Les premiers mots de Joan Duru juste après sa 5e place aux JO de Paris 2024

"J'ai bien surfé, je ne regrette rien, car j'ai donné le meilleur de moi-même."

20/08/2024 par Ondine Wislez Pons

*Informations via SIC Maui

Alors que le devoir de réserve imposé aux partenaires des athlètes lors des Jeux Olympiques vient d’être levé, Joan Duru, capitaine emblématique de l’équipe de France, revient sur son parcours remarquable et sa cinquième place sur la mythique vague de Teahupo’o aux Jeux Olympiques de Paris.

Sa générosité et son surf puissant resteront gravés dans les mémoires des supporters français. Le natif d’Ondres dans les Landes aura réalisé le score le plus haut de la compétition et tombe en quart de finale face au futur champion olympique et partenaire de l’Equipe de France Kauli Vaast.

Joan s’est révélé comme l’outsider de ces Jeux Olympiques avec le meilleur score total, il a une nouvelle fois prouvé qu’il était l’homme des grands rendez-vous. Retour avec le surfeur et ambassadeur de SIC Maui sur cette folle aventure olympique. Le surfeur de la marque au losange n’a pas encore l’intention de raccrocher ses dérives…

© ISA – Pablo Jimenez

Une cinquième place et pas de regrets

« Si on m’avait dit, en début d’année, que je terminerais cinquième aux Jeux Olympiques, j’aurais été ravi. Bien sûr, j’aurais voulu décrocher une médaille pour moi et pour la France. C’était un gros objectif, donc je suis un peu déçu d’arriver si près du but. » Joan n’a pas de regrets et les souvenirs resteront gravés à jamais : « J’ai bien surfé, je ne regrette rien, car j’ai donné le meilleur de moi-même. Kauli (Vaast) était simplement plus fort. Il fallait trouver des tubes. Kauli excelle dans ce domaine sur ce spot. Moi aussi je sais les trouver, mais la bonne vague n’est pas arrivée à la fin pour moi.« 

Joan s’était rendu deux fois sur place avant l’événement, pour s’entraîner et pour surfer cette vague dans toutes les conditions, mais aussi pour s’imprégner du lieu et faire du foil. Il ajoute : « Pendant la compétition, je n’étais pas surpris car je connaissais la vague par cœur. Je me suis vraiment entraîné à fond. C’était vraiment une super expérience. Je suis content. Depuis le début des entraînements, en passant par ma qualification, jusqu’à ma dernière série, j’ai passé des moments incroyables. »

© ISA – Beatriz Ryder

Une équipe en or

« C’est trop beau ce que Kauli et Johanne ont fait. On s’entraînait tous les deux, Kauli et moi, avec Jérémy (Flores). On est tous devenus super proches. Mais en quart de finale, on ne s’est pas fait de cadeaux, on s’est battu du début à la fin ! Lui était désolé pour moi, et moi j’étais content pour lui. C’est super qu’il gagne la finale, ça n’aurait pas pu mieux finir. La France était bien représentée. »

En effet, il n’y a pas de classement officiel des pays, mais la France est le pays le mieux classé. « C’est la première médaille olympique en France. Jamais de surfeur français n’avait gagné un championnat du monde WCT. Les Jeux Olympiques, c’est sûrement l’équivalent tous les 4 ans. J’espère que ça va faire grandir le surf en France. C’est vraiment la plus belle vague au monde, c’était génial que les JO se passent là-bas.« 

© ISA – Pablo Jimenez

Si loin, mais si proche

Bien que la compétition se soit déroulée à des milliers de kilomètres des Jeux Olympiques de Paris 2024, l’engouement et le soutien n’ont pas manqué. « Quand j’ai eu la série avec Kauli, il y avait une super ambiance. Il y avait une fan zone devant la plage. Ma famille était présente également. C’était bien d’avoir des encouragements avant d’aller dans l’eau. Que tu sois content ou déçu, ça fait toujours plaisir d’avoir du soutien. Je remercie tout le monde, j’ai eu beaucoup de soutien. Il y a beaucoup de gens qui se sont mobilisés et qui m’ont soutenu : à Hossegor, à Seignosse et à Vannes. C’est pour cela aussi que c’était dur de perdre aussi près de la médaille. J’aurais bien aimé ramener une médaille pour tous les remercier.« 

