Vous pensiez tout savoir en matière de formation des vagues ? Si nous, surfeurs, sommes plutôt calés en “houlologie”, nous nous limitons aux phénomènes de surface capables de générer de la houle surfable. Les océanographes s’intéressent depuis peu à d’autres vagues qui ne sont pas générées par la friction air-eau des dépressions. Ces vagues internes, ou devrions nous dire ces “ondes internes” sont des vagues créés par des dynamiques des fluides entre couches d’eau. C’est l’explorateur norvégien Fridtjof Nansen qui mit en évidence cette manifestation au début du XXè siècle alors qu’il remarquait la difficulté de son bateau à aller de l’avant sur une mer pourtant des plus calmes.
L’océan est formé de différentes densités d’eau ; plus l’on s’enfonce en profondeur, plus la salinité est forte, tout comme l’eau refroidit et la pression augmente. L’eau devient alors plus dense. Ces différentes couches d’eau ne se déplacent pas forcément dans la même direction, voire dans des sens opposés, et à des vitesses différentes. Quand un mouvement vertical apparaît (à la rencontre d’une montagne sous-marine par exemple), il se créé une vague dite interne. Celle-ci est d’autant plus grosse quand elle est associé à des mouvement de marée le long des marges continentales, c’est-à-dire les zones des continents qui s’étendent au-delà du plateau continental. La Force de Coriolis impacte également la fréquence de ces ondes.
L’amplitude de ces vagues peut se révéler tellement grande qu’elle est observée depuis l’espace par des satellites. Elles ne sont d’ailleurs visibles que depuis le ciel et demeurent invisibles à la surface. Elles se matérialisent depuis l’espace grâce à la réflexion des rayons du soleil.
Ce fut le cas il y a quelques jours quand un membre de l’ISS (la station spatiale internationale) observa cette formation à proximité de Trinidad dans les Caraïbes. On aperçoit clairement des “houles” croisées. D’après le Experimental and Nonlinear Dynamics Lab du célèbre M.I.T. (Massachusetts Institute of Technology) qui s’intéresse de près au phénomène, ces vagues peuvent atteindre jusqu’à 100m de haut sur des largeurs de plusieurs centaines de kilomètres.
Si les scientifiques s’intéressent à ce phénomène des ondes de densité, c’est aussi parce qu’il se retrouve dans les mouvements atmosphériques et peut aider à mieux comprendre la circulation des fluides sur notre planète.
Seul le plancton aura la chance de surfer ces vagues, désolé.
Encore merci pour ce nouve? article trés intéressant…. Continuez comme cela.
Avez-vous des articles sous le coude sur l’hydrodynamisme des surfs, derives… Ce serait intéressant de mieux comprendre par exemple l’ impact de la forme de la derive sur le comportement de la planche