« Ma carrière est sur la bonne voie », avait-il lancé en février dernier. Willlian Cardoso, aka le Panda, a un véritable esprit de persuasion depuis son plus jeune âge. Son parcours atypique dévoile une réelle volonté, une force de caractère et une envie de gagner. Après douze saisons passées à se battre sur le QS, il avait fini par parvenir à ses fins : se qualifier pour l’arène du Championship Tour. C’était en novembre dernier, les larmes aux yeux, que le rookie brésilien remporte sa série du 3e tour du Hawaiian Pro, QS10 000. Il sera battu par le Français Maxime Huscenot et terminera à la 25e place. Qu’importe, il est qualifié pour le CT. De justesse, puisqu’il avait prévenu sa famille et ses amis : « Si je ne me qualifie pas cette année, je jette l’éponge ! ». Tout au long de sa carrière, il a souvent stagné à la 13e place… Cette victoire remportée à Uluwatu face à celui qui allait redevenir numéro un mondial, l’Australien Julian Wilson, le propulse au 5e rang mondial. Il rêvait d’être parmi les leaders. Aujourd’hui, c’est chose faite. L’année de ses 32 ans.
Un paradoxe du surf
Certains l’avaient déjà peut-être remarqué. De 2011 à 2013, Willian Cardoso avait participé plusieurs fois aux épreuves de l’élite grâce à des wildcards. Malgré ces invitations, il enchaîne les échecs, en se faisant éjecter au round 3 ou 2. Mais en 2013, il se met en évidence avec ses carves puissants et élimine Kelly Slater (16,66 à 14,96) lors du 3e tour du Rip Curl Pro Bells Beach. La consécration. Malgré tout, il sera battu en quarts par Nat Young.
Alors, qui est-il vraiment ? Né à Balneário Camboriú, ville littorale du Brésil, il apprend le surf sur les vagues de Florianopolis. « Nous avons beaucoup de bonnes vagues mais aussi des petites », détaille-t-il. Sur l’eau, on le voit puissant, fracassant les vagues sous son poids, sans pour autant délaisser les manœuvres aériennes. Même constat au niveau de son physique et de sa personnalité : le surfeur robuste d’1 m 79 pour 100 kg est en réalité un concentré de bonne humeur et de gentillesse si l’on en croit les autres compétiteurs.
L’esprit brésilien
« Je suis grand, les cheveux noirs. Je suis gentil et doux. Les surfeurs m’appellent le mignon », rigole-t-il. On pourrait penser que son surnom de Panda provient de cette ressemblance. Ce n’est pas vraiment le cas. La légende veut que le Brésilien se soit fait prendre à fouiller dans le frigo en plein milieu de la nuit, comme le fameux personnage du dessin animé Kung Fu Panda, d’où son surnom donné par ses amis. En 2017, après avoir perdu son principal sponsor, il se retrouve à vendre sa voiture pour continuer de participer au circuit QS. Pas de quoi le décourager, il est soutenu financièrement et mentalement par sa famille et ses amis. Le Brésilien traîne aussi un bon nombre de supporters. Un hashtag #goPanda est même devenu viral depuis le début de la compétition en Indonésie. C’est finalement la marque de vêtement Santacosta qui reprendra le panda sous son aile en 2018. Une chose est sûre : cette rage au ventre, il ne l’a doit qu’à lui.
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