© SIC Maui

La suite ? Toujours au cœur du barrel

De retour à Seignosse depuis quelques jours, Joan prend le temps de se poser et de souffler après ces émotions fortes. « Honnêtement, je n’ai pas fait grand-chose ! J’avais besoin d’un peu de repos, de passer du temps avec mes proches. C’est vrai que je suis un peu fatigué. Pour le moment, je n’ai pas de programme, je prends le temps de profiter et de me remettre de cette aventure. J’adore le surf et les compétitions. Quoi qu’il arrive, je continuerai à surfer, et j’espère pour longtemps.« 

© SIC Maui

Les JO de Joan en quelques chiffres

Classement final : 5e

Nombre de heats : 3

Meilleure vague : 9,10

Meilleur total : 18,13

© ISA – Beatriz Ryder

Retour sur son parcours pendant les JO

Tour 1 – 27 juillet, une entrée en matière à la Duru !

Dans des vagues de 1m50-2m, le samedi 27 juillet à Teahupo’o, Joan Duru a fait une entrée remarquée. Lors de cette première manche, l’Australien Jack Robinson, n°3 mondial et vainqueur du Tahiti Pro 2022, semblait dominer la série avec deux excellentes vagues en début de heat. Mais Joan Duru, avec le sang-froid qu’on lui connaît, a retourné la situation dans la dernière minute. Le Français a trouvé une vague quasi parfaite, qui lui a valu une note de 7,67 points, dépassant le 7,21 nécessaire. Il est passé en première position, évitant ainsi les repêchages. Avec un total de 13,84 points, Duru a devancé Robinson, qui avait un total de 13,36 points, se plaçant également loin devant le Sud-Africain Matthew McGillivray.

Huitièmes de finale – 29 juillet, le plus haut score de la compétition

Dans des vagues magnifiques de 3 mètres, Joan Duru a offert une performance exceptionnelle face au Mexicain Alan Cleland, enregistrant le meilleur score de la journée avec un total de 18,13 points contre 15,17. La houle en constante augmentation sur le récif a permis à Joan de montrer toute son expertise dans les barrels. Un premier tube très long, en équilibre sur le foam ball sur sa deuxième vague (9,10 points) et un autre tube profond sur sa cinquième et dernière vague scorée 9,03 points, ont définitivement scellé sa victoire. Malgré un bel engagement d’Alan Cleland, Joan a su prendre le dessus et se qualifier brillamment pour les quarts de finale.

Quart de finale, duel de très haut vol face à Kauli Vaast, futur champion olympique

Dans des conditions difficiles avec des vagues de deux mètres et un vent cross-shore, Joan Duru a livré un duel fratricide intense contre Kauli Vaast, le jeune prodige de 22 ans soutenu par toute la population tahitienne. Un mano a mano parmi les plus relevés de la compétition, Joan et Kauli se rendant coup pour coup sur ce heat d’une rare intensité. Après quelques vagues avec des manœuvres, le Tahitien a déniché un superbe barrel suivi d’un gros re-entry, qui lui ont valu un 7,33 points. Ensuite, il a enchaîné avec un long tube très propre noté 8 points. Après plusieurs vagues à manœuvres, Joan Duru s’est concentré sur les meilleures vagues. Il trouve un tube suivi de grosses manœuvres qui lui permettent de décrocher 7,50 points. À la recherche d’une deuxième note de 7,84 points pour se qualifier, le Landais a patiemment attendu, en vain. À la fin, les deux riders français se sont pris chaleureusement dans les bras. Un beau combat messieurs. Respect !

© SIC Maui
© SIC Maui


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