. Si, par malheur, aucun ne se qualifiait, la France aurait alors une wild card en tant que pays organisateur.
Écarté du CT après le cut de mi-saison, Maxime Huscenot se retrouve au même niveau que ses compatriotes dans la course à la qualification. Dix ans après sa dernière sélection (China Cup 2013), il renoue avec l’équipe de France dans la peau du numéro 1 national. Non retenu l’an dernier, Joan Duru revient sur les vagues qui l’ont consacré en 2021. Champion du monde devant un parterre de stars mondiales, le Landais n’avait pourtant pas été qualifié pour les JO. Cette fois, Duru a les cartes en mains et les deux places pour Paris 2024 sont vacantes.
Finaliste du Tahiti Pro l’an dernier (wild card), Kauli Vaast fait son entrée dans l’équipe de France. Aussi à l’aise sur les vagues de sable que sur le récif, le jeune tahitien a gagné en maturité. Il lui faudra canaliser sa fougue pour réussir un exploit à sa portée, lui qui a remporté le QS 3.000 du Maroc en février dernier. Comme chez les dames, les principaux rivaux seront les Portugais et les Espagnols. Mais attention aux Italiens et en particulier à Leo Fioravanti, pour l’instant qualifié via le CT mais qui pourrait sécuriser sa place via les ISA s’il venait à dégringoler au classement de la WSL. Les Etats-Unis sont les tenants du titre mondial des nations après leur victoire en septembre dernier à domicile devant l’Australie et la France.
La France, justement, a remporté deux fois le titre mondial des nations : en 2017 à Biarritz et en 2021 au Salvador. Six Français ont remporté le titre mondial individuel Open : Heifara Tahutini (1990), Hira Teriinatoofa (2004 et 2010), Jérémy Florès (2009), Cannelle Bulard (2011), Pauline Ado (2017) et Joan Duru (2021). Tahutini et Teriinatoofa représentaient l’équipe de Tahiti quand ils ont gagné. Champions du monde Teriinatoofa et Florès sont aujourd’hui dans le staff de l’équipe de France. Un staff renforcé par la présence de Simon Paillard, le coach de Johanne Defay, préparateur physique et mental.
L’équipe de France
Messieurs
Maxime Huscenot, 31 ans, Radical Surf Club
Kauli Vaast, 21 ans, Vieux Boucau Surf Club
Joan Duru, 34 ans, Hossegor Surf Club
Dames
Johanne Defay, 29 ans, St Leu Surf Club
Vahiné Fierro, 23 ans, Hossegor Surf Club
Pauline Ado, 32 ans, Anglet Surf Club
Parmi le staff on retrouve, entre autres, Stéphane Corbinien (directeur de la performance), Fredo Robin, Hira Teriinatoofa et Jérémy Flores comme coachs.
Le programme des Mondiaux
30 mai : cérémonie d’ouverture et 1er tour
31 mai au 6 juin : qualifications
7 juin : finales
Le format des World Surfing Games
Chaque sélection nationale compte six athlètes : trois messieurs et trois dames. Le format est de quatre surfeurs par série. Le système de double élimination est appliqué sur tous les tours jusqu’à la finale. Il faut donc « perdre » deux fois pour être définitivement éliminé. Le classement final des nations, et cette fois des catégories par genre, est établi grâce aux points que les surfeurs acquièrent selon leur classement individuel (1000 pts pour la première place, 860 pour la deuxième place, etc…)