Entre les écoles de surf, les bodyboardeurs en lunettes de piscine et autres nageurs, Mathieu Maréchal, tout en style et en agilité, manoeuvre parfaitement du haut de son longboard pour se frayer un chemin jusqu’au bout de son nose. Si le monde à l’eau est annonciateur d’un line up estival chargé, le surfeur du team Oxbow est la preuve vivante que l’on peut quand même prendre du plaisir à l’eau malgré tout.
Breton, originaire de Quimper, Mathieu est passé par le Pôle Espoir Bretagne et a fait un tour sur le circuit pro avant de se rendre compte qu’il n’aimait pas l’approche compétitive du surf. Le longboard, qu’il pratique depuis de nombreuses années, lui permet d’exprimer son style et sa grâce entre sa Bretagne natale, le Pays basque auquel il est très attaché et les voyages qu’il entreprend.
Suite à la parution de son nouvel édit, Mathieu a répondu à quelques-unes de nos questions.
Surf Session – Peux-tu nous remettre dans le contexte de la session ?
Mathieu Maréchal – Pour ne rien vous cacher, l’hiver en Bretagne est très long. C’est sûr que pour moi, c’est la meilleure saison, surfistiquement parlant, mais le retour du printemps et des petites conditions glassy sont idéales en longboard et font toujours du bien. On a eu la chance d’avoir quelques jours de conditions incroyables pour le longboard, 1 mètre à la série, off shore, eau turquoise et grand ciel bleu. C’était le paradis, surtout que le spot en face de chez moi est vraiment propice au longboard. Mais l’eau était encore vraiment froide pour la saison, c’est pour ça que je suis en 5/4 cagoule. Au vu des bonnes prévisions, j’ai décidé de contacter mon ami Laurent Tosetti, le père du très bon surfeur Hugo Tosetti, pour qu’il vienne filmer la session.
Surf Session – Quelle est ton approche du surf et plus précisément du longboard aujourd’hui ?
Mathieu Maréchal – J’ai commencé le longboard il y a environ une vingtaine d’années et au début, j’étais très porté sur la compétition et sur la performance. J’ai adopté un style de surf qui n’était pas forcément le mien. Ce que j’ai toujours préféré en longboard c’est le nose, c’est la figure qui me procure le plus de sensations. Pour moi, le longboard, c’est comme une danse, le style et la grâce sont les choses les plus importantes. Ce que je trouve incroyable, c’est de pouvoir encore et toujours progresser dans mon surf. Pour ça, j’essaye de m’inspirer de mes idoles Devon Howard, Joel Tudor et Harrison Roach. La nouvelle génération est aussi très inspirante pour moi, je pense à Tosh Tudor ou à Tom Morat.
Surf Session – Tu es Breton, tu as vécu plusieurs années au Pays basque mais tu es retourné vivre en Bretagne, qu’est-ce qui a motivé ton choix ?
Mathieu Maréchal – La raison de mon retour est mon attachement à la Bretagne qui, pour moi, est mon sang. Je suis né là-bas, j’y ai grandi et toute ma famille y est. J’ai également passé cinq ou six ans au Pays basque que je considère comme ma deuxième maison et où j’ai sans doute passé les meilleures années de ma vie. J’ai beaucoup d’amis là-bas et je pense que c’est peut être ce qu’il y a de mieux en France. Mais un jour ou l’autre, il faut revenir à ses racines, ma famille me manquait et j’ai eu l’opportunité de pouvoir acheter la maison de mes rêves à cinq minutes à pied du spot où j’ai grandi et où la vidéo a été tournée. Mais je suis un vrai Breton et les Bretons adorent bouger. Ce n’est pas dit que je ne revienne pas au Pays basque un de ces quatre, mais pour l’instant, je projette de partir sillonner l’Australie l’année prochaine avec ma copine.