RENCONTRE – TO TRIP OR NOT TO TRIP
Le voyage version Paskowitz
Le surfeur contemporain est souvent un voyageur qui rebondit de son temps libre depuis un océan vers un autre. Costa Rica, Panama, Indonésie, Sri Lanka et Maroc deviennent des destinations privilégiées qui permettent de profiter d’une météo clémente et de vagues régulières. Les surf resorts, les compagnies aériennes low cost, la démocratisation du sport, le surf porn, la protection sociale dans certains pays et les nouvelles manières de travailler font partie d’un appareillage qui mène doucement à l’uniformisation des lieux de surf. La découverte est personnelle mais le ressenti se trouve amalgamé par le miroir médiatique et le voyage ainsi facilité n’est plus forcément un apprentissage.
Par Olivier Dezèque
ENQUÊTE
Faut-il être bankable pour devenir surfeur pro ?
DESTINATION – TAGHAZOUT
La fin d’une époque ?
Partir surfer au Maroc garde un parfum d’exotisme, d’aventure. En hiver, le sud du Royaume et plus particulièrement le village de Taghazout, situé à 20 km au nord d’Agadir est devenu, en moins de vingt ans grâce notamment à la célèbre droite d’Anchor Point, l’épicentre voire la capitale du surf marocain. Exagéré comme qualificatif ? Pas tant que ça. Peut-on citer un village ou même une ville marocaine avec autant de surf shops, d’écoles de surf, de surf camps au mètre carré ? Tout ce business serait-il en train de supplanter le charme du wild surf dans le sud marocain ?
Par Yves Sobanski
PORTRAIT – PIERRE ROLLET
Libre & sans ego
La crise sanitaire a entravé ses plans sans porter atteinte à son statut. Du haut de ses 27 ans, au fil des saisons et des sessions, Pierre Rollet s’est affirmé malgré lui comme l’un des meilleurs surfeurs de grosses vagues de sa génération. Belharra, Nazaré, Jaws, Mavericks… Selon de nombreux observateurs, tout ceci n’est « qu’un début ». Né à Bayonne en Pays Basque, ce garçon discret, formé à l’école de l’humilité et qui ne se la jouera jamais fast life, ne cherche pas à entrer dans la légende autrement que par son surf, contrairement à certains de ses homologues. Et mérite d’être reconnu à sa juste valeur. Rencontre chez lui, à Seignosse.
Par Camille Le Saux – Photos par Grégory Rabejac et Eric Chauché
DOSSIER – TRESTLES VS WACO
La nature face à l’artifice
Comment optimiser huit jours d’entraînement intensif pour surfeurs apprentis pro en alliant intensité, régularité et variété ? Tuberideur landais et coach de pas mal de jeunes pousses, Arnaud Darrigade a trouvé une réponse radicale en mixant deux spots, opposés par définition, mais avec tout de même un point commun – ce sont deux machines à vagues. L’une naturelle, l’autre artificielle. En huit jours, aucun n’avait pris autant de vagues, fait autant d’airs ou de rollers. Le concept de machine permettant logiquement de répéter mécaniquement ses gammes et donc de répondre à un objectif de performance – Noa Dupouy, Nicolas Paulet, Justin Becret, Kyllian Guérin, etc… étaient notamment de l’aventure. Retour sur l’expérience Waco vs Trestles.
Par Laurent Masurel
RENCONTRE – GRANT NOBLE
Learning to swim
Originaire de Costa Mesa, Grant fait aujourd’hui partie intégrante de la communauté surf de Newport Beach. Chaque jour, une maman fanatique de plage emmenait son petit sur le sable et le futur surfeur se rappelle encore de son aversion pour l’élément liquide. Difficile de devenir un waterman quand on n’ose pas s’approcher du shorebreak et qu’on perd complètement le contrôle à la simple idée de se mouiller un orteil.
Par Olivier Dezèque – Photos par Nil Puissant, Olivier Dezèque et Jimmy Wilson
TRIP – INTO THE WILD
« Hé les gars, regardez ! » s’exclame Pete à voix basse, juste assez fort pour couvrir le crépitement du feu matinal. Je lâche momentanément l’Aeropress pleine de café chaud et lève les yeux juste à temps pour regarder l’un des trois loups passer, illuminé par l’or de l’aube et le ciel menaçant qui se cachait derrière. Ils se déplacent avec un style inimitable, les pattes tapant à l’unisson sur un rythme inaudible. Bien qu’il s’agisse de créatures notoirement timides, visibles seulement en de rares occasions, elles ne montrent que peu d’intérêt quant à notre présence et le village de tentes de fortune que nous avons érigé à l’embouchure du ruisseau.
Par Noah Cohen – Photos par Marcus Paladino
PORTRAIT – JOËL BADINA
Joël Badina, ou l’incarnation du bodysurf extrême
Joël, c’est l’histoire d’une volonté : pousser sa passion jusqu’à un niveau rarement atteint et dans des conditions de houle extrêmes. C’est la force tranquille de celui qui veut atteindre les limites du bodysurf sans se brûler les ailes. Au côté Kamikaze, il oppose une approche méthodique et progressive pour être un des rares au monde à s’attaquer régulièrement à des vagues (ou des conditions de houle) de plus de six mètres et à les bodysurfer sur de longues distances.
Par Laurent Masurel
RENCONTRE – KENI
Ou la bombe du soldat inconnu
En gros c’est l’histoire d’un boug’ que personne ne connaît: un petit soldat du surf réunionnais moitié Breton (comme tous les gens biens), noyé au beau milieu d’une armée de légendes du terroir dont certaines auront in fine percé le toit du monde. Pour permettre au lecteur lambda maîtrisant un tantinet la frise historique du shortboard version 974 de situer un peu notre star d’un jour, placez-le quelque part entre Adrien Rapp et Jérémy Florès, juste à côté de Christophe Allary. 1984, année de naissance orwellienne pour un rideur plutôt puriste que futuriste…
Par Oliver Feeney – Photos par Charly Chapelet
PORTFOLIO – GRANDS ESPACES
Au bout du monde, sur la côte canadienne, souffle une brise marine venue du Nord. Un environnement à la fois hostile et attirant, terre des grands espaces et des grandes explorations du début du siècle passé. C’est le terrain de jeu privilégié du photographe Marcus Paladino – « L’hiver est le moment de l’année où les systèmes dépressionnaires frappent nos côtes accidentées. Et c’est aussi là que mon travail devient intéressant. Passant d’un rire hystérique à l’anxiété d’une situation très limite. Mais c’est aussi dans ces moments-là que la vie prend du sens. Des promenades cahoteuses en bateau, les longs trajets en voiture, claquer des dents, avoir les pieds engourdis, les problèmes techniques avec les appareils… C’est une pulsion abstraite pour projeter l’ordinaire comme extraordinaire. Et en tant que photographe, mon objectif est de figer l’instant dans le temps et refléter sa beauté. Comme un phare au bout de la route, il suffit de montrer ce qui est déjà là. »
Mais aussi bien d’autres rubriques et des tentatives de réponses à certaines questions qui nous préoccupent.
On ne vous en dit pas plus… la suite dans le mag !
>> Comment lire Surf Session ?
– S’abonner : découvrez toutes les formules existantes
– Achetez ce numéro sur notre boutique en ligne
– Acheter ce numéro en version numérique : iPad et Android